Pr Marijke Van Kampen, Médecine physique et revalidation (UZ Leuven) et Département des Sciences de la Revalidation, KULeuven
Après une ablation de la prostate, il importe avant tout d’entraîner les muscles du périnée (ou plancher pelvien). Comme l’explique le Pr Marijke Van Kampen, il s’agit d’une étape cruciale pour que le patient retrouve sa continence.
Le plancher pelvien comporte un ensemble de muscles qui « ferment » le bas du bassin. Ils sont situés entre les deux ischions (les os qui supportent le poids du corps en position assise). Ces muscles supportent le poids de la vessie et des organes de la cavité abdominale.
Le conduit urinaire (urètre), qui permet à la vessie de se vider à l’extérieur, traverse les muscles du plancher pelvien. Le fait de les contracter permet de fermer le conduit urinaire et d’empêcher ainsi les urines de s’échapper. La continence nécessite donc des muscles pelviens bien développés.
Les muscles du plancher pelvien ne sont pas les seuls acteurs de la continence; le sphincter qui entoure le canal urinaire joue également un rôle capital. Il agit comme une véritable « porte » musculaire. La prostatectomie impose toutefois d’éliminer une partie de ce sphincter, qui ne sera donc plus en mesure de fermer la vessie de manière aussi efficace. C’est la raison pour laquelle, après ce type d’intervention, de nombreux hommes présentent des fuites urinaires lorsqu’ils doivent faire des efforts importants, comme par exemple soulever une charge. Le renforcement des muscles du plancher pelvien permet de compenser la perte d’efficacité du sphincter urinaire.
Lorsque vous urinez, essayez de vous arrêter à mi-course avant de laisser reprendre l’écoulement: si vous y parvenez, c’est que vous êtes capable d’utiliser efficacement vos muscles pelviens. Mais attention: ce petit test ne doit servir qu’à contrôler le fonctionnement des muscles du plancher pelvien. Il n’est pas souhaitable d’interrompre la miction à tout bout de champ, car cela risquerait de provoquer une vidange incomplète de la vessie et d’engendrer des infections.
Commencez par rapidement contracter les muscles pendant une seconde avant de les relâcher complètement. La répétition de cet exercice vous aidera à éviter les fuites urinaires lorsque vous toussez ou éternuez. Un second exercice consiste à contracter et relâcher alternativement les muscles du plancher pelvien pendant 10 secondes, ce qui contribue à améliorer leur endurance. Un kinésithérapeute spécialisé en revalidation urologique peut vous aider à bien faire ces exercices.
Vous pouvez faire ces exercices une dizaine de fois chacun, à raison de trois fois par jour. Au début, pratiquez-les en position couchée afin de limiter la pression de la cavité ventrale sur les muscles. Il vous sembleront plus faciles. Vous pourrez ensuite, après un certain temps, les réaliser debout ou assis. Une autre possibilité est d’apprendre à contracter vos muscles juste avant de tousser ou d’éternuer, car c’est à ce moment que le risque de fuites d’urine est le plus grand.
L’idéal est de commencer quatre à six semaines avant la prostatectomie; de cette manière, vous aurez déjà une certaine expérience de ces exercices lors du retrait du cathéter.
Chez certaines personnes, le problème des fuites d’urine après prostatectomie se résout très rapidement. Chez d’autres, l’incontinence peut persister quelques semaines ou même quelques mois. Si elle n’a pas disparu après un an, mieux vaut toutefois contacter votre urologue pour voir quelles sont les autres options thérapeutiques envisageables dans votre cas.
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