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Le Botox® pour traiter les migraines chroniques

Le Botox® pour traiter les migraines chroniques

Pr. Jean Schoenen, neurologue au CHR de la Citadelle à Liège

La toxine botulique, célèbre Botox®, serait aujourd’hui utile dans le traitement de certaines migraines réfractaires. Explication avec le Pr Jean Schoenen, du CHR de la Citadelle à Liège.

Pour quels patients migraineux la toxine botulique peut-elle être bénéfique?

Le but de la toxine botulique (ou botulinique) est de faire passer un patient migraineux du stade chronique au stade épisodique. Le traitement par injections de Botox® est donc envisagé uniquement pour les personnes souffrant de migraines chroniques, c’est-à-dire ayant plus de 15 jours de céphalées par mois dont au moins 8 crises de migraines.

La toxine botulique reste donc un traitement de fin de ligne. Tous les autres traitements antimigraineux doivent avoir été tentés avant d’opter pour la toxine botulinique: les traitements préventifs médicamenteux, la neurostimulation non invasive, et surtout le sevrage médicamenteux en cas d’abus d’antidouleurs.

Quelle est l’efficacité de la toxine botulinique? À quelle fréquence doit-on faire les injections?

Ce n’est pas la panacée. Les injections de Botox® (31 sites d’injection au niveau de la tête, de la face et de la nuque) sont efficaces chez 40-50% des patients. Il ne s’agit donc pas d’une révolution mais d’une possibilité supplémentaire dans l’arsenal thérapeutique pour des patients très invalidés et difficiles à traiter. Les migraineux chroniques qui répondent au traitement sont partiellement soulagés mais ne sont généralement pas totalement délivrés de leurs crises.

Par ailleurs, la toxine botulique n’est pas un traitement définitif. Même chez les patients réceptifs, les injections doivent être répétées régulièrement. Et la durée de l’effet est très aléatoire d’un individu à l’autre. Selon un protocole établi, les deux premières injections sont espacées d’environ trois mois. Si les symptômes du patient ne sont pas significativement améliorés après deux séries de 31 injections, on abandonne le traitement. S’ils sont améliorés, les injections sont ajustées selon la réponse thérapeutique. L’objectif est d’espacer le plus possible les injections, notamment à cause de leur prix élevé: une injection coûte près de 300€ et, sauf la première série d’injections qui est offerte par le fabricant, les autres traitements ne sont toujours pas remboursés par l’INAMI. Si le patient passe de la migraine chronique à la forme épisodique, il peut à nouveau répondre à des traitements médicamenteux préventifs, ce qui permet de suspendre la toxine botulique.

Quels sont les risques d’une injection de toxine botulique?

Il y a très peu de risques pour l’injection faite près des petits muscles dont la fonction est avant tout «esthétique». Même s’ils sont un peu paralysés, il n’y a pas de répercussions désagréables. Il arrive rarement que les injections faites trop près de l’œil paralysent le muscle releveur de la paupière. Les injections près du muscle temporal peuvent exceptionnellement entraîner une faiblesse de la mastication. Mais l’effet n’est jamais définitif. Une fois la toxine botulique éliminée, après quelques semaines ou quelques mois, les muscles retrouvent leur force normale.

Quel médecin peut pratiquer ce type d’injections?

Selon moi, les injections doivent être pratiquées au moins par un neurologue, et je dirais même plus par un neurologue spécialisé dans les migraines. Il est important de bien connaître la migraine chronique pour utiliser la toxine botulinique de façon adéquate et l’intégrer dans une approche thérapeutique multimodale.

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