Publié le 23/02/2011 à 23:12
Selon une étude récente, l'enrichissement intellectuel pourrait atténuer les problèmes cognitifs liés à la sclérose en plaques. Explication.
Les lésions cérébrales causées par la sclérose en plaques peuvent avoir de nombreuses conséquences: diminution de sensibilité dans un membre, troubles de la vue, manque d'équilibre... Mais les symptômes de la maladie peuvent également être d'ordre cognitif. Dans ce cas, les capacités liées à l'acquisition de connaissances (mémorisation, traitement des informations...) sont amoindries. Ce qui se matérialise par des difficultés d'apprentissage, de concentration, des oublis... Des symptômes qui peuvent avoir un impact important sur la qualité de vie.
Des chercheurs de la Columbia University ont tenté de découvrir s'il existait un lien entre enrichissement intellectuel et troubles cognitifs dans la SEP. Ils ont suivi 44 patients souffrant de la sclérose en plaques depuis en moyenne 11 ans. Au cours d'une série de tests, ils ont tenté d'évaluer leur capacité de mémorisation et d'apprentissage verbal. Données qu'ils ont ensuite mises en parallèle avec le degré d'atrophie du cerveau (un critère de sévérité de la maladie) et le niveau d'enrichissement intellectuel des différents patients. Cette dernière notion, un peu floue de prime abord, a été définie grâce au test de vocabulaire de la Wechsler Abbreviated Scale of Intelligence, le vocabulaire étant selon les auteurs le reflet du niveau de scolarité des patients, de la fréquence à laquelle ils lisaient... Les résultats étaient sans appel: à même degré de sévérité de la maladie, la diminution des capacités cognitives était moindre chez les personnes possédant un enrichissement intellectuel plus important.
L'enrichissement intellectuel dont il est question dans cette étude est toutefois le résultat d'une vie entière. Pas question donc de mettre au point une sorte d'entraînement cérébral miracle qui lutterait contre la SEP. Quelles applications ces résultats peuvent-ils dès lors avoir? La sclérose en plaques est - on le sait - une maladie évolutive et très difficilement prévisible. Cette découverte pourrait donc permettre d'identifier les personnes les plus à risque de développer des problèmes d'ordre cognitif. Ce public à risque pourrait alors bénéficier d'une surveillance et d'une prise en charge plus précoces dès l'apparition des premiers troubles cognitifs. Ce qui réduirait le risque d'aggravations ultérieures.
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