Publié le 31/03/2017 à 15:40
De nos jours, la qualité de prise en charge des patients atteints du VIH s’améliore considérablement. Mais le nombre de ces patients ne diminue pas dans nos pays. La Plateforme Prévention Sida, ainsi que les associations ExAequo et Sensoa agissent chaque jour pour faire reculer la maladie.
ExAequo: la prévention est essentielle!
Les moyens de prévention contre l’infection au VIH se sont diversifiés. «Le préservatif associé au gel, moyen de prévention de base, reste évidemment d’actualité, mais une large palette d’autres outils de protection sont aujourd’hui à disposition», explique Pierre Mayeur, président de l’association ExÆquo.
Outre le préservatif, le patient peut avoir recours à différents moyens de protection:
La grande nouveauté dans le domaine de la prévention est la PrEP (Pre-Exposure prophylaxis), un traitement préventif destiné aux personnes séronégatives fortement exposées à un risque d’infection aux VIH. Pris de manière continue ou intermittente, la PrEP est efficace à plus de 90% selon les dernières études. Elle représente une grande avancée dans la prévention en apportant une réponse aux comportements à risque. «On voit qu’aujourd’hui la prévention est en train de se médicaliser», explique Pierre Mayeur. «En tant qu’association de prévention, nous avons comme rôle d’expliquer au public quelles sont les différentes possibilités et ce que cela implique. Notre but est d’encourager le dépistage, de guider les gens vers les meilleurs moyens de prévention et d’éviter la prise de traitement – comme la PrEP – de manière «sauvage», non encadrée, ce qui représente à la fois un danger pour la santé du patient et celle de sa communauté. Nous avons d’ailleurs développé un site internet avec d’autres partenaires, myprep.be, comportant toutes les informations sur cette nouvelle méthode de prévention.»
Plateforme Prévention Sida: le dépistage, un geste qui doit devenir courantEn Belgique, le taux de dépistage tardif est important. Le coût, les horaires et la localisation des centres de dépistage, la peur de la maladie et de la discrimination… sont autant de freins à la réalisation du test. «Pourtant, le dépistage précoce est un des maillons principaux de la lutte contre le VIH», explique Thierry Martin, président de la Plateforme Prévention Sida.
Sensibiliser le public à l’importance du dépistage est essentiel pour deux raisons. Tout d’abord, le fait de savoir si on est infecté par le VIH permet d’adapter ses comportements, en renforçant notamment l’utilisation de moyens de prévention comme le préservatif, par exemple. «Mais se faire dépister permet surtout, en cas de résultat positif, de démarrer le traitement immédiatement. En plus d’améliorer la qualité et l’espérance de vie du patient, la prise régulière du traitement antirétroviral depuis au moins 6 mois rend la charge virale du patient indétectable.» En d’autres termes, le patient ne peut plus contaminer son ou ses partenaires, ce qui a un impact énorme sur la prévention du VIH.
Aujourd’hui, les méthodes de dépistage se sont diversifiées. Il est possible de se faire dépister :
«Il est essentiel de faire connaître ces différentes méthodes diagnostiques auprès du public afin que chaque personne puisse choisir celle qui lui convient le mieux et favoriser dès lors le dépistage précoce.»
Sensoa: davantage de maladies chroniques chez les patients VIHDans les années 80, le sida était synonyme de condamnation à mort. Aujourd’hui, vieillir et VIH ne sont plus incompatibles. «Néanmoins, les patients VIH seront plus vite confrontés à d’autres maladies chroniques. Il est dès lors indispensable qu’ils adoptent un mode de vie sain et bénéficient d’un bon suivi médical», précise Patrick Reyntiens de Sensoa, le centre d’expertise flamand de la santé sexuelle.
«Les personnes chez lesquelles on pose aujourd’hui le diagnostic de VIH n’ont pas d’emblée des problèmes de santé. Moyennant un traitement adapté avec des antirétroviraux, elles ont en effet la même espérance de vie que le reste de la population. Des études ont toutefois mis en évidence une accélération du processus de vieillissement chez ces patients», explique Patrick Reyntiens. «Ils sont plus vite confrontés à d’autres affections chroniques comme la fatigue, les troubles de la mémoire, l’ostéoporose, le diabète, les maladies cardiovasculaires, hépatiques et rénales, et certains cancers (par ex. le cancer de l’anus). On ne sait pas toujours avec certitude si c’est dû au VIH, à la prise de médicaments depuis de nombreuses années, au vieillissement ou à d’autres facteurs. C’est tout simplement un constat.»
«Chez Sensoa, nous constatons aussi que beaucoup de patients VIH rencontrent des problèmes d’ordre psychosocial», note Patrick Reyntiens. «Même en 2017, il subsiste un tabou et une stigmatisation autour du VIH ou du sida. Il n’est dès lors pas toujours évident pour les patients de parler ouvertement de leur maladie. Car même dans certains hôpitaux ou cabinets dentaires, on leur oppose parfois une fin de non-recevoir. Sensoa met tout en œuvre pour briser ce tabou.»
Les traitements antirétroviraux actuels provoquent nettement moins d’effets secondaires que les générations de médicaments précédentes. Le virus est toutefois toujours présent dans l’organisme si bien qu’il est indispensable d’adopter un mode de vie approprié: manger sainement, bouger suffisamment, consommer alcool et drogue avec modération, arrêter de fumer. Et un suivi médical professionnel chez son médecin généraliste et/ou dans un centre de référence pour le sida est un must.»
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Arno, 30 ans Axel, 60 ans
Koen Block, membre de l’European Aids Treatment Group (EATG) et patient VIH, 45 ans & Pr Michel Moutschen, chef du Service des maladies infectieuses-médecine interne, du CHU de Liège.
Pr Stéphane De Wit, Chef de Service des Maladies Infectieuses au CHU Saint-Pierre
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