Publié le 23/02/2011 à 23:12
Le traitement de la maladie de Parkinson occasionne parfois une dépendance du patient. Le "syndrome de dysrégulation dopaminergique" est un trouble rare dont les conséquences sur le quotidien sont néanmoins nombreuses.
Le «syndrome de dysrégulation dopaminergique» est un trouble du comportement particulier, rencontré par environ 4% des patients parkinsoniens (1). Il se caractérise par une addiction au traitement dopaminergique, en particulier à la dopamine et aux antagonistes dopaminergiques. Le patient utilise alors ces médicaments de manière compulsive, au-delà des doses prescrites et surtout, au-delà de ce qui est utile médicalement.
Le traitement dopaminergique devient à la fois la cause du syndrome et la conséquence en déclenchant, par autoentraînement, le besoin compulsif de cette substance. La dopamine est alors davantage utilisée pour éviter les manifestations cliniques du manque que pour ses bienfaits. L'addiction devient un phénomène réflexe que le patient a du mal à maîtriser (2).
Le syndrome est souvent associé à des troubles du contrôle des pulsions: le patient peut alors développer un rapport pathologique et compulsif à l'alimentation, aux achats, aux jeux d'argent, ou encore à la sexualité. Le patient peut également s'adonner à des gestes répétitifs et compulsifs non productifs: les hommes bricolent sans cesse la même chose ou jardinent le même lopin de terre tandis que les femmes vont se maquiller un nombre de fois déraisonnable durant la journée... Enfin, l'humeur du patient est très instable. Ces différents symptômes causent bien souvent des difficultés relationnelles et peuvent aboutir à un isolement social du patient.
La reconnaissance de ce syndrome chez le patient parkinsonien constitue un préalable indispensable. En cas de troubles du comportement, il est donc nécessaire d'en parler au médecin. Actuellement, la prise en charge demeure limitée. Elle est principalement basée sur la diminution des doses du traitement dopaminergique et sur l'administration d'antidépresseurs. Les psychothérapies comportementales et cognitives permettent une prise en charge des troubles du contrôle des pulsions (1).
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