Publié le 13/05/2014 à 09:20
Les facteurs impliqués dans l'apparition de la sclérose en plaques constituent un véritable puzzle dont les chercheurs n'ont pas encore réussi à identifier toutes les pièces. Combinés à des prédispositions génétiques, des facteurs environnementaux semblent jouer un rôle prépondérant dans le développement de la maladie.
La sclérose en plaques est une maladie complexe et multifactorielle. On n'en connaît pas encore précisément la cause mais la recherche progresse et les pistes se précisent petit à petit. Outre les facteurs génétiques, un certain nombre de facteurs environnementaux interviendrait dans le déclenchement de cette maladie auto-immune.
Zoom sur les éléments les plus souvent mis en cause.
Des études épidémiologiques ont démontré l'importance du lieu de séjour avant l'âge de 15 ans sur le risque de développer la sclérose en plaques. Les facteurs environnementaux étant intimement imbriqués dans notre mode de vie, il est bien sûr difficile d'isoler une explication unique. Mais parmi les pistes avancées pour expliquer ces observations, les chercheurs ont pointé le rôle de la vitamine D.
Ces recherches montrent en effet une relation entre, d'une part la prévalence de la maladie et, d'autre part le taux d'ensoleillement et le risque d'insuffisance ou de carence en vitamine D dans la région considérée.
La vitamine D est normalement synthétisée par la peau via une exposition aux rayons ultraviolets du soleil. On sait qu'elle a un effet sur l'intensité des réactions du système immunitaire. Une carence dans l'enfance et/ou l'adolescence pourrait favoriser le développement ultérieur d'une SEP.
Un dosage et, au besoin, une supplémentation en vitamine D peut parfois être envisagée chez les enfants ou frères et sœurs d'une personne atteinte de SEP mais cette initiative doit être prise en concertation avec son médecin.
Associée à des facteurs génétiques, l'obésité chez l'adolescent serait liée à un risque plus élevé de développer une SEP. Ici encore, la vitamine D pourrait être mise en cause. L'obésité s'accompagne en effet souvent d'une insuffisance en vitamine D.
D'autres explications - plus hypothétiques - sont parfois avancées: le tissu adipeux pourrait constituer un terrain favorable au développement de réactions inflammatoires, une consommation excessive de sel dans le cadre d'une alimentation peu équilibrée serait susceptible de contribuer au déclenchement des maladies auto-immunes... Ces suppositions doivent encore faire l'objet d'études plus approfondies pour être confirmées. Mais, en tout état de cause, une alimentation saine, une consommation modérée de sel et la pratique d'une activité sportive pour maintenir un «poids santé» sont recommandées.
Le risque de développer une SEP est un peu plus élevé chez les fumeurs (1,5 fois plus) que chez les non-fumeurs.
En outre, les personnes qui fument sont davantage susceptibles de développer une deuxième poussée après une première manifestation de la SEP. Chez les fumeurs, la maladie semble plus agressive, son évolution est plus rapide et son pronostic est moins bon.
Enfin, les fumeurs précoces ont plus de risque d'entrer dans une forme d'emblée progressive de la maladie.
Le risque relatif de développer une SEP est plus important chez les personnes qui ont été touchées par une mononucléose infectieuse clinique (avec ganglions, fièvre, angine...) après l'enfance. S'il n'y a pas de relation de cause à effet entre les deux maladies, la manière dont le système immunitaire réagit au virus de la mononucléose semble être indicatrice de sa susceptibilité à la SEP.
Des chercheurs danois se sont récemment intéressés à l'impact des événements susceptibles de générer un stress important: divorce, perte d'un proche... Objectif: déterminer si ces circonstances éprouvantes augmentent le risque de développer une SEP ultérieurement. Leur hypothèse n'a pas pu être prouvée.
Aude Dion
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