Publié le 16/09/2011 à 10:14
L'hormonothérapie dans le cadre d’un cancer de la prostate induit des effets secondaires importants. Prendre le traitement par intermittence est-il plus confortable?
L’hormonothérapie est aujourd’hui fréquemment prescrite en cas de cancer de la prostate, dans certains cas à vie. En Belgique, 22.000 personnes bénéficient de ce traitement. Son but? Faire régresser la tumeur ou du moins ralentir sa croissance, et de ce fait allonger l'espérance de vie des patients. Mais elle induit toutefois d'importants effets secondaires.
Bouffées de chaleur, diminution de la libido… L'hormonothérapie provoque dans un premier temps des symptômes qui n'ont que peu d'impact sur l'état de santé général. Mais à plus long terme, elle induit également des modifications plus importantes, comme une prise de poids, ou une fonte musculaire. Ce qui accroit le risque d'infarctus, d'accidents vasculaires cérébraux, de diabète… L'hormonothérapie au long cours peut également être à l'origine d'ostéoporose, de troubles cognitifs (mémoire et attention), ou encore de troubles de l'humeur, pouvant aller jusqu'à la dépression.
Ces effets secondaires peuvent être un poids supplémentaire pour les personnes qui souffrent d'un cancer de la prostate. Une solution pour les atténuer serait de proposer une hormonothérapie on/off. Le traitement débute par une cure d'hormonothérapie d´au moins de 6 mois puis est suspendu. Lors de ces périodes sans traitement, le taux de PSA est régulièrement mesuré. Lorsque ce taux remonte – signe que le cancer gagne à nouveau du terrain –, une nouvelle cure de plusieurs mois est initiée.
La durée de ces "vacances thérapeutiques" dépend de la vitesse à laquelle le cancer de la prostate évolue et de la sensibilité de la personne au traitement. Des interruptions d’hormonothérapie de plus de 1 an sont obtenues pour plus ou moins 25% des patients à qui la méthode est proposée. Chez une minorité de patients, l'hormonothérapie peut même être espacée de 3 ou 4 ans.
Quel est l’impact réel de l’hormonothérapie intermittente sur la qualité de vie? Les résultats des études menées sur ce sujet sont mi-figue, mi-raisin. L’impact sur les effets secondaires diffère en effet d'un patient à un autre. L'hormonothérapie intermittente permet par exemple d’éliminer les bouffées de chaleur chez certaines personnes. Chez d’autres par contre – et particulièrement après 65 ans –, la disparition des effets secondaires intervient moins rapidement après la suspension du traitement. Il se peut aussi que les effets secondaires perdurent jusqu'à ce qu'un nouveau traitement soit initié. Dans ce dernier cas, l'interruption n'aura pas eu d'effet positif. Moins d’effets secondaires ou pas? Tout dépend donc du profil de la personne, de son âge et de sa sensibilité à l’hormonothérapie notamment.
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