Publié le 08/08/2013 à 11:33
Cela fait maintenant un peu plus de dix ans que la thermo-ablation a fait son apparition dans la gamme des options thérapeutiques pour traiter le cancer de la prostate. En quoi consiste cette méthode? Convient-elle à tous les patients? Zoom sur cette nouvelle technique.
La thermo-ablation désigne le traitement du cancer de la prostate par des «ultrasons focalisés de haute intensité» (HIFU). Le principe: concentrer ces ondes sonores sur une petite partie de la prostate afin de détruire les cellules cancéreuses par la chaleur.
En pratique, ces ultrasons sont délivrés par une sonde introduite dans le rectum. L’intervention dure de 1 à 2 heures. Généralement, une seule séance suffit. L’opération est planifiée au préalable et c’est une machine qui exécute la séquence des actes programmés. L’ensemble du traitement se déroule sous repérage échographique continu pour garder la prostate, et en particulier la zone à traiter, bien en vue.
En permettant de cibler les «tirs» d’ultrasons, la technique présente deux avantages majeurs:
- Une limitation de l’impact sur les organes avoisinants (l’appareil sphinctérien ou les orifices des uretères et la vessie, par exemple).
- La possibilité d’un traitement partiel de la prostate. En d’autres termes, on n’est pas obligé de retirer toute la prostate comme dans une intervention chirurgicale classique.
En outre, les biopsies multiples et le recours à l’IRM (imagerie par résonance magnétique) permettent de plus en plus d’identifier avec précision les zones pathologiques de la prostate.
La thermo-ablation constitue dans ce cas en quelque sorte un compromis entre un traitement global (qui s’adresse aveuglément à toute la glande) et la surveillance active (où l’on ne fait rien si ce n’est suivre l’évolution du cancer et apprécier à quel moment il faut intervenir).
Le traitement par ultrasons s’adresse notamment aux personnes âgées pour lesquelles la chirurgie est contre-indiquée ou qui ne souhaitent pas subir les aléas d’une prostatectomie totale.
À stade égal de lésions découvertes, dans les cancers de la prostate peu avancés où la tumeur est limitée à l’intérieur de la prostate (pas d’effraction de la capsule), la thermo-ablation peut donc constituer une alternative à la chirurgie ou à la radiothérapie.
De plus, au contraire de la radiothérapie, le traitement par ultrasons thérapeutiques peut être répété si nécessaire. Ce type de thérapie est dès lors aussi particulièrement indiqué chez les patients qui présentent une récidive après l’échec d’un traitement par radiothérapie.
En Belgique, seul un patient sur 100 est traité par cette méthode. Ce type de traitement a fait son apparition dans notre pays en 2000. Trois centres hospitaliers le proposent à leurs patients: l’Institut Jules Bordet (Bruxelles), l’Hôpital Middelheim (Anvers) et l’UZ Leuven.
«À l’Institut Bordet, les patients traités par ultrasons représentent environ 15% du nombre total de personnes que nous traitons par an pour cancer localisé. Les autres patients sont majoritairement traités par chirurgie, radiothérapie ou une combinaison séquentielle des deux», précise le Pr Roland van Velthoven, chef de service d’urologie à l’Institut Bordet.
Si la thermo-ablation remporte l’adhésion du Pr van Velthoven, il ne la considère pas comme la panacée. «C’est une technique qui va prendre de l’ampleur dans les années qui viennent. Elle s’inscrit dans la tendance actuelle, qui favorise le développement de traitements de plus en plus ciblés. Elle a donc sa place parmi les autres options thérapeutiques. Mais n’oublions pas qu’il s’agit de haute technologie. Et que les appareillages constituent un investissement important. Il ne faut pas imaginer que l’on doive systématiquement laisser de côté les autres traitements du cancer de la prostate pour celui-ci! Ce qui compte, c’est de bien identifier la situation de chaque patient et d’effectuer le choix thérapeutique le plus approprié à sa maladie et à sa situation», conclut-il.
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Pr Patrick Flamen, chef du service de Médecine nucléaire (Institut Jules Bordet)
Dr Antonio Renda, urologue au Grand Hôpital de Charleroi (GHdC)
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