Publié le 26/03/2025 à 11:58
Le cancer pulmonaire en Belgique est le deuxième cancer le plus fréquent chez l’homme et chez la femme. Le 15 février dernier, au CHU UCL Namur site de Godinne, lors d'une journée spéciale pour les patients et leurs proches, le Dr Duray, médecin généraliste à Namur, a également rappelé que le cancer du poumon est surtout la première cause de mortalité liée au cancer chez l’homme, due principalement au tabac. Le type le plus courant est le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC), qui représente 85% de tous les cancers pulmonaires, alors que le cancer pulmonaire à petites cellules représente 15% des cas.
Survie améliorée au cancer pulmonaire grâce aux thérapies ciblées et à l’immunothérapieAu fil de cette journée d’information, la Pre Sebahat Ocak, pneumo-oncologue thoracique, a martelé que l’espoir existe grâce aux nouveaux traitements. «Le développement de technologies haut débit a permis d’analyser d’innombrables molécules sur des tissus cancéreux en une seule expérience. Nous avons ainsi vécu une amélioration de la connaissance de la biologie du cancer pulmonaire. Celle-ci a conduit à la mise au point de thérapies ciblant spécifiquement les anomalies biologiques contribuant au développement du cancer, ainsi que de l’immunothérapie, administrée seule ou en combinaison avec la chimiothérapie.»
Pour le Dr Fabrice Duplaquet, pneumo-oncologue thoracique, plus que jamais, «les spécialistes doivent choisir le traitement le plus adéquat en fonction de nombreux facteurs, dont l’état général et le profil biologique du patient, l’apparence des cellules cancéreuses et le stade du cancer.» Comme l’ont expliqué le Dr Lionel Pirard, pneumo-oncologue thoracique, le Dr Nicolas Mulquin, radiologue, et le Pr Thierry Vander Borght, nucléariste, «le temps consacré au diagnostic et à la détermination précise du stade du cancer est crucial, car il améliore les chances de survie.» Aujourd’hui, les spécialistes peuvent compter sur des technologies de pointe, dont le PET-CT au FDG (fluorodéoxyglucose, un «traceur» faiblement radioactif) pour la stadification du cancer ou l’électronavigation endobronchique (GPS) pour aller biopsier des lésions pulmonaires et procurer un diagnostic.
Certains cancers du poumon ne sont pas liés au tabac15% des cancers pulmonaires ne sont pas liés au tabac. Ces cancers survenant chez des non-fumeurs sont souvent associés à des anomalies génétiques dites oncogéniques. Ils sont sensibles à des thérapies ciblant spécifiquement ces anomalies, plus efficaces que la chimiothérapie et l’immunothérapie. Chez les patients sans ces anomalies génétiques, l’immunothérapie est, par contre, privilégiée. Elle est à l’origine d’une amélioration significative de la survie des patients, surtout quand le cancer exprime fortement une protéine qui s’appelle PD-L1 (Programmed death-ligand 1).
L’opération pour le cancer pulmonaire de stade localiséLa résection chirurgicale est le traitement de choix pour les cancers pulmonaires de stade localisé. «Il faut évaluer la fonction respiratoire et faire un bilan cardiaque. Il convient évidemment de penser à la réhabilitation générale préopératoire», soulignent le Pr Benoît Rondelet, chirurgien thoracique, et le Dr Lionel Pirard, pneumo-oncologue thoracique.
La radio-chimiothérapie pour le cancer pulmonaire de stade loco-régionalement avancé«Lorsque le cancer pulmonaire envahit les structures voisines, y compris les ganglions situés entre les deux poumons, une association de radiothérapie et de chimiothérapie est mise en place pendant six semaines. De plus, l'administration du traitement contre le cancer est optimisée grâce à l'intelligence artificielle. Par exemple, lors de la radiothérapie, la machine s’arrête si le patient bouge trop, garantissant ainsi une précision maximale»», précise le Dr Jean Vanderick, radiothérapeute. Lorsque le cancer est étendu au-delà, les thérapies ciblées, pour les patients avec une anomalie oncogénique, et l’immunothérapie, pour les autres, permettent une amélioration de la survie et même une possibilité de guérison pour ceux traités par immunothérapie. Ces traitements sont plus efficaces et globalement moins toxiques que la chimiothérapie.
Cancer du poumon et prise en charge globale du patientChaque patient peut compter aussi sur l’accompagnement d’une infirmière de coordination, le soutien d’une psychologue, l’aide d’une diététicienne et d’une assistante sociale, en plus de la prise en charge cruciale par son médecin généraliste. Le service social est gratuit et «permet aux patients de résoudre de nombreux problèmes administratifs». À la fin de cette journée, deux patientes, Élodie et Marie-Ange – cette dernière étant membre de l’association de patients ALK Positive Belgium – ont souligné que «les patients sont souvent perdus face au diagnostic. Les médecins ne sont pas assez au courant de l’existence des associations de patients, qui peuvent être très réconfortantes».
Le message est passé: ensemble, nous sommes plus forts face aux cancers.
Vincent Liévin
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Entretien avec la Pre Sebahat Ocak, pneumo-oncologue thoracique (CHU UCL Namur, Godinne), et avec Marie-Ange, patiente atteinte de cancer pulmonaire et membre de l’association ALK+ Belgium.
La créatrice Fabienne Delvigne est à l’origine de Caring Hat. L’initiative propose des chapeaux comme alternative aux perruques et bonnets portés par exemple suite à un traitement contre le cancer.
Pr Dr Johan Vansteenkiste, oncologie respiratoire, UZ Gasthuisberg
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