Les responsables de la santé publique sont de plus en plus préoccupés par la consommation d'alcool des Américains âgés. Selon des données récemment publiées par les Centers for Disease Control and Prevention (agence CDC), le nombre annuel de décès liés à l'alcool dépassera 178.000 entre 2020 et 2021, soit plus de décès que l'ensemble des surdoses de drogues.

L’alcool devient un poison à mesure que la dose augmente

Une analyse de l'Institut national sur l'abus d'alcool et l'alcoolisme montre que les personnes âgées de plus de 65 ans représentent 38% de ce total. Entre 1999 et 2020, l'augmentation de 237% des décès liés à l'alcool chez les personnes de plus de 55 ans a été plus importante que dans tous les autres groupes d'âge, à l'exception des 25-34 ans. Selon George Koob, Directeur de l'Institut, les Américains ne reconnaissent généralement pas les dangers de l'alcool. «L'alcool est un lubrifiant social lorsqu'il est consommé dans le respect des règles, mais je ne pense pas qu'ils réalisent qu'il devient un poison à mesure que la dose augmente», a-t-il déclaré. «Et la population plus âgée est encore moins susceptible de s'en rendre compte.» Le nombre croissant de personnes âgées est responsable d'une grande partie de l'augmentation du nombre de décès, ajoute le Dr Koob. «Le vieillissement de la population est le signe avant-coureur d'une augmentation continue qui inquiète les prestataires de soins de santé et les défenseurs des personnes âgées, même si le comportement des personnes âgées en matière de consommation d'alcool ne change pas.»

Les baby-boomers sont une génération qui consomme des drogues

La pandémie a clairement joué un rôle. La CDC a indiqué que les décès directement imputables à la consommation d'alcool, les visites aux urgences liées à l'alcool et les ventes d'alcool par habitant ont tous augmenté significativement. «Ces chiffres indiquent que les gens boivent davantage pour faire face à ce stress.» Les chercheurs évoquent également un effet de cohorte. Par rapport aux générations précédentes et suivantes, «les baby-boomers sont une génération qui consomme des drogues», déclare Keith Humphreys, psychologue et chercheur à Stanford. «Et ils n'abandonnent pas leur comportement de jeunesse», ajoute-t-il.