Grâce au dépistage par frottis, la maladie peut être traitée lorsqu’elle est encore à un stade précancéreux, avant son évolution en cancer du col de l’utérus.
Il existe pour cela plusieurs techniques:
Ces différentes techniques permettent de traiter localement et de manière non agressive des lésions peu avancées.
La conisation consiste à retirer la partie du col de l'utérus où se trouvent les lésions précancéreuses, en préservant les parties alentour. Cette intervention est généralement réalisée sous anesthésie locale ou générale à l’aide d’un bistouri classique ou électrique ou d’un laser. La conisation permet ensuite d’analyser au microscope le «cône» retiré afin de déterminer si un suivi est nécessaire.
En règle générale, la conisation ne provoque pas de douleurs post-opératoires et permet de reprendre ses activités dans les deux jours qui suivent. Il est cependant conseillé d’éviter les rapports sexuels mais aussi la piscine, les bains et le port de tampons pendant les 15 jours à 3 semaines qui suivent l’intervention.
Dans des formes plus étendues de lésions du col de l’utérus, l'ablation entière de l'utérus est parfois nécessaire: cette intervention est appelée hystérectomie. Dans certains cas, on y ajoutera l’ablation des trompes, des ovaires et des ganglions: on parle alors d’hystérectomie avec annexectomie. Après hystérectomie, une femme ne pourra plus être enceinte. C’est pourquoi cette intervention est évitée autant que possible chez les femmes ayant encore un désir de grossesse.
Radiothérapie et/ou chimiothérapie peuvent être utilisées, selon les cas, en complément de la chirurgie.
Les traitements ciblés visent spécifiquement les cellules cancéreuses et en particulier les protéines qui se trouvent sur la face externe ou interne de celles-ci.
Le bevacizumab est un traitement ciblé basé sur un anticorps monoclonal anti-VEGF-A. Cet anticorps est capable de reconnaître d’autres protéines dans l’organisme et de s’y lier. L’action de ce médicament passe par la neutralisation d’un facteur de croissance précis qui stimule la fabrication de nouveaux vaisseaux sanguins. Ce facteur de croissance de l’endothélium vasculaire s’appelle le VEGF. Il permet aux vaisseaux sanguins alimentant les tumeurs ou se trouvant à l’intérieur de celles-ci de se développer. Les tumeurs reçoivent alors de l’oxygène et des nutriments en suffisance pour croître. Dans le cas particulier du cancer du col de l’utérus, le VEGF joue aussi un rôle important dans l’apparition d’une ascite (rétention de liquide) et de métastases dans le péritoine. La liaison avec le bevacizumab entrave l’action du VEGF: le développement de nouveau vaisseaux sanguins est stoppé et la croissance tumorale freinée. Le bevacizumab peut être associé à une chimiothérapie classique contre le cancer du col de l’utérus.
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Pr Philippe Simon, chef du service de gynécologie à l’Hôpital Érasme
Amélie, 37 ans
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