L’hypertrophie bénigne de la prostate, appelée aussi adénome de la prostate, est très fréquente. Elle touche 22% des hommes âgés de 50 à 59 ans et jusqu’à 45% des hommes âgés 70 à 80 ans (2). À l’origine de cette maladie: une augmentation de volume de la prostate qui va finir par compresser l’urètre, c’est-à-dire le canal par lequel transitent l’urine et le sperme. Les hommes atteints d’hypertrophie bénigne de la prostate souffrent de troubles urinaires: nécessité de pousser pour uriner, diminution du jet, besoins fréquents et pressants d’uriner (y compris la nuit) …
72% des patients qui souffrent d’une dysfonction érectile ont également des symptômes urinaires d’hypertrophie bénigne de la prostate alors qu’ils ne sont que 37% chez ceux sans dysfonction érectile (1).
Plusieurs études montrent qu’il existerait des causes communes à ces deux pathologies dont l’explication physiologique n’est pas encore totalement élucidée (3).
Si vous souffrez de troubles de l’érection et de symptômes urinaires, parlez-en à votre médecin, des solutions existent!
(1) Braun et al., Eur Urol 44 (2003) : 588-594 (2) Mark et al., Eur Urol. 41 (2002) :132-138 (3) Gacci et al. Eur Urol. 60 (2011) : 809-825
Alcool et érection, une liaison dangereuse? Les avis divergent! Pour certains, bière, whisky et autres boissons alcoolisées constitueraient d’excellents aphrodisiaques et permettraient de décupler les qualités viriles de ceux qui les ingèrent... Pour d’autres, boire avant de passer à l’acte serait au contraire une bien mauvaise idée. Qu’en est-il réellement?
Au-delà de ces deux visions diamétralement opposées, la relation entre alcool et érection est en réalité beaucoup plus nuancée! Tout est une histoire de quantité... Un ou deux verres semblent en effet améliorer la qualité de l’érection. Cette amélioration aurait toutefois une origine psychologique. La personne qui a bu quelques verres d’alcool peut obtenir une meilleure érection en partie parce qu’elle s’attend à ce que l’alcool lui fasse cet effet. Autre raison: l’effet désinhibant de l’alcool peut libérer l’imagination, favoriser le désir et réduire une anxiété parfois à l’origine de pannes sexuelles.
Par contre, à partir de quelques verres d’alcool, l’effet s’inverse et des difficultés à obtenir une érection ou à la maintenir peuvent survenir... Cet impact négatif sur l’érection est d’autant plus marqué que les quantités absorbées sont importantes. Ces difficultés sont toutefois transitoires et disparaissent en même temps que les effets de l’alcool.
Peut-on dès lors considérer la consommation modérée d’alcool comme un bon moyen d’améliorer l’érection et les performances sexuelles? Absolument pas! Boire pour de telles raisons peut devenir une porte d’entrée vers l’alcoolisme. Une dépendance à l’alcool qui, outre ses effets dévastateurs sur la santé et la vie sociale, peut également être à l’origine de troubles de l’érection prolongés. En cause: une atteinte du foie, des nerfs qui contrôlent l’érection ou encore une diminution du taux de testostérone, l’hormone mâle qui joue un rôle prédominant dans l’émergence du désir sexuel. Au total, 63% des patients alcooliques souffriraient de troubles de l’érection (1).
Si les troubles de l’érection sont dus à une consommation chronique d’alcool, la première chose à faire est d’arrêter de boire. Dans certains cas, le sevrage peut suffire à améliorer la qualité des érections. Par contre, si des lésions du foie ou des nerfs sont présentes, il n’améliorera pas forcément le problème. Au mieux, empêchera-t-il la dysfonction érectile de s’aggraver. L’utilisation de médicaments facilitateurs de l’érection peut alors permettre de retrouver des érections de qualité. N’hésitez donc pas à en parler avec votre médecin traitant.
(1) Jensen SB. Sexual function and dysfunction in younger married alcoholics. A comparative study. Acta Psychiatr Scand 1984;69:543-9.
Article réalisé avec la collaboration du Pr Michel Vandendris, chef du service d’urologie du CHU Brugmann.
Quel pourrait-être le lien entre l’asthme et les troubles de l’érection? Réponse: un état inflammatoire permanent. Caractéristique de l’asthme, cette inflammation peut aussi affecter les vaisseaux sanguins du pénis. En outre, comme chez les asthmatiques la quantité d’oxygène dans le sang est réduite, le flux de sang nécessaire à l’érection du pénis est, lui aussi, limité. Ce qui pourrait être à l'origine de troubles de l’érection.
Une étude taiwanaise s’est penchée sur le lien entre asthme et troubles de l’érection chez 3.500 hommes âgés de 18 à 55 ans. Tous avaient récemment reçu un diagnostic d’asthme. Les scientifiques les ont comparés à un groupe de contrôle de plus de 13.000 hommes dont l’âge et l’état de santé étaient similaires, si ce n’est qu’ils ne souffraient pas d’asthme. Sur une période de près de cinq ans, ils ont noté la survenue de troubles de l’érection dans les deux groupes.
Au total, presque deux fois plus d’hommes asthmatiques ont connu des problèmes d’érection. Autre constat intéressant: le risque de présenter un trouble de l’érection augmente proportionnellement à la sévérité de l'asthme. Celle-ci est évaluée par le nombre de consultations médicales pour l’asthme. Les chercheurs ont observé que le risque de présenter un trouble de l'érection était trois à quatre fois plus élevé si le patient consultait son médecin plus de 12 fois par an pour son asthme. Reste encore à déterminer si un traitement intensif de l’asthme peut ralentir le développement ou la progression des troubles de l’érection.
Chou K.T. et al. Asthma and risk of erectile dysfunction. A nationwide population-based study. J Sex Med 2011;8:1754-60.
Les troubles de l’érection ont la même origine que les maladies vasculaires cardiaques et cérébrales, à savoir un rétrécissement des artères. Dans un cas comme dans l'autre, les facteurs de risque sont, par conséquent, les mêmes: hypertension, diabète, taux de cholestérol trop élevé, tabagisme et obésité.
La bonne nouvelle, c'est qu’en changeant son mode de vie, il est possible de diminuer les effets de ces facteurs sur le risque de maladie cardiovasculaire. Le constat peut-il être étendu aux troubles de l'érection dès lors que ceux-ci présentent les mêmes facteurs de risque?
Des scientifiques ont recherché dans la littérature médicale des études ayant évalué l'impact sur la santé d'un changement de mode de vie appliqué pendant une période d'au moins six semaines. Ils se sont intéressés plus particulièrement à la diminution du risque de troubles de l’érection.
Ils ont sélectionné six études, pour un total de 740 patients. Toutes arrivaient à la même conclusion: changer son mode de vie et réduire les graisses sanguines contribuent à améliorer la qualité des érections.
L’effet constaté était plus important chez les hommes présentant de légers problèmes d’érection que chez ceux atteints de troubles sévères. De plus, il apparaît qu'adopter des habitudes de vie plus saines permet de renforcer les effets des inhibiteurs de la PDE5, ces médicaments qui facilitent l'érection.
Les chercheurs se sont notamment intéressés à l'adoption d’une alimentation saine comme possible facteur de prévention du rétrécissement des vaisseaux sanguins. À cet égard, on cite souvent en exemple le régime méditerranéen, qui recommande de consommer des céréales complètes, des fruits (secs), des légumes, ainsi que de l’huile d’olive. Ce régime a également prouvé son efficacité dans la prévention des dysfonctionnements érectiles.
En outre, il a aussi été prouvé scientifiquement que pratiquer davantage d’exercice physique favorise les érections. Le risque de trouble érectile diminue de 30% chez les hommes qui courent 1 heure et demie par semaine ou pratiquent un sport de manière intensive à raison de 3 heures par semaine.
De même, la fonction érectile de patients diabétiques âgés (diabète de type 2) ayant augmenté leur pratique sportive et adopté une alimentation plus saine au cours des douze derniers mois, s’est également améliorée par rapport au groupe de contrôle qui n’a pas modifié ses habitudes.
Enfin, la réduction des facteurs de risque relatifs aux maladies cardiovasculaires grâce à la prise de médicaments (par exemple contre l’hypertension, l’hypercholestérolémie ou le diabète) peut également avoir un effet positif sur les érections.
Source: Bhanu P. Gupta et al. The Effect of Lifestyle Modification and Cardiovascular Risk Factor Reduction on Erectile Dysfunction. A Systematic Review and Meta-analysis. Arch of Int Med 2011;171(20):1797-803. doi: 10.1001/archinternmed.2011.440.
La prostate est une glande sexuelle masculine qui sert à la reproduction. Elle sécrète le liquide prostatique qui, avec les spermatozoïdes produits par les testicules, constitue le sperme. Dans les problèmes de prostate, on distingue l'hypertrophie bénigne (HBP) et le cancer. Près de 50% des patients ayant une HBP ont une dysfonction érectile. Le cancer, lui, n'affecte pas directement l'érection, mais son traitement peut provoquer des troubles.
Pour traiter un cancer de la prostate, on réalise le plus souvent une prostatectomie radicale: une ablation chirurgicale de la prostate. Problème: les nerfs érecteurs (qui assurent la communication entre le cerveau et le pénis lors de l'excitation sexuelle) sont situés contre la face postérieure de la prostate. Ils peuvent être lésés, ce qui entraîne des troubles de l'érection définitifs.
Si le cancer est localisé, une prostatectomie qui respecte ces nerfs peut être effectuée. Mais même dans ce cas, la prostatectomie entraîne des troubles de l'érection après l'opération, dont la récupération est progressive.
Le traitement par radiothérapie entraîne lui aussi des troubles de l'érection à long terme. Enfin, en cas de traitement par hormones pour des cancers avancés, les érections et la libido disparaissent souvent pendant la durée du traitement.
Plus le cancer est décelé tôt, plus il est possible de procéder à une prostatectomie en conservant les nerfs érecteurs. Mais le diagnostic est délicat car ce cancer n'entraîne à ses débuts aucun symptôme. La mesure régulière du PSA plasmatique peut donner une bonne estimation du risque et de la nécessité d'une mise au point plus approfondie. On sait aussi que l'hérédité est un facteur de risque important. Près de 50% des hommes qui ont un parent proche (père ou frère) atteint d'un cancer de la prostate en développent un également.
Les traitements médicamenteux oraux des troubles de l'érection ont une bonne efficacité si la récupération n'est pas totale après une prostatectomie respectant les nerfs. Il est également possible de recourir à des injections intra-caverneuses pour provoquer une érection artificielle.
Article réalisé avec la collaboration du Prof. Hendrik Van Poppel, service urologie, Katholieke Universiteit Leuven.
Plusieurs études réalisées ces dernières années ont prouvé qu’il existe un lien entre les troubles de l'érection et les maladies cardiovasculaires. Un homme qui présente des problèmes d'érection aurait ainsi 43% de risque en plus de mourir d'une maladie cardiovasculaire qu'un homme n'ayant pas ce type de problème (1).
Le tabac, le diabète, l'hypertension artérielle et l'excès de cholestérol augmentent les risques de développer un jour une maladie cardiovasculaire. En effet, ils altèrent très précocement la paroi des artères. Avec le temps, celles-ci perdent en élasticité et les dépôts de graisses qui s’accumulent à l’intérieur peuvent finir par les obstruer. Si l'on n' y prend garde, ce phénomène, appelé athérosclérose, est susceptible de causer de graves problèmes de santé: infarctus du myocarde (crise cardiaque), accident vasculaire cérébral (AVC), embolie pulmonaire, etc.
Les vaisseaux sanguins du pénis sont de plus petit calibre que d'autres. Ils sont donc souvent les premiers touchés en cas d'athérosclérose. Raison pour laquelle les troubles de l’érection peuvent être le premier symptôme d'une maladie cardiovasculaire… avec les possibles conséquences dramatiques que l'on sait.
Si vous consultez pour un problème d'érection, votre médecin vous conseillera peut-être de réaliser un bilan cardiovasculaire complet et, le cas échéant, vous orientera vers un cardiologue. Car on ne badine pas avec la santé des artères, et ce quelles que soit leur localisation!
(1) G. Jackson et al., Erectile dysfunction and coronary artery disease prediction: evidence-based guidance and consensus in "The international journal of clinical practice", juin 2010, n°64, pp 848-857.
Article realisé en collaboration avec le Pr Jean-Luc Vandenbossche, chef du service de cardiologie au CHU Saint-Pierre.
D’une part, une érection n’est possible qu’après une stimulation sexuelle, à l’exception des érections nocturnes et matinales spontanées. Les hommes (les femmes aussi) sont excités sexuellement par des stimuli visuels et/ou tactiles. Une condition supplémentaire doit toutefois être remplie pour obtenir une érection: l’homme doit être réceptif à ces stimuli.
D’autre part, une fois que l’homme a atteint un certain niveau d’excitation sexuelle, l’éjaculation devient inévitable. Ce réflexe automatique limite le niveau d’excitation sexuelle du couple. Et ce n’est pas sans conséquences sur l’érection…
L’homme qui - quelle qu’en soit la raison - redoute de jouir vite et, dès lors, de ne pas satisfaire sa (son) partenaire peut développer un problème d’érection. Comme il est angoissé à l’idée d’éjaculer prématurément, il n’est plus réceptif à la stimulation sexuelle et ne peut par conséquent plus avoir une érection. Des dysfonctionnements érectiles peuvent donc naître d'un problème d’éjaculation précoce ou des craintes de l’homme de parvenir trop rapidement au stade de la jouissance.
L’inverse est aussi possible, comme c’est fréquemment le cas chez les hommes plus âgés. Ceux-ci ont de plus en plus de mal à développer une érection. En d’autres termes, pour avoir une érection, ils ont besoin d’un niveau d’excitation sexuelle plus élevé. Et comme c’est le niveau d’excitation sexuelle qui détermine le moment de l’éjaculation, celle-ci peut intervenir avant la pénétration ou à son tout début.
Les pilules qui facilitent l’érection permettent d’atteindre le stade de l’érection avec un niveau d’excitation sexuelle moindre et aident ainsi les hommes plus âgés à ne pas éjaculer prématurément. Chez ces hommes, ces pilules de l’érection favorisent en outre le relâchement des muscles lisses de leur pénis. La contraction de ces muscles bloque en effet l’accès du sang au pénis, empêchant ainsi l’érection.
Chez les hommes plus jeunes, les pilules facilitatrices de l’érection ne permettent pas de traiter un problème d’éjaculation précoce. En effet, ceux-ci ne rencontrent généralement pas de difficultés pour développer des érections de qualité et doivent plutôt apprendre à gérer le cours de leur excitation sexuelle. L’enjeu, pour eux, consiste à maintenir leur excitation en dessous du niveau qui déclenche le réflexe d’éjaculation et, dès lors, à retarder la jouissance et à prolonger la durée des ébats.
Cet article a été réalisé en collaboration avec le Dr François de Carufel, Unité de Sexologie
Les pilules facilitatrices de l’érection sont prescrites aux hommes qui souffrent d’un trouble de l’érection. Elles ne sont en aucun cas destinées à un usage récréatif par des hommes qui n’ont pas de dysfonction érectile. Pourtant, aux États-Unis, les plus gros utilisateurs de la pilule de l’érection sont les hommes entre 18 et 45 ans. La plupart d’entre eux souffriraient-ils de problèmes d’érection?
Dans le cadre d’une étude portant sur un millier d’hommes, âgés en moyenne de 22 ans, 24 ont reconnu avoir un problème d’érection. Néanmoins, 72 hommes, soit le triple, prenaient des pilules facilitatrices de l’érection sans qu’un diagnostic de trouble de l’érection n’ait été posé (utilisation récréative).
Par le biais d’un questionnaire online, les chercheurs ont interrogé ces hommes sur leurs érections, leurs orgasmes, leur désir sexuel (libido), et leur satisfaction quant à leur vie sexuelle et au sexe en général. Ils leur ont aussi demandé d’indiquer leur niveau de confiance dans l’atteinte et le maintien d’une érection.
Cette enquête était anonyme et pouvait dès lors être complétée en toute discrétion. Raison pour laquelle les chercheurs estiment que les réponses peuvent être considérées comme honnêtes et dignes de foi.
En comparaison avec les non-utilisateurs de la pilule de l’érection, les utilisateurs récréatifs ont admis manquer de confiance quant à leurs érections et au sexe en général. Plus la fréquence d’utilisation de la pilule érectile est élevée, plus le manque de confiance en leurs érections est grand. Et moins les hommes ont confiance en leur capacité érectile, moins leurs érections sont satisfaisantes. Un cercle vicieux dont ils ne peuvent sortir qu’en prenant des pilules facilitatrices de l’érection.
Les chercheurs pensent que les hommes qui prennent de façon «récréative» la pilule de l’érection ont, en fait, des attentes très élevées en matière d’érection. D’autre part, il se pourrait aussi qu’ils aient vraiment un problème d’érection et qu’ils aient honte d’en parler avec leur médecin.
Il ne sert toutefois à rien de vous constituer un stock de pilules facilitatrices de l’érection, d’autant plus si elles n’ont pas été prescrites. Si vous pensez que vos érections ne sont pas satisfaisantes, consultez votre médecin! C’est à lui de faire la différence entre un manque de confiance en vous, des attentes excessives en termes de performances sexuelles ou un vrai problème d’érection.
Harte CB et al. Recreational use of erectile dysfunction medications and its adverse effects on erectile function in young healthy men: the mediating role of confidence in erectile ability. J Sex Med. 2012 Jul;9(7):
Les aphrodisiaques sont des produits naturels qui, quand on les consomme, augmenteraient la vigueur sexuelle. Les plus connus sont les huîtres et le céleri. Mais, on attribue aussi des propriétés de stimulation du désir à certaines plantes. Peut-être avez-vous déjà entendu parler du ginseng, «la fleur de vie»?
Selon leur action, les aphrodisiaques sont répartis en trois groupes.
Le premier est constitué par les plantes qui boostent la libido, c’est-à-dire le désir et l’excitation. Il s’agit par exemple du gingembre et du Tongkat Ali, une plante originaire d’Indonésie et de Malaisie. Ces aphrodisiaques augmentent le taux de testostérone dans le sang, l’hormone masculine qui stimule la libido.
Le deuxième groupe de plantes renforce la vigueur sexuelle, c’est-à-dire la puissance de l’érection. On y retrouve notamment l’ortie et le ginkgo. Ces plantes dilatent les vaisseaux sanguins du pénis et assurent ainsi une meilleure érection.
Le troisième groupe comprend les plantes qui augmentent le plaisir sexuel.
Il existe aussi des plantes qui ont un effet relaxant et agissent sur la composante psychologique des troubles de l’érection. L’avoine (Avena sativa) en fait partie.
Il n’existe toutefois aucune preuve objective d’un quelconque effet des aphrodisiaques dans le traitement des troubles de l’érection. De plus, ils peuvent avoir des effets secondaires potentiellement dangereux pour la santé, comme une action anticoagulante ou une baisse de la tension artérielle. D’ailleurs, même l’action aphrodisiaque du ginseng doit encore être confirmée par des études à plus grande portée.
D’autre part, certains fabricants ajoutent de vrais médicaments favorisant l’érection aux aphrodisiaques qu’ils vendent comme produits «naturels». Certes, ça marche, mais ces produits n’ont, dès lors, plus rien de «naturels».
Les hommes seront toujours en quête d’aphrodisiaques, qu’ils aient une libido normale ou un problème d’érection! Sachez toutefois que la plupart des produits «naturels» actuels ont très peu d’effet réel sur les troubles de l’érection. Et que la plus grande prudence s’impose!
Shamloul R. Natural aphrodisiacs. J Sex Med 2010;7(1 PT 1):39-49.
www.mayoclinic.com/health/erectile-dysfunction-herbs/MC00064.
Article réalisé avec la collaboration du Pr Koenraad van Renterghem, urologue, Jessa Ziekenhuis Hasselt.
L’inflammation de la gencive ou parodontite touche la moitié des plus de 55 ans. Elle est causée par une accumulation de bactéries, de restes alimentaires et de salive autour des dents et entre les dents et les gencives, ce qui provoque l’apparition de la plaque dentaire. En découlent alors les symptômes suivants: gencives sensibles, rouges, voire saignantes, mauvaise haleine et déchaussement des dents. Pour prévenir l’apparition de cette plaque dentaire, il n’y a pas 36 solutions: il faut se brosser les dents tous les jours et se rendre une fois par an chez le dentiste pour un détartrage.
Des chercheurs ont découvert que le risque de diabète et de maladies cardiovasculaires augmente en cas de parodontite. Or, les personnes souffrant de ces affections présentent précisément un risque accru de troubles de l’érection.
Ces mêmes chercheurs ont alors étudié s’il pouvait y avoir un lien entre l’apparition de la parodontite et celle de troubles érectiles. Pour ce faire, ils ont sélectionné un groupe de 30.000 hommes présentant un problème d’érection et un autre de 160.000 hommes choisis au hasard et ne présentant pas un tel dysfonctionnement.
Dans le premier groupe, plus d’un quart des hommes (26,9%) souffraient non seulement d’un trouble de l’érection mais aussi de parodontite, contre moins de 10% (9,4%) au sein du groupe d’individus ne présentant pas de problème érectile.
Même en tenant compte des facteurs de risque connus pour les troubles de l’érection (comme l’hypertension, le diabète ou un taux de cholestérol élevé), la parodontite reste 3 fois plus fréquente chez les hommes confrontés à un trouble de l’érection. À noter que le lien est plus prononcé tant chez les hommes jeunes (moins de 30 ans, risque x 4,5) que chez les hommes âgés (plus de 70 ans, risque x 4,8).
Des chercheurs turcs se sont eux aussi penchés sur les effets du traitement de la parodontite sur les troubles de l’érection. La moitié d’un groupe de 120 hommes présentant un trouble de l’érection sévère à modéré et une parodontite chronique ont reçu un traitement dentaire, l’autre moitié pas.
En toute logique, ces scientifiques ont constaté moins de plaque dentaire, de saignements et de déchaussements dans le groupe qui a bénéficié d’un traitement dentaire. Mais ce qui est surtout intéressant, c’est que ces personnes ont constaté une amélioration de leurs troubles érectiles 3 mois plus tard.
Un bon conseil tant pour les jeunes que les seniors: brossez-vous les dents chaque jour, il n’y a pas qu’elles qui en tireront avantage!
Sources:
1. Wei-Che Wy et al. Association between periodontitis and erectile dysfunction – a nationwide case-controle study. J Urol 2012;187(4):e465.
2. Eltas A et al. The effect of periodontal treatment in improving erectile dysfunction: a randomized controlled trial. J Clin Periodontol 2012;40(2):148-54.
Tout d’abord, soyez rassuré: le sang dans le sperme ne peut jamais provenir des testicules. Du sang peut aboutir dans le sperme lors du passage d’un petit calcul (une petite pierre) dans le canal éjaculateur. Ce dernier est le petit tube situé juste au-dessus de la prostate qui assure le transport des spermatozoïdes à travers la prostate vers l’urètre. Le sang peut également provenir d’un saignement dans les petits canaux de la prostate.
Autre cause bénigne: une hémospermie peut se produire après une biopsie de la prostate. Au cours de cet examen, le médecin prélève du tissu de la prostate à l’aide d’une aiguille pour analyse microscopique. Cette manipulation peut également drainer un peu de sang via les canaux de la prostate.
La plupart du temps, il ne s’agit pas de grandes quantités de sang. Le sang se mélange aux sécrétions de la prostate et au sperme et est expulsé lors de l’éjaculation. Il n’y a aucun danger, ni pour vous ni pour votre partenaire. Et cela ne doit pas avoir d’impact sur vos rapports sexuels.
Certaines origines bénignes d’hémospermie nécessitent cependant des examens complémentaires et un traitement adapté. C’est le cas de la prostatite, une infection bactérienne de la prostate. Certains polypes bénins dans l’urètre peuvent également provoquer des saignements.
Seulement 5% environ des cas d’hémospermie ont une cause sous-jacente grave. Des traces de sang dans le sperme peuvent être le premier symptôme d’un cancer de la prostate ou, plus rarement encore, d’un cancer de l’urothèle, la muqueuse qui recouvre la paroi interne des voies urinaires.
Cet article a été réalisé en collaboration avec le Dr Johan Braeckman, urologue, UZ Brussel.
"Arrête de toucher ton zizi, c’est SALE!" Combien de petits garçons n’ont pas entendu ce genre d’affirmations? Ou encore le fameux "Tu n’as pas honte?" lorsqu’ils sont pris en flagrant délit de tripotage pseudomédical de la petite voisine? C’est vrai qu’à ce moment, ils n’ont absolument aucune honte à s’adonner aux joies de la sexualité enfantine qui, rappelons-le, n’a rien d’anormal. Mais à force d’entendre que le sexe, c’est dégoûtant, ils finissent effectivement par éprouver un sentiment de honte, voire de culpabilité par rapport à "la chose". En grandissant, ce sentiment peut occasionner de sérieux problèmes dans leur vie sexuelle: des troubles de l’érection.
Qu’est-ce qui se passe dans le cerveau pour qu’un blocage psychologique provoque des troubles de l’érection? En fait, ce phénomène se produit lorsque l’acte sexuel engendre un stress chez l’homme (suite, par exemple, aux raisons évoquées plus haut). Le stress entraîne une surproduction de noradrénaline dans le cerveau. Or, lorsqu’il est relâché en trop grandes quantités, ce neurotransmetteur est responsable de la contraction des muscles du pénis. Résultat: l’afflux de sang dans le pénis nécessaire à l’érection devient impossible.
Une sexothérapie permet généralement de venir à bout du problème. Le but du thérapeute? Aider son patient à se distancier de l’éducation sexuelle culpabilisante qu’il a reçue. Pour cela, l’homme doit notamment prendre conscience de la souffrance de ses propres parents.
L’image négative de la sexualité qu’on lui a donnée peut être le reflet d’un rapport au corps, au sexe, difficile pour ses parents. D’ailleurs, ceux-ci ne font bien souvent que reproduire l’éducation qu’ils ont eux-mêmes reçue. On peut alors parler d’une souffrance qui se transmet de génération en génération. Pourtant, il ne tient qu’au patient de mettre un terme à cette transmission. Le fait de pouvoir poser un regard critique sur sa propre éducation sexuelle est sans doute le meilleur moyen d’y arriver.
Article écrit en collaboration avec le Pr Christine Reynaert, responsable du Centre de Médecine Sexuelle des Cliniques universitaires UCL-Mont-Godinne.
On considère généralement que les hommes qui éjaculent dans la minute qui suit la pénétration ne contrôlent pas leur excitation sexuelle. Et c’est précisément là que réside leur problème! C’est en effet l’excitation sexuelle qui déclenche l’éjaculation. Pour cette raison, les spécialistes définissent aujourd’hui l’éjaculation précoce comme la difficulté à maîtriser l’excitation sexuelle afin de prolonger la durée de la pénétration.
Quand l’excitation sexuelle devient trop grande, il n’y a pas de retour en arrière possible, l’éjaculation est inévitable.
Deux réflexes se déclenchent quand l’éjaculation se produit:
Ces deux réflexes sont hors du contrôle de la volonté et, lorsqu’ils se produisent, l’éjaculation ne peut pas être arrêtée. L’homme doit donc identifier les signaux corporels qui lui indiquent que son excitation augmente et agir de manière à empêcher ces réflexes d’émission et d’expulsion de se produire. La/le partenaire peut également l’aider à moduler le cours de son excitation en modifiant l’intensité des stimulations qu’elle/il lui procure.
Le traitement de l’éjaculation précoce consiste à apprendre à l’homme à gérer le cours de son excitation sexuelle durant la pénétration. «L’homme peut d’abord s’entraîner durant la masturbation afin d’apprendre les principes de base», explique le Dr de Carufel. «Il appliquera ensuite ces principes lors de la pénétration. Les mouvements, la tension musculaire et la respiration peuvent être utilisés pour ralentir la montée de l’excitation. Le couple peut ainsi faire des pauses pendant le jeu sexuel. Ralentir les mouvements réduit la tension musculaire et un corps plus souple freine l’excitation. De plus, pratiquer la respiration ventrale pendant la pénétration peut aider à détendre les muscles abdominaux et à garder l’excitation sous contrôle.»
Suivre une thérapie sexofonctionnelle chez un sexologue peut aider à se familiariser avec le fonctionnement sexuel. Mais seule la pratique permettra à l’homme de se rendre compte de ses progrès!
Cet article a été réalisé en collaboration avec le Dr François de Carufel, Unité de Sexologie fonctionnelle, Hôpital Braine l’Alleud-Waterloo.
Un accident de voiture, un coup violent reçu dans les parties intimes, une pratique du vélo intensive et sans précautions… Lorsque les vaisseaux sanguins du pénis sont endommagés, c'est l'érection qui est en danger. La microchirurgie vasculaire peut, dans ces cas, aider à retrouver une érection efficace.
L'érection est rendue possible par un afflux de sang dans les artères caverneuses du pénis. Si les vaisseaux sanguins du pénis sont en mauvais état, le sang n'arrive pas en quantité suffisante pour permettre l'érection. La première chose à faire est de confirmer la lésion en procédant à une artériographie sélective (radiologie des vaisseaux sanguins probablement atteints). Le chirurgien va ensuite dévier une artère qui passe dans le pli de l'aine (l'artère épigastrique) vers l'artère dorsale du pénis, laquelle rejoint l’artère caverneuse à la base de la verge. Cette opération vise à contourner les vaisseaux sanguins endommagés. De cette manière, le sang peut à nouveau irriguer sans difficulté les corps caverneux du pénis au moment de l'érection. L'opération ne comporte pratiquement aucun risque. De plus, elle est d'une incroyable efficacité chez les patients de moins de 50 ans qui n'ont aucun problème cardiovasculaire.
Pourquoi la microchirurgie vasculaire ne convient-elle pas aux patients atteints d'une maladie cardiovasculaire? L'artériosclérose provoque pourtant une détérioration de la paroi des artères. Les vaisseaux sanguins du pénis sont donc également abîmés. Certes… Sauf que dans le cas d'un traumatisme dans la région du bassin, le problème est circonscrit à un endroit bien précis. Les lésions peuvent donc être contournées grâce à la microchirurgie vasculaire. Par contre, en cas d'artériosclérose, le problème est général. Il touche l'ensemble du système vasculaire, et non les seules artères du pénis. Voilà pourquoi la microchirurgie vasculaire est réservée aux patients jeunes, dont les artères sont en bonne santé et pour lesquels les lésions vasculaires sont localisées.
Article réalisé en collaboration avec le Pr Eric Wespes, urologue à l'hôpital Erasme.
Les troubles de l’érection ont un impact sur la vie sexuelle des hommes comme des femmes. Première source de problèmes sous la couette en cas de dysfonction érectile: la rigidité insuffisante du pénis, ne permettant pas la pénétration. Une étude publiée dans le Journal of Sexual Medicine (1) le confirme.
Selon les auteurs de cette étude, la rigidité de l’érection serait la condition sine qua non de la satisfaction sexuelle. Dans un premier temps, les scientifiques ont demandé à 447 hommes traités pour des troubles de l’érection et à leurs partenaires féminines d’évaluer la rigidité pénienne à l’aide de l’Erection Hardness Score (EHS). Ce score est établit sur une échelle de 1 à 4:
1 = le pénis est en légère érection mais pas rigide,
2 = le pénis est rigide mais pas assez pour la pénétration,
3 = le pénis est rigide mais la pénétration est de qualité moyenne,
4 = le pénis est complètement rigide.
«Il est important d’interroger les deux partenaires lors de l’évaluation de la rigidité pénienne», explique le Dr Claes, l’urologue qui a dirigé la recherce. «La plupart des femmes de l’étude ont d’ailleurs correctement évalué les érections de leur partenaire», poursuit le Dr Claes.
Toujours dans le cadre de cette étude, hommes et femmes ont aussi répondu à des questions portant sur leur satisfaction sexuelle: durée de l’acte, difficulté à atteindre l’orgasme, etc. Le but des chercheurs? Vérifier si une augmentation de la rigidité érectile pouvait modifier les réponses aux questions posées. Ils ont pour ce faire prescrit aux hommes de l’étude un inhibiteur de la PDE5, pour faciliter l’érection.
Deux à quatre mois plus tard, les scientifiques ont resoumis les mêmes questionnaires aux participants… Allaient-ils être plus satisfaits sous la couette?
Et… la rigidité de l’érection avait augmenté chez la plupart des hommes (de EHS3 à EHS4) mais aussi la durée de l’érection et la satisfaction sexuelle des deux partenaires.
Claes H et al. (2012). The HelpED study: agreement and impact of the erection hardness score on sexual function and psychosocial outcomes in men with erectile dysfunction and their partners. J Sex Med, vol.9(10), pp.2652-36.
Article publié le 14/04/14.
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