Publié le 24/10/2023 à 15:56
Des chercheurs du Centre de microbiologie VIB-KU Leuven et de la Vrije Universiteit Brussel ont identifié un lien entre le microbiome intestinal et le développement des symptômes de la sclérose en plaques (SEP). Cette découverte pourrait permettre de prédire l'évolution de la maladie grâce à la composition de notre microbiome. Les résultats ont été publiés dans la revue Gut Microbes.
Pour son étude, l'équipe a prélevé des échantillons de matières fécales sur 111 patients atteints de SEP. Des évaluations neurologiques telles que des tests de marche et de dextérité manuelle ont été effectuées au début de l'étude et au cours de l'évolution ultérieure. Les patients ont été suivis pendant 4,4 ans en moyenne pour voir si les symptômes de la SEP restaient stables ou s'aggravaient. «Il s'agit d'une étude de groupe unique dans laquelle nous avons pu établir un lien entre des échantillons fécaux consécutifs provenant d'un groupe en grande partie non traité et un suivi clinique approfondi des patients sur plusieurs années», déclare le Dr Pauwels.
À la fin de l'étude, 41% des patients présentaient une aggravation significative de leurs symptômes. L'analyse des échantillons de matières fécales a montré que 43,6% des patients dont les symptômes s'étaient aggravés présentaient l'entérotype Bacteroides 2 (Bact2), une composition spécifique de bactéries intestinales indiquant un microbiome perturbé. En comparaison, dans le groupe où la SEP est restée stable, seuls 16,1% des patients présentaient un entérotype Bact2. Les caractéristiques typiques de l'entérotype Bact2 sont une réduction de la quantité et de la diversité des bactéries intestinales. Il présente également moins de bactéries du genre Faecalibacterium, qui ont des effets anti-inflammatoires bénéfiques. La conception de l'étude ne permet pas de prouver une relation de cause à effet, mais les résultats montrent un lien entre l'entérotype Bact2 et l'aggravation des symptômes de la sclérose en plaques. Au cours des différentes années, la présence de Bact2 est restée relativement stable. C'est une bonne indication qu’il peut servir de biomarqueur pour établir un pronostic sur la sclérose en plaques.
«Les résultats sont très prometteurs, mais nous devons encore les valider dans un groupe plus important», déclare le Pr Jeroen Raes. «Les implications de cette recherche sont extrêmement importantes», confirme le Pr Marie D'Hooghe. «Nous disposons désormais de nouvelles informations sur les relations complexes entre le système immunitaire, le microbiome intestinal et le système nerveux central. Si nous savons à l'avance chez quels patients les symptômes vont s'aggraver au fil des ans, nous pouvons déjà adapter notre traitement à ce stade précoce.»
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