Publié le 22/11/2016 à 12:06
Une étude de l’Université de Montréal confirme l’efficacité de l’activité physique sur les troubles moteurs chez les patients atteints de la maladie de Parkinson.
Troubles de l’équilibre, rigidité musculaire, tremblements et mouvements incontrôlés… Les patients parkinsoniens sont fréquemment confrontés au problème de la sédentarité. Bien souvent, la peur du regard extérieur associée à ces troubles moteurs alimente un cercle vicieux: moins on bouge, plus les facultés à se mouvoir s’amenuisent.
L’activité physique fait partie des recommandations à destination des patients atteints de la maladie de Parkinson. Outre ses bénéfices pour la santé générale, il atténuerait les symptômes liés aux troubles moteurs et améliorerait même la transmission de la dopamine, le neurotransmetteur dont le déficit de production est à l’origine de la maladie.
Si jusqu’à présent le mécanisme d’action de l’exercice physique sur le cerveau des patients parkinsoniens restait inconnu, une étude de l’Université de Montréal(1) publiée le 14 septembre 2016 dans la revue NeuroImage, apporte un élément de réponse.
Au Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, le neuroscientifique Julien Doyon et son équipe ont mesuré l’impact d’un programme d’entrainement physique cardiorespiratoire sur le fonctionnement cérébral. Deux groupes, l’un composé de personnes en bonne santé, l’autre de personnes atteintes par la maladie de Parkinson, ont pédalé sur un vélo d’appartement à raison de 3 fois par semaine pendant 3 mois. Ils ont d’abord commencé par 20 minutes d’exercices et ont augmenté la durée de leur activité physique chaque semaine de 5 minutes jusqu’à parvenir à 40 minutes. À l’aide d’une IRM (imagerie par résonnance magnétique), les médecins ont ensuite mesuré l’activité du cerveau des participants avant et après le programme d’entrainement physique.
Les résultats ont démontré une réorganisation de l’activité dans différentes régions du cerveau (l’hippocampe et le striatum) impliqués dans l’apprentissage moteurs. Non seulement, l’activité physique améliorerait la condition physique générale et aiderait à faire face aux symptômes de la maladie dans les stades précoces, mais il faciliterait donc également l’apprentissage de nouveaux mouvements par les patients parkinsoniens. Ce qui correspond par ailleurs aux bénéfices observés.
L’activité physique pourrait donc être utilisé en tant qu’approche thérapeutique non-pharmacologique en complément des traitements médicamenteux pour améliorer le quotidien des patients.
Pour mettre à profit ces découvertes, l’équipe du Dr Doyon a par ailleurs lancé un nouveau projet de recherche sur la pratique d’une activité physique accompagnée de l’écoute de musiques préférées. Combinées, ces pratiques pourraient décupler les bénéfices du sport chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
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