Publié le 16/01/2012 à 12:46
La nicotine empêcherait la destruction des neurones producteurs de dopamine, caractéristique de la maladie de Parkinson. Une récente étude sur la question ouvre la voie à de nouveaux traitements.
Les fumeurs invétérés seraient-ils moins susceptibles de développer la maladie de Parkinson? Faut-il se mettre à fumer pour traiter la maladie? Bien sûr que non! En 2002, aux Etats-Unis, une étude avait toutefois démontré que les fumeurs étaient beaucoup moins fréquemment touchés par la maladie de Parkinson que les non-fumeurs. La réduction du risque était de plus de 40%.
Restait à trouver la raison de cet étrange paradoxe de la cigarette. Des scientifiques français ont relevé le défi en étudiant deux groupes de souris. Celles du premier groupe étaient normales. Tandis que celles du second groupe étaient génétiquement modifiées, de sorte qu’elles ne possédaient plus, sur leurs neurones, de récepteurs à la nicotine (7). Or c’est sur ces récepteurs que la nicotine du tabac vient se fixer pour provoquer un sentiment de bien-être, connu des fumeurs.
Les deux groupes ont ensuite été soumis à une destruction progressive des neurones producteurs de dopamine afin de mimer une maladie de Parkinson.
Les chercheurs ont constaté qu’un apport de nicotine protégeait les neurones producteurs de dopamine chez les souris normales. Par contre, chez celles dépourvues de récepteurs à la nicotine et où cette dernière ne pouvait donc pas se fixer sur les neurones, pas de protection! Ils ont ainsi mis en évidence le rôle-clé des récepteurs à la nicotine dans la protection des neurones dopaminergiques. Cette découverte ouvre la voie vers une recherche de traitements qui permettraient de prévenir l’apparition de la maladie ou d’en ralentir l’évolution.
Cette découverte ne doit évidemment pas pousser à fumer! Les effets nocifs du tabac sur la santé supplantent largement les effets potentiellement bénéfiques. Pour rappel, le tabac est la cause principale de certains cancers (du poumon mais pas seulement), de maladies cardio-vasculaires, de BPCO, de bronchites chroniques…
D. Toulorge, S. Guerreiro, A. Hild, U. Maskos, E. C. Hirsch, P. P. Michel. Neuroprotection of midbrain dopamine neurons by nicotine is gated by cytoplasmic Ca2. The FASEB Journal, 2011; 25 (8): 2563 DOI: 10.1096/fj.11-182824
Hernán MA, Takkouche B, Caamaño-Isorna F, Gestal-Otero JJ., A meta-analysis of coffee drinking, cigarette smoking, and the risk of Parkinson's disease., Ann Neurol. 2002 Sep;52(3):276-84.
Partager et imprimer cet article
Avec l’annonce de la maladie de Parkinson, beaucoup de choses sont remises en question. En ce compris votre emploi si vous êtes encore en âge de travailler. Il est cert...
Lire la suiteNon. Les questions liées à la santé de l’employé relèvent du domaine de sa vie privée. Ce dernier n’est donc pas tenu d’informer...
Lire la suiteLa dysphagie (ou troubles de la déglutition) se manifeste par des difficultés à avaler et/ou une toux après avoir ingurgité des aliments...
Lire la suiteUne hospitalisation est souvent l’occasion pour le parkinsonien de rencontrer un ergothérapeute. L’intérêt de l’ergothérapie?...
Lire la suiteGeert Rosseel, patient parkinsonien et membre du comité d’administration de la Vlaamse Parkinsonliga
Flore Bellefontaine, accompagnatrice psychosociale à l’Association Parkinson
Jean-Pierre Vandenberk, parkinsonien et concepteur d’un pilulier minuteur
Cancer de l'estomac
Covid-19
Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
Greffe d'organes
Leucémie myéloïde chronique
Mélanome
Oeil infecté, irrité ou sec
Vessie hyperactive