Publié le 26/06/2019 à 17:16
Près d’un cinquième des patients atteints d’un cancer de la prostate sont traités par hormonothérapie. Ce traitement est efficace, mais s’accompagne parfois d’effets secondaires. Heureusement, il est possible de les traiter.
Troubles de l’humeur, fatigue, troubles de l’érection, prise de poids, perte de masse musculaire, bouffées de chaleur, taux de cholestérol et de glycémie en hausse et ostéoporose… font partie des effets secondaires possibles de l’hormothérapie. Ce traitement est utilisé contre les cancers de la prostate agressifs et métastatiques. Il permet de ralentir la croissance de la tumeur en bloquant l’effet de la testostérone, une hormone responsable du développement des cellules prostatiques cancéreuses ou non.
Comment diminuer les effets secondaires de l’hormonothérapie?Pour lutter contre ces effets secondaires, diverses solutions sont possibles:
D’après une étude menée à The Ohio State University par l’Exercise and Behavioral Medicine Laboratory, Kinesiology1, il semble aussi qu’un programme physique et diététique permette des améliorations cliniques significatives au niveau de la mobilité, de la force musculaire et de la composition corporelle (par ex. pourcentage de graisse corporelle), comparé à des patients ne suivant pas ce type de programme. Les résultats de l’étude suggèrent que c’est une approche sûre et bien tolérée pour les patients ayant un cancer de la prostate sous hormonothérapie.
Zoom sur le programme de revalidation oncologique «Ici, à Sint-Jan, nous disposons d’un programme de revalidation oncologique adapté – en collaboration avec la médecine physique - qui a été primé en 2015 par la Fondation contre le Cancer pour son approche innovante – et efficace», explique le Dr Christophe Ghysel, urologue à l’AZ Sint-Jan à Bruges. «Ce programme est destiné à tous les patients sous hormonothérapie, de longue ou de courte durée, dans le cadre d’une radiothérapie par exemple.»
Le traitement est multidisciplinaire et individualisé, c’est en quelque sorte du sur-mesure pour le patient. «La situation d’un patient de 83 ans diffère en effet totalement de celle d’un patient de 63 ans», précise le Dr Ghysel.
«Chaque patient a un entretien avec une infirmière experte qui lui donne des informations sur le traitement et son action. Ensuite, le patient a un rendez-vous avec une diététicienne et il participe deux fois par semaine pendant 1h30 à un programme physique sous la direction d’un médecin spécialisé en revalidation et d’un kinésithérapeute.»
«Par le biais de questionnaires, nous avons pu constater que l’exercice physique et le suivi ont permis une amélioration notable de la qualité de vie des patients, ainsi qu’une meilleure gestion mentale et physique des problèmes liés à leur thérapie. Les effets psychiques ont d’ailleurs été niés pendant longtemps. C’est la raison pour laquelle le ou la partenaire du patient est aussi impliqué(e).»
Il existe des programmes similaires dans d’autres hôpitaux belges. Si l’hôpital ne propose pas de programme de revalidation oncologique, le patient peut être référé ailleurs ou son médecin généraliste peut coordonner une approche multidisciplinaire.
«En général, je conseille à tous mes patients de rester en bonne forme physique et en bonne santé», explique le Dr Ghysel. «Consacrer toute l’attention nécessaire à l’alimentation et au poids corporel, boire beaucoup d’eau et rester le plus actifs possible», conclut-il.
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