En 2005, vous avez eu un infarctus du myocarde. Quels symptômes présentiez-vous?
Je me suis soudain senti mal. Le généraliste a d’abord pensé que le problème venait de mon estomac. Mais ensuite, j’ai commencé à avoir du mal à respirer; j’ai ressenti une douleur à la poitrine et j’ai appelé une ambulance. J’ai reçu un dérivé nitré sublingual pour dilater les vaisseaux, ce qui a augmenté la quantité de sang circulant. À l’hôpital, on m’a dit que j’avais eu un infarctus du myocarde sévère. J’ai dû immédiatement subir une intervention coronarienne percutanée et un stent a été implanté dans l’artère coronaire sténosée.
Quel était votre mode de vie au moment de votre infarctus du myocarde?
Je pensais vivre relativement sainement. Bien sûr, je savais que j’avais trop de cholestérol, mais cela ne m’inquiétait pas car je n’avais aucun symptôme. En repensant à cette période... Je mangeais souvent des frites, buvais des litres de coca-cola, fumais, prenais régulièrement une bière... J’allais souvent voir des matchs de foot, mais l’idée de pratiquer moi-même un sport ne me disait rien.
Quand, et pourquoi avez-vous changé votre fusil d’épaule?
Après mon infarctus du myocarde, j’ai dû suivre un traitement de revalidation 3 fois par semaine, pendant 6 mois, dans un centre cardiaque spécialisé. Cela suppose un accompagnement pour améliorer sa condition physique, arrêter de fumer, avoir une alimentation plus saine, se préparer à reprendre le travail, etc. Après cette période de 6 mois, j’ai eu du mal à respecter mon nouveau mode de vie sain. Par exemple, je m’autorisais plus d’écarts dans mon régime. Mon cardiologue m’a fait comprendre que je ne pouvais pas reprendre mes vieilles habitudes. Son avertissement s’est révélé utile; j’ai alors décidé de vivre vraiment sainement. Le jogging a été ma première action. J’ai commencé avec Start to Run, et aujourd’hui je fais des (semi)-marathons.
Il s’agit là d’une évolution importante. Comment ce processus s’est-il engagé?
Start to Run me plaisait, et j’ai continué à courir en participant à des joggings. Au début, c’était loin d’être évident. Pour éviter que mon rythme cardiaque ne s’emballe, je ne pouvais pas courir trop vite. Souvent, les autres coureurs étaient déjà presque rentrés chez eux quand j’atteignais l’arrivée… Mais j’ai persévéré. J’ai commencé à m’entraîner pour les 20 km de Bruxelles ; très vite, des semi-marathons ont suivi. Aujourd’hui, j’ai déjà 15 marathons à mon actif ! À mon rythme, bien sûr. On n’est pas obligé de courir à 20 km/h pour participer à un marathon!
Vous accompagnez aussi des sportifs débutants...
Tout à fait. Mon infarctus du myocarde et ma revalidation ont été relayés dans le quartier (Laarne), et plusieurs personnes m’ont contacté pour obtenir des conseils en matière de jogging. J’ai organisé plusieurs Start to Run, mais je craignais que beaucoup de participants arrêtent de courir après l’événement. J’ai donc décidé de fonder un groupe de jogging, le «Veldmeersrunners», pour que chacun soit «obligé» de continuer à courir chaque semaine. Le groupe compte 137 membres et ne cesse de s’agrandir. Ce succès m’a amené à créer un 2e groupe de jogging à Berlare! (il réfléchit). Je pense que les gens me voient comme une sorte d’exemple. Ils se disent: «S’il peut le faire, avec sa capacité cardiaque de 30%, moi aussi» (il rit).
En 2013, Danny et ses «Veldmeersrunners» ont décroché le prix «Goed gezien!» de la Fondation Roi Baudouin, accordé au «projet de quartier le plus attrayant, susceptible d’améliorer le bien-être de tous ses habitants». Suivez Danny et ses exploits sportifs sur bloggen.be/runningdanny.
Pourquoi doit-on prendre un traitement médicamenteux et modifier son mode de vie après un problème cardiaque?
Les études ont montré que le risque cardiovasculaire dépend essentiellement de facteurs modifiables: tabagisme, hypertension, excès de cholestérol, manque d’activité physique... Un traitement médicamenteux associé à une adaptation du mode de vie permet de réduire considérablement le risque de rechute et d’allonger l’espérance de vie.
Comment se déroule le processus de revalidation cardiaque?
La revalidation débute déjà lors du séjour à l’hôpital, où je rends visite au patient pour un premier entretien de sélection. Je l’interroge sur ses expériences relatives à son problème cardiaque. Beaucoup de patients se posent des questions telles que: «Que dois-je faire?», «Puis-je faire du sport?», «Comment éviter de nouveaux problèmes cardiaques?», «Dois-je vivre et manger plus sainement?», etc. C’est donc le moment idéal pour aborder la possibilité d’une revalidation au sein d’un centre agréé de revalidation cardiaque. La revalidation cardiaque vise à améliorer le fonctionnement physique, psychologique et social après la maladie cardiaque. Pendant plusieurs mois, le patient est accompagné dans son processus de revalidation par une équipe composée de spécialistes de plusieurs disciplines.
Qui fait partie de l’équipe de revalidation cardiaque?
Le cardiologue revalidateur fournit des explications sur la maladie cardiaque et sur l’utilité des médicaments; au fil du temps, avec le patient, il évaluera le travail de ce dernier et son aptitude à conduire.
Les kinésithérapeutes aident à améliorer la condition physique du patient et lui proposent un accompagnement lors de la reprise de ses activités quotidiennes. Quant aux diététicien(ne)s, leur rôle consiste à informer le patient en matière d’alimentation saine et d’exigences spécifiques éventuelles d’un régime. L’infirmier(-ère) social(e) peut aider le patient qui a des questions relatives aux services sociaux, à la reprise du travail, etc., et peut réorienter le patient si nécessaire.
Quel est votre rôle en tant que psychologue?
Comme je suis tabacologue, si le patient fume, je peux l’accompagner dans son sevrage tabagique. En 8 séances individuelles, je prépare et planifie l’arrêt et aide le patient à éviter les rechutes. Je lui apprends aussi à gérer les situations stressantes. Les circonstances de vie d’une personne peuvent induire – souvent inconsciemment – un stress important, ce qui représente une charge énorme pour le cœur. Mais la maladie cardiaque elle-même peut engendrer un stress négatif considérable, par exemple un sentiment de tristesse par rapport à son état de santé dégradé, une peur de la mort ou d’une rechute, etc.
Et après la revalidation cardiaque?
Le processus de revalidation ne s’arrête pas dès que l’accompagnement au sein du centre cardiaque se termine. Il faut continuer à entretenir sa condition physique, tout comme ses habitudes alimentaires, sa gestion du stress, etc. Il incombe au patient de préserver son nouveau mode de vie. Bien sûr, cela n’empêche pas qu’un suivi puisse être nécessaire.
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