Publié le 21/04/2011 à 10:02
Prescrite pour réduire les symptômes de la maladie de Parkinson, la levodopa peut provoquer des mouvements anormaux involontaires: les dyskinésies. Faut-il pour autant arrêter son traitement?
Des mouvements anormaux involontaires commencent à apparaître au niveau de votre bouche, langue, tête, tronc, de vos membres? Votre "lune de miel" touche peut-être à sa fin. Pas question de remettre en cause le succès de votre couple, mais bien celui de votre traitement à la levodopa, le médicament le plus efficace contre les symptômes de la maladie de Parkinson. Après plusieurs années, celui-ci commence en général à être moins performant. Et il peut causer des effets secondaires sous forme de dyskinésies, des mouvements involontaires.
Au départ, ces mouvements peuvent être très discrets et intermittents. Peut-être n’avez-vous pas encore remarqué leur apparition mais vos proches bien, lorsque vous êtes concentré à lacer vos chaussures ou à descendre les escaliers... Avec le temps, ces dyskinésies peuvent devenir continues et très impressionnantes, essentiellement au moment du pic de dose, une ou deux heures après la prise de levodopa ou en fin de dose, juste avant la prise suivante. Faut-il pour autant arrêter le traitement? "Je préfère avoir quelques dyskinésies que d’être complètement bloqué", répond Maurice, 59 ans. "Celles-ci sont généralement plus impressionnantes que handicapantes."
Environ 34% des patients atteints de la maladie de Parkinson développent ce type d’effets secondaires de la levodopa. (1) Y a-t-il des facteurs qui les favorisent ? On l’ignore encore avec certitude. Mais ce risque de dyskinésie semble être lié au mouvement de yoyo du taux de dopamine dans le cerveau. En effet, on administre de la L-Dopa (levodopa), une molécule que le cerveau transforme lui-même en dopamine. Mais cette stimulation se fait de façon saccadée, au fil des doses prises, et non pas en continu comme cela se ferait naturellement.
Pour réduire les dyskinésies, pas de solution miracle. Fractionner la prise de levodopa au maximum au cours de la journée vous permettra de réduire les fluctuations de dopamine et donc les dyskinésies. Mais celles-ci restent hélas inévitables. Il existe des médicaments pour les réduire, mais ils ont peu d’effets. Vous pouvez opter pour un autre traitement, les agonistes dopaminergiques, mais ils sont moins efficaces et le recours à la levodopa devient de toute manière nécessaire après un certain temps. Votre neurologue devra alors se plier à un jeu d’équilibriste pour trouver la dose de levodopa qui sera efficace contre les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson tout en ne provoquant pas trop de dyskinésies. Un calcul difficile qui nécessite un suivi constant pour adapter le traitement en fonction des problèmes que vous rencontrez. Une chose est sûre, les parkinsoniens préfèrent généralement les mouvements anormaux des dyskinésies aux blocages moteurs liés au manque de dopamine.
(1)« Prevalence and treatment strategies of dyskinesia in patients with Parkinson's disease” Müller T et al. J Neural Transm. (2007)
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Geert Rosseel, patient parkinsonien et membre du comité d’administration de la Vlaamse Parkinsonliga
Flore Bellefontaine, accompagnatrice psychosociale à l’Association Parkinson
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