Dr Hubert Nicolas, chef du service d’urologie du CHR de la Citadelle à Liège.
La mesure du taux de PCA3 dans l’urine permet de préciser le risque de cancer de la prostate. Ce test simple permet d’évaluer avec plus d’efficacité si une biopsie est utile ou pas au diagnostic.
«Non, c’est d’ailleurs un problème dans le cadre de ce cancer. Actuellement, le test le plus fréquemment utilisé est la mesure du taux de PSA total et de PSA libre dans le sang. La mesure de ce marqueur associée à d’autres examens, comme le toucher rectal ou l’échographie endorectale, permettent d’établir qu’il existe un éventuel risque de cancer. Autrement dit, après ces examens nous pouvons indiquer à notre patient s’il y a une probabilité qu’il souffre d’un cancer de la prostate. Mais ça reste une probabilité.»
«Grâce à une biopsie, un prélèvement des tissus suspects au niveau de la prostate. Ce prélèvement est effectué à l’aide d’une sonde d’échographie glissée dans l’anus et par laquelle une aiguille est introduite dans la prostate pour réaliser le prélèvement. La biopsie reste encore à ce jour le seul moyen de poser avec certitude un diagnostic chez un patient.»
«Nous réalisons sans doute trop de biopsies. Nous recevons en effet régulièrement des résultats négatifs suite à de tels examens. C’est rassurant pour le patient bien sûr. Mais cela signifie aussi qu'il a subi un examen invasif alors que ce n’était pas utile. Or, la biopsie induit un risque de saignements ou encore d’infection de la prostate, ce qui n’est jamais vraiment anodin pour le patient. C’est pourquoi lorsque la probabilité qu’il s’agisse d’un cancer de la prostate est faible, nous proposons au patient un suivi de surveillance. En bref, attendre et refaire un bilan sanguin 3 mois plus tard.»
«Le test PCA3 consiste à mesurer la présence de certains marqueurs dans l’urine après un massage de la prostate. Comme pour le PSA, ce test ne permet pas de poser le diagnostic mais il permet d’évaluer le risque de cancer avec beaucoup plus de précisions. Les résultats obtenus permettent de déterminer avec plus d’efficacité si une biopsie est vraiment nécessaire. Ce test n’est toutefois actuellement pas remboursé par la Mutuelle. Son coût (250€) est donc entièrement à charge du patient. Ce coût élevé associé au fait que le test ne suffit pas à lui seul à donner le diagnostic (une biopsie reste nécessaire) explique le fait que le test PCA3 est encore relativement peu utilisé actuellement.»
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