Publié le 27/05/2021 à 12:48
Les traitements des lymphomes et des myélomes ou plus rarement ces maladies elles-mêmes peuvent être à l’origine de neuropathies périphériques qui ont un impact non négligeable sur la qualité de vie mais aussi sur les traitements en cours. Découvrez pourquoi il est important d’en parler à votre médecin.
Le système nerveux général est composé du cerveau, de la moelle épinière et des nerfs périphériques qui parcourent l’ensemble du corps. La neuropathie est une maladie des nerfs périphériques. Lors de la survenue de celle-ci, les enveloppes des nerfs périphérique ou les nerfs périphériques eux-mêmes sont abimés et fonctionnent moins bien. Les causes des neuropathies périphériques peuvent être multiple.
Apprenez-en plus sur les causes et les symptômes des neuropathies périphériques à travers notre article: «Neuropathie périphérique et lymphome: ce qu’il faut savoir».
Neuropathies périphériques et médicaments
Les neuropathies périphériques peuvent avoir une origine médicamenteuse, notamment la prise de médicaments pour des maladies oncologiques et hématologiques dont le lymphome (par exemple bortézomibe, thalidomide, cisplatine, vincristine, carboplatine, brentuximab…. ). Les effets indésirables de ces traitements, parmi lesquels la neuropathie périphérique, sont extrêmement fréquents: de l’ordre de 20 à 40% selon les médicaments de chimiothérapie utilisés pour traiter les lymphomes. Les taux sont encore plus élevés si on tient compte des neuropathies de faible grade (avec peu de symptômes).
Neuropathie périphérique comme complication des lymphomes
Plus rarement, la neuropathie périphérique est une complication des cancers et des lymphomes: ces syndromes dits paranéoplasiques sont dus à des substances libérées par des cellules cancéreuses et qui peuvent perturber le fonctionnement des nerfs.
Dans le cadre du myélome multiple et moins souvent des lymphomes, la neuropathie peut être provoquée par une masse tumorale qui comprime un nerf. D’autres causes de neuropathie périphérique rencontrées dans le suivi des patients en oncohématologie sont: les douleurs post-zona (douleurs séquellaires le long du trajet du nerf périphérique infecté par le zona), une chirurgie qui a abimé un nerf, plus rarement une carence en vitamine B.
Neuropathie périphérique: les symptômes, signaux d’alerte
Des picotements ou engourdissements aux troubles de l’équilibre, les symptômes des neuropathies périphérique sont nombreux.
La neuropathie périphérique impacte donc la qualité de vie à cause, entre autres, des douleurs, des sensations de décharges électriques dans les mains et les pieds et de la perturbation de la sensibilité qui peuvent à la fois impacter le sommeil et les activités quotidiennes. Elle est aussi un rappel constant de la maladie qui peut évoluer en parallèle (lymphome, myélome…).
Si vous êtes soigné(e) pour un lymphome, il est important de signaler ces symptômes à votre médecin ou à l’infirmière de coordination. L’apparition d’une neuropathie entraînera régulièrement une modification de votre traitement afin d’éviter une aggravation de celle-ci.
Neuropathie périphérique: un impact sur le traitement du lymphome
Si une personne a une neuropathie périphérique liée aux traitements du lymphome, ces derniers doivent être adaptés afin d’éviter que la neuropathie périphérique continue à évoluer et qu’elle impacte plus fortement la qualité de vie. Si le traitement est adapté à temps, il y aura une plus grande probabilité de résolution des symptômes. Si les traitements ne sont pas adaptés, il peut alors devenir indispensable d’arrêter les drogues associées à cette complication. La neuropathie séquellaire avancée peut empêcher de donner une nouvelle ligne de traitements qui comprend des médicaments avec le même type d’effets secondaires et peut également être une condition d’exclusion à la participation à des essais cliniques.
A contrario, lorsque les doses du traitement sont adaptées, les symptômes de la neuropathie périphérique peuvent être réversibles et s’améliorer avec le temps. C’est pourquoi vous devez rapporter le moindre signe inhabituel, même si cela ne vous parait pas lié à la maladie.
Anne-Sophie Glover-Bondeau
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