Soins de plaies

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Publié le 24/04/2023 à 11:29

Soins de plaies: les bons gestes à poser

Sport extrême ou accident de cuisine, une blessure est vite arrivée. Qu’elle semble anodine ou non, une plaie peut vite s’aggraver. Il convient de poser les bons gestes rapidement.

Chute, coupure, brûlure ou encore morsure… personne n’est à l’abri d’un accident, et bien souvent, celui-ci résulte en une plaie. Afin d’éviter les infections et une détérioration de la plaie, il faut la traiter rapidement. «On entend souvent parler de remèdes de grand-mère. Certaines personnes seraient tentées de mettre du miel ou du lait sur la plaie, par exemple. Ce n’est pas efficace, fait perdre du temps, et favorise les infections», avertit le Dr Thierry Van der Schueren, Médecin coordinateur à la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG).

Comment bien soigner sa plaie

Nettoyer la plaie. «Quand on se fait une plaie, il faut d’abord la nettoyer, surtout si elle est souillée. C’est l’exemple d’une chute à vélo ou d’une plaie de jardinage, où il peut y avoir de la terre, des petits gravillons, du bitume... Il ne faut pas hésiter à la nettoyer avec de l’eau, du savon, extraire les gravillons qui seraient éventuellement restés dans la plaie. Il faut que la plaie soit propre.»

Désinfecter la plaie. «Ensuite, reprend le Dr Van der Schueren, il va falloir désinfecter la plaie. Pour cela, on va choisir une solution antiseptique. Les solutions sont nombreuses: il y en a qui piquent et d’autres qui ne piquent pas...» L’éventail est en effet diversifié: depuis les solutions contenant de l’alcool à 70 degrés (toutefois moins recommandées sur les tissus fragilisés ou blessés) jusqu’aux solutions à base d’iode qu’elles soient aqueuses ou en gel.

Couvrir la plaie. «Enfin, il convient de couvrir la plaie pour limiter le risque d’infection et d’évolution défavorable.»

Plaie profonde, saignements... que faire?

Si la plaie est large, profonde, si la plaie saigne abondamment… il est préférable de consulter un médecin. En Belgique, il est possible de voir très rapidement un professionnel pour vérifier que la plaie ne nécessite pas d’exploration, en cas de vaisseau ou tendon sectionné, ou si on voit l’os. «Ces situations nécessitent qu’un professionnel examine la plaie, et éventuellement mette quelques points de suture pour favoriser une cicatrisation plus rapide et réduire le risque d’infection. Il vaut mieux que le professionnel rassure la personne sur sa plaie que de se retrouver face à un patient qui est resté chez lui avec une plaie béante, et qui finalement, quand il consulte 2 à 3 jours plus tard, se retrouve avec une plaie qu’il faut rouvrir pour pouvoir être correctement traitée. Cela complique les soins. En cas de plaie importante, il faut pouvoir la suturer endéans les 4 heures», précise le Dr Van der Schueren.

Plaies, quelques cas particuliers

• Les morsures méritent une attention particulière car elles sont fortement sujettes à infection, et il convient de les désinfecter et de consulter un médecin très rapidement.
• «Un autre cas particulier est celui d’une plaie liée à une brûlure. Avant toute chose, il faut penser à faire un "cooling", c’est-à-dire un refroidissement de la plaie. La peau étant assez isolante, elle garde aussi la chaleur. Après un incident, la brûlure va continuer de s’étendre. Il est donc important de passer la brûlure sous un jet d’eau froide.» Les professionnels recommandent la formule «20-20-20»: refroidir la brûlure avec une eau à 20°C, pendant 20 minutes, à 20 cm de la source d’eau.
• «Il faut toujours être en ordre de vaccination contre le tétanos, parce que toutes les plaies dans la barrière cutanée peuvent être une source d’infection par le tétanos. Il faut un vaccin de moins de 10 ans pour être bien protégé. Si vous n’êtes pas en ordre, il faut faire le rappel rapidement, pour éviter ce genre d’infection qui malheureusement existe encore en Belgique.»

Plaies: que faut-il toujours avoir dans sa trousse de secours?

• Un désinfectant. Aujourd’hui, les désinfectants existent sous forme d’unidose.
• Quelques compresses, idéalement stériles, pour couvrir la plaie. Elles se vendent également en emballage individuel.
• Une bande Velpeau.
• Un autre petit bandage en tissu qui tient en place sans devoir recourir à des autocollants ou autres. En cas de saignement, ce type de bandage permet de faire un bandage assez compressif sur la plaie pour faire stopper le saignement. Le Dr Van der Schueren avertit enfin: «Les plaies les plus graves associées à des fractures sont liées à des sports où on évolue à plus grande vitesse, comme le skateboard, le roller ou encore le vélo. Pour éviter les plaies, il faut veiller à faire ces sports avec les protections recommandées: casque, genouillères, etc.». N’oublions pas que la prévention est le premier geste à adopter!

Caroline Vrancken