Dr Christine Gennigens, oncologue médicale au CHU de Liège.
Lorsque le cancer du col se propage dans d’autres régions du corps, différentes options thérapeutiques peuvent être proposées à la patiente.
«Le cancer du col a tendance à se propager en premier lieu aux tissus et organes voisins du col, parmi lesquels le vagin, l’utérus, la vessie, le rectum… Ensuite, il atteint souvent les ganglions lymphatiques situés dans la région du col. Enfin, des métastases peuvent se former dans les ganglions situés à distance et dans d’autres organes : les poumons sont les plus fréquemment touchés, mais tous les organes et tissus peuvent aussi être le siège de métastases (foie, os, péritoine…).»
«Tout dépend du stade de la propagation. Dans le cas de métastases ganglionnaires dans la région du col, on peut envisager de la radiothérapie, précédée ou non de chirurgie (si le ganglion est très localisé). Dans le cas où les métastases sont situées à distance, comme dans les poumons ou ailleurs, la chimiothérapie est une option. Depuis peu, elle peut être utilisée en combinaison avec un traitement ciblé à base d’un anticorps monoclonal appelé bevacizumab (un médicament qui entrave la fabrication de nouveaux vaisseaux au sein de la tumeur et donc, sa croissance).»
«La chimiothérapie associée au bevacizumab montre tout d’abord un bénéfice en termes de survie globale. Le taux de réponse est également plus important, ce qui signifie que le traitement va agir plus efficacement sur des masses tumorales importantes, gênantes ou douloureuses. Ensuite, les bénéfices touchent différents sous-groupes de patients, même ceux qui avaient reçu une radiothérapie alors que cette dernière rend généralement les patients plus résistants à d’autres traitements. Enfin, comme ce médicament est utilisé depuis longtemps dans le traitement d’autres pathologies, ses effets secondaires sont bien connus et peuvent être efficacement pris en charge.»
«Quand un cancer au stade métastatique récidive une seconde fois, les options de traitement sont malheureusement plus limitées. À ce stade, on inclut plutôt les patientes qui le peuvent et le souhaitent dans des études cliniques qui testent de nouveaux traitements, comme l’immunothérapie, par exemple. L’immunothérapie est une option prometteuse: les cancers liés à un virus – comme le cancer du col qui, dans 95% des cas, est lié au virus HPV – ont un bon potentiel de réponse à ce traitement. Mais pour le moment, nous n’en sommes encore qu’au stade des études cliniques.»
«Le choix du traitement dépend de plusieurs paramètres: l’âge du patient, son état général, la présence d’éventuelles comorbidités (problèmes cardiaques, par exemple), le degré d’autonomie du patient, ses capacités cognitives… La plupart des patients peuvent toutefois suivre une chimiothérapie. Pour les études cliniques, les critères d’inclusion sont très stricts: l’état général de la patiente doit être correct, de même que ses bilans sanguins, ses fonctions rénale et hépatique.»
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