«L’ablation de la glande thyroïde - traitement de première intention du cancer – provoque inévitablement un état d’hypothyroïdie, car le corps ne produit plus d’hormones thyroïdiennes. On pallie à cela en prescrivant au patient des hormones de substitution, qu’il doit prendre à vie. Cependant, dans le passé le patient ne débutait pas immédiatement ce traitement de substitution, et devait passer par une période de sevrage hormonal. En effet, après la chirurgie, la seconde phase du traitement consiste en l’administration d’iode radioactif pour détruire les cellules thyroïdiennes restantes. Pour que celles-ci captent suffisamment l’iode radioactif et soient ensuite détruites, il est nécessaire de les stimuler. Avant, cette stimulation se faisait par sevrage hormonal: après la chirurgie, le patient ne commençait pas tout de suite son traitement hormonal de substitution (L-thyroxine) mais restait 4 semaines sans hormones. Cette absence d’hormones avait pour effet de stimuler la synthèse de la TSH (Thyroid Stimulating Hormon) qui, à son tour, stimulait le tissu thyroïdien pour qu’il capte de façon optimale l’iode radioactif. Mais cet état d’hypothyroïdie entraînait des effets secondaires non négligeables qui impactaient la qualité de vie du patient.»
«Dans le cas du sevrage hormonal, le patient vit généralement sur ses réserves en hormones thyroïdiennes pendant les 2 premières semaines qui suivent la chirurgie. Cependant, au bout de 15 jours, les taux d’hormones diminuent drastiquement, ce qui peut entraîner une série de symptômes dont l’intensité et la perception par le patient sont extrêmement variables. Les symptômes les plus fréquents sont la fatigue, la somnolence, l’aboulie (le fait de n’avoir envie de rien, de ne plus avoir d’intérêt ni de volonté), la frilosité, une légère diminution de la température corporelle, une prise de poids due à la diminution du métabolisme (le corps stocke davantage car il consomme moins de calories), la constipation, des douleurs osseuses et articulaires, une bradycardie (ralentissement de la fréquence cardiaque), une tension basse, une voix un peu rauque…»
«Chez certaines personnes, ces symptômes entraînent des restrictions au niveau de la vie professionnelle et de l’autonomie, ce qui peut réduire significativement leur qualité de vie. Un comptable fera moins vite ses calculs, un traducteur cherchera ses mots…, il ne s’agit pas d’une perte des fonctions intellectuelles mais d’un ralentissement de la pensée et du fonctionnement du corps. Les symptômes sont transitoires et disparaissent 10 jours après la reprise des hormones.»
«Depuis 7-8 ans, la plupart des patients ne subissent plus de sevrage hormonal en vue de la prise d’iode radioactif, mais prennent un traitement à base de TSH recombinante pour stimuler le tissu thyroïdien. Aujourd’hui, on prescrit donc au patient un traitement hormonal de substitution juste après l’ablation de la thyroïde. Cela présente deux avantages : premièrement, cela permet d’éviter l’hypothyroïdie et les symptômes qui y sont associés, assurant donc au patient une meilleure qualité de vie. Deuxièmement, il y a plus de chance que le traitement par iode radioactif apporte le bénéfice escompté. En effet, sous sevrage hormonal, certains patients ne respectaient pas ce sevrage lorsqu’ils ressentaient les symptômes de l’hypothyroïdie et reprenaient des hormones pour pallier à ces symptômes. Par conséquent, les éventuelles cellules thyroïdiennes restantes n’étaient pas toujours suffisamment stimulées pour capter l’iode radioactif et être détruites.
La TSH recombinante est administrée par voie intramusculaire en milieu hospitalier, deux jours d’affilée avant le traitement à l’iode radioactif, ce qui ne laisse aucune place à une mauvaise compliance. Non négligeable en outre, les injections de TSH recombinante sont sans effet secondaire significatif!»
Écrit par Kathleen Mentrop. Réalisé avec la collaboration du Dr François Jamar, chef du service de médecine nucléaire aux Cliniques universitaires Saint-Luc.
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