Pr Jean Schoenen, neurologue au CHR Citadelle à Liège
La migraine, un simple mal de tête? Il y a bien longtemps que tout le monde a dépassé cette idée fausse. Mais sait-on comment les migraineux vivent leur maladie? Le Pr Jean Schoenen, neurologue et Directeur de Recherches sur les céphalées au Centre Hospitalier Régional de la Citadelle à Liège, nous en dit plus.
En cas de crise de migraine, quels sont les symptômes qui peuvent gêner la vie quotidienne?
Pr Jean Schoenen: Il n’y a pas que la douleur, bien entendu. Et pas non plus seulement les auras, qui sont de mieux en mieux connues. C’est bien plus que cela: un mal-être, des nausées, une sensibilité au bruit, à la lumière, au mouvement…
À quoi sont dus tous ces symptômes?Pr Schoenen: Chez les personnes migraineuses, il y a un déséquilibre entre le travail du cerveau et ses réserves énergétiques. Les personnes souffrant de migraines ont en effet 15 à 20% d’adénosine triphosphate en moins. Cette substance est le carburant de toutes les cellules. C’est pour cela que tout ce qui va augmenter le travail du cerveau – la fatigue, le manque de sommeil, le stress… - augmente le risque de crise de migraine. La douleur est d’ailleurs le signal que quelque chose ne va pas.
Est-il possible de travailler pendant une crise de migraine?Pr Schoenen: Ce n’est pas complètement impossible, mais la personne affectée ne sera pas performante à 100%. Dans une étude menée à Liège, 46% des patients disaient qu’ils devaient arrêter complètement leurs activités jusqu’à ce que la crise passe. Les autres continuaient avec des performances diminuées. Mais si tous les migraineux quittaient leur poste à chaque crise, ce serait pire que les grèves!
Comment peut-on diminuer l’impact de la migraine sur sa vie?Pr Schoenen: La première chose, pour les personnes qui subissent plus de trois crises de migraine chaque mois et qui n’obtiennent pas un bon résultat avec les simples antidouleurs ou antimigraineux, est de suivre un traitement de fond. Celui-ci diminue la fréquence des crises de migraine, soit en augmentant un peu le stock d’adénosine triphosphate, ou en diminuant le travail de fond du cerveau en le rendant moins réactif, moins excitable.
Par ailleurs, il faut apprendre à adapter sa vie à sa maladie, c’est-à-dire respecter une hygiène de vie qui permettra au cerveau de garder ses forces:
Pr Schoenen: Une crise de migraine n’est pas visible en soi, mais la personne affectée a un comportement différent: les traits tirés, pâle, elle bouge moins, se frotte la tête, a des nausées… Il est donc probable que ceux qui l’entourent se rendent compte que «quelque chose ne va pas». Parler de sa migraine va donc rendre les choses plus compréhensibles. Et aussi, probablement, faciliter la vie des autres migraineux que toutes ces personnes qui comprennent croiseront dans le futur.
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