Les plaies, portes ouvertes aux infections

La peau est notre première ligne de défense face aux pathogènes. Cependant, lorsqu’on se blesse, la plaie est comme une brèche dans cette «barrière». Une véritable porte s’ouvre alors aux infections.

Il existe deux grands types d’infections associées aux plaies. Les plus fréquentes sont les infections bactériennes. Beaucoup plus rarement, quand on travaille avec des végétaux ou dans le jardin, on peut également développer une infection par des champignons/des levures.

Les bactéries, principales sources d’infection de la plaie

Selon le Dr Thierry Van der Schueren, Médecin coordinateur à la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG): «De nombreuses bactéries vivent sur notre peau sans nous nuire, mais lorsqu’une brèche se forme, elles peuvent envahir la zone endommagée et rentrer dans les tissus. Dans ces tissus, il y a tout ce qu’il faut pour qu’elles se multiplient, se développent et s’étendent dans l’organisme. Il faut savoir que certaines bactéries se multiplient toutes les 20 minutes, leur croissance est exponentielle! Une plaie qui s’infecte peut dès lors très vite mal tourner si vous laissez aller les choses.»

Colonisations de la plaie et infections invasives

«On peut constater de simples colonisations de la plaie ou des infections plus invasives. La colonisation est un processus habituel qui n’est pas nécessairement pathologique. C’est le fait que des bactéries viennent sur la plaie mais n’entravent pas la cicatrisation et ne mettent pas en danger la santé du blessé. Dans les infections invasives, par contre, les bactéries vont véritablement envahir les tissus blessés… Avant de s’étendre aux tissus sains avoisinants, voire à tout le corps – par les vaisseaux lymphatiques ou par les vaisseaux sanguins. Le point ultime de cette infection invasive est la septicémie: le passage du microbe dans tout le corps, via le sang. Cette infection peut être mortelle.»

En cas de plaie, quels sont les signes qui doivent nous alerter?

«En cas de plaie, les signes d’alerte peuvent parfois être très discrets, et parfois importants, parfois nombreux et parfois uniques. Ces signes ne doivent pas nécessairement être tous présents ou tous conséquents. S’il y en a juste un, il faut s’inquiéter.»

On retrouve des signes généraux, essentiellement la fièvre et les frissons. «Une plaie avec de la fièvre nécessite de consulter rapidement.»
Certains signes locaux doivent également alerter, comme «une douleur au niveau de la plaie, surtout si celle-ci est pulsatile (la douleur provoque des lancements successifs, un peu comme des battements de cœur, dans la plaie); les changements de couleur aussi, si la plaie devient plus rouge voire, à des stades ultérieurs, verte, jaune ou noire; l’apparition d’une odeur, ce qui est assez rare; l’examen des bords de la plaie, si ceux-ci deviennent plus rouges, plus gonflés, plus sensibles; si la rougeur s’étend au-delà de la plaie sur la peau saine.» «Un cas un peu particulier est celui de la morsure. Qu’elle soit due à un animal ou à un humain, elle s’infectera quasi systématiquement. En cas de morsure, il faut consulter rapidement pour recevoir éventuellement un traitement ciblé en fonction du type de morsure.»

Quels sont les bons gestes à poser face à une plaie?

La première étape est de nettoyer la plaie à l’eau savonnée, puis de la désinfecter à l’aide d’une solution antiseptique (le choix est étendu: à base d’iode, aqueuse, en gel, etc.), avant de la couvrir au moyen d’un pansement. En cas de morsure, de signe d’alerte ou de doute quant à la plaie, il faut consulter son médecin traitant.

Nous remercions de son aimable collaboration à cet article le Dr Thierry Van der Schueren, Médecin coordinateur à la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG), et Représentant de la Belgique francophone chez European Union of General Practioners/Family Physicians (UEMO).

Caroline Vrancken

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