Le cancer du col de l’utérus se développe souvent sur un temps assez long: 10 à 15 ans entre les premières lésions et le cancer proprement dit. Il ne provoque généralement aucun symptôme aux stades précoces. Plus tardivement, on peut observer des pertes de sang suspectes, par exemple entre les règles (métrorragies), chez la femme ménopausée ou après les relations sexuelles.
En raison de l’absence de symptômes, le dépistage du cancer du col de l’utérus par frottis est fondamental. Réalisé par le généraliste ou par le gynécologue, il consiste à prélever quelques cellules de la paroi du col de l’utérus. Pour ce faire, le médecin introduit un spéculum dans le vagin et prélève quelques cellules. Elles sont ensuite étalées sur une lame pour être analysées. Cet examen est rapide et totalement indolore. Ainsi prélevées, les cellules sont ensuite examinées au microscope en laboratoire afin de détecter d’éventuelles anomalies.
En théorie, toutes les femmes qui ont entamé leur vie sexuelle devraient faire un frottis régulièrement, du moins à partir de 20-25 ans et jusque 65 ans. Les frottis suivants doivent être réalisés au moins une fois tous les trois ans.
En cas de frottis suspect, une colposcopie sera réalisée afin d’effectuer un prélèvement de tissus. Un colposcope est une sorte de microscope grossissant qui permet d’examiner en détail les parois du vagin et du col de l'utérus. Lors de cet examen, le médecin badigeonne le col de l'utérus avec des colorants spéciaux, qui vont être absorbés par les cellules anormales. Celles-ci pourront alors être prélevées (biopsie).
Article réalisé avec la collaboration du Pr Philippe Simon, chef du service de gynécologie à l’Hôpital Érasme.
Le dépistage du cancer du col de l’utérus se faisait il y a peu uniquement sur base d’un frottis prélevé lors d’un examen gynécologique. Le frottis était ensuite examiné au microscope afin de trouver d’éventuelles cellules suspectes.
Il est maintenant possible de réaliser soi-même un frottis de dépistage du papillomavirus humain (HPV). Ce virus sexuellement transmissible est la cause de quasiment tous les cancers du col de l’utérus. Les jeunes filles le contractent fréquemment lors de leurs premiers rapports sexuels. Heureusement, le HPV disparaît en général spontanément sans traitement. Toutefois, si l’infection persiste, des lésions précurseurs du cancer du col de l’utérus et ensuite un cancer invasif peuvent se développer. Récemment, des études ont montré qu’à partir de l’âge de 30 ans, le dépistage du virus HPV est plus efficace pour prévenir le cancer du col de l’utérus que l’examen cytologique d’un frottis.
Le test HPV a l’avantage de pouvoir se faire sur un échantillon que la femme prélève elle-même en utilisant un outil simple. Après l’auto-prélèvement, l’échantillon est envoyé dans un laboratoire pour détecter l’ADN du HPV.
À la différence de l’examen effectué par un médecin, l’auto-prélèvement réalisé à domicile ne permet toutefois pas de détecter d’éventuelles lésions précancéreuses.
60% des femmes belges n’ont pas effectué de frottis durant les trois dernières années. Des recherches vont bientôt débuter pour déterminer si le dépistage peut être amélioré en offrant des outils d’auto-prélèvement aux femmes. Chaque année, 600 à 700 cas de cancer du col de l’utérus sont encore détectés en Belgique. Or, la plupart des décès liés au cancer du col de l'utérus pourraient être évités s'il était détecté à temps.
Source: Arbyn M. Accuracy of human papillomavirus testing on self-collected versus clinician-collected samples: a meta-analysis: The Lancet Oncology.
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Pr Philippe Simon, chef du service de gynécologie à l’Hôpital Érasme
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