Pr Jacques De Keyser, neurologue, UZ Brussel.
De nombreux chercheurs axent actuellement leurs travaux sur les cellules souches comme traitement de la sclérose en plaques (SEP). Effet de mode ou projet porteur d’avenir?
Rappelons d’abord que les cellules souches sont des cellules indifférenciées, c’est-à-dire une sorte de «cellule mère», capables de se spécialiser en n’importe quelle autre cellule du corps: cellule de la peau, du foie… mais aussi cérébrale (neurone). La sclérose en plaques n’est actuellement pas traitée par la transplantation de ces cellules souches. Ces transplantations ne sont pour l’instant pratiquées que dans de rares cliniques privées, hors Belgique. Je m’interroge toutefois sur ces pratiques, car la recherche sur la thérapie cellulaire dans le traitement de la SEP en est encore à ses balbutiements. Notre seule certitude à ce jour: la transplantation de cellules souches est sans danger. Mais il faudra certainement encore attendre plusieurs décennies avant de savoir si le traitement par les cellules souches est efficace.
Je pense que tout le battage autour de la thérapie cellulaire dans le monde médical joue un rôle non négligeable. Mais, bien entendu, il n’y aurait pas de recherche sur la thérapie cellulaire si les médecins ne croyaient pas en son potentiel pour le traitement de la sclérose en plaques.
Les chercheurs espèrent que les cellules souches pourront agir là où les médicaments actuels ne suffisent pas. Si ces médicaments diminuent la sévérité et la fréquence des poussées, ils ne peuvent pas freiner la mort des neurones qui accompagne parfois l’atteinte de la gaine de myéline (la substance responsable de la protection des neurones et de la transmission des impulsions nerveuses). Les médecins espèrent donc pouvoir remplacer les cellules cérébrales détruites par la transplantation de cellules souches. Mais ils ne savent pas encore précisément de quelle façon ils pourront atteindre cet objectif.
Le problème est plutôt que nous ne connaissons pas encore la cause exacte de la sclérose en plaques. Nous ne savons dès lors pas précisément comment les lésions sont occasionnées. Nous savons que la perte des cellules qui produisent la myéline joue un rôle important. Les chercheurs savent aussi que le handicap qui apparaît progressivement est lié à des dommages aux neurones eux-mêmes. Mais si ces mécanismes sont connus, leur cause ne l’est pas. En d’autres termes, tant que nous ne connaîtrons pas précisément l’origine du problème, il sera difficile d’instaurer des traitements ciblés avec les cellules souches, et encore plus d’en évaluer l’utilité.
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