Publié le 18/01/2013 à 11:03
Les personnes qui éprouvent des difficultés à marcher, comme les patients parkinsoniens, ou celles qui sont fréquemment victimes de chutes, font généralement des exercices destinés à améliorer leur équilibre. Bientôt sur un tapis de marche dans… une rue virtuelle.
Les patients atteints de la maladie de Parkinson ou faisant fréquemment des chutes s’exercent souvent sur un tapis de marche. Dans le cas de la réalité virtuelle, un écran d’ordinateur placé devant le tapis affiche les pieds de la personne en situation, dans une rue par exemple. «Des capteurs sont fixés aux pieds du patient de façon à ce que ceux qui apparaissent à l’écran reproduisent exactement les mouvements réalisés par le patient. Ce dernier a dès lors l’impression de marcher vraiment dans cette rue», explique le Pr Nieuwboer, qui dirige ce projet à la KU-Leuven.
Avantage de l’entraînement sur tapis de marche dans la réalité virtuelle: des tâches supplémentaires peuvent être proposées. Et ces tâches peuvent devenir de plus en plus compliquées avec le temps. Par exemple, dans un premier temps, enjamber des flaques ou passer à côté d’une caisse ou d’un autre obstacle. Par la suite, on peut imposer un itinéraire plus difficile. Un signal d’erreur retentira si les pieds prennent par exemple la mauvaise direction à un croisement (virtuel) . Le degré de difficulté peut aussi être adapté en fonction du patient. Et si la tâche imposée est menée à bien, ce dernier reçoit un encouragement.
Cet entraînement à la marche dans la réalité virtuelle est comparable aux exercices sur le terrain et permet de varier les situations. Il offre toutefois une plus grande sécurité pour le patient parkinsonien que dans une vraie rue. Autre avantage majeur: il ne permet pas uniquement d’exercer la marche (entraînement moteur) mais simultanément aussi la faculté de penser et de réfléchir (entraînement cognitif). Des fonctions cognitives essentielles dans la vie quotidienne: quelle route emprunter, est-ce prudent de traverser ici, le feu est-il vert pour moi. La marche est une activité très complexe qui fait appel à de nombreuses fonctions, comme la vue. La réalité virtuelle permet de mieux exercer cette complexité.
L’hypothèse a été émise que la réalité virtuelle permettrait d’activer des zones bien plus grandes du cerveau et donnerait dès lors de meilleurs résultats que les entraînements sur le terrain. Raison pour laquelle cinq centres européens, dont la KU-Leuven, comparent actuellement ces deux types d’entraînement. Leurs conclusions sont attendues d’ici deux ans et demi. Si elles s’avèrent positives, comme l’espèrent les chercheurs et le laisse supposer une étude pilote, il est plus que probable que d’ici cinq ans des kinésithérapeutes seront formés pour entraîner des patients, notamment parkinsoniens, à l’aide de la réalité virtuelle.
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