Publié le 15/10/2018 à 11:21
Le fibrome utérin se traite au cas par cas, en fonction de la localisation, du nombre de fibromes, de leur taille et du désir de grossesse de la patiente. Aujourd’hui, deux options thérapeutiques existent : le traitement médicamenteux ou la chirurgie. Chaque jour, ces traitements évoluent.
De la chirurgie aux médicaments
Ces dernières années, de nouvelles formes de traitements ont fait leur apparition, délaissant petit à petit la chirurgie au profit des médicaments. Au début des années 2000, la chirurgie était l’option majoritairement privilégiée, car elle était la seule option de traitement durable pour des fibromes symptomatiques ou en cas de désir de grossesse. En parallèle, des traitements médicamenteux existaient déjà, mais ne traitaient que les symptômes (progestatifs de synthèse par la bouche ou par voie intra-utérine) ou ne diminuaient que transitoirement leur taille et/ou leur symptomatologie en vue d’une chirurgie (agonistes de la GnRH). En effet, les agonistes de la GnRH permettent une diminution importante de la taille des fibromes (tandis que les progestatifs arrêtent uniquement les hémorragies liées aux fibromes). Toutefois, dès l’arrêt de la médication, ceux-ci reprennent leur taille initiale en quelques semaines. Depuis, des études sont en cours pour trouver de meilleurs traitements.
L’embolisation des artères utérinesDepuis 2009, en Belgique, l’embolisation des artères utérines par radiologie interventionnelle représente une alternative à la chirurgie. Cette intervention médicale consiste à boucher volontairement les artères utérines pour empêcher l’irrigation du fibrome de l'utérus, et ainsi diminuer l’abondance des saignements (et dans certains cas, la taille des fibromes, suite à la nécrose induite). Cette technique n’est pas recommandée chez les patientes qui veulent encore garder un potentiel de fertilité, car les agents embolisants utilisés peuvent migrer jusque dans les vaisseaux de l’ovaire, les boucher et entraîner une insuffisance ovarienne (et donc une ménopause).
Les modulateurs sélectifs des récepteurs de la progestéroneQuelques années plus tard, vers 2012, une évolution majeure dans la prise en charge médicamenteuse des fibromes utérins a vu le jour : les modulateurs sélectifs des récepteurs de la progestérone (SPRMs en anglais). A ce moment-là, en effet, le rôle de la progestérone dans la croissance des fibromes a été démontré. Depuis, l’utilisation des modulateurs sélectifs des récepteurs à la progestérone représente une voie thérapeutique très intéressante. Ce médicament, pris par voie orale, génère non seulement une diminution de volume du fibrome, mais réduit aussi considérablement, voire totalement (dans plus de 90% des cas) les saignements. Le point fort de ce traitement est l’absence d’effets secondaires, car il agit sélectivement. Il permet de préparer/faciliter une chirurgie, mais le plus souvent de l'éviter par une diminution importante de la taille des fibromes et/ou de leurs symptômes, annulant l'indication opératoire. De plus, ce médicament peut même être remboursé pour différentes indications.
La chirurgie par laparoscopieLa chirurgie, de son côté, évolue aussi. La myomectomie (ablation chirurgicale d’un ou de plusieurs fibromes) est de plus en plus réalisée par laparoscopie. Afin que l’acte chirurgical soit moins invasif, on n’ouvre pas le ventre pour opérer, seuls quelques petits trous suffisent pour introduire les instruments. Cette technique est possible si le fibrome n’est pas trop volumineux et/ou si le nombre de fibromes n'est pas trop important.
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