Publié le 12/10/2012 à 10:59
C’est un symptôme peu connu: après 5 à 10 ans d’évolution de leur maladie, les personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent présenter une perte de la perception de la profondeur. Qui n’est pas sans conséquences…
La perte de la perception de la profondeur liée à la maladie de Parkinson peut être provoquée par un trouble de la sensibilité aux contrastes. C’est par la distinction des contrastes, soit toutes les nuances de couleur entre le clair et le foncé, que nous obtenons une image en 3 dimensions de ce qui nous entoure. Sans s’en rendre compte, les personnes atteintes de la maladie de Parkinson distinguent souvent moins bien les différentes couleurs et les contrastes.
Leur perception de ce qui est proche et de ce qui est plus éloigné est dès lors faussée. Conséquence typique: ils se heurtent fréquemment, aux chambranles de porte par exemple.
Cette perception erronée est encore aggravée par le fait que les parkinsoniens ont du mal à visualiser les objets et les lieux dans l’espace. Le Pr Crevits, neuro-ophtalmologue, a mené des études sur le sujet: «Le fait que bon nombre de mes patients parkinsoniens trouvaient difficilement le chemin de ma consultation m’a finalement mis sur la piste. Je vous accorde qu’il n’est pas toujours aisé de s’orienter dans l’hôpital! Mais, une étude menée sur de grands groupes de patients a effectivement montré que ceux-ci avaient du mal à se localiser dans l’espace. C’est aussi la raison pour laquelle ils éprouvent des difficultés à lire un plan. Les arbres cachent la forêt. En d’autres mots, ils se focalisent sur les détails (les arbres) et oublient l’espace autour (la forêt). C’est une découverte plutôt étonnante mais ce phénomène est très fréquent.»
La plupart de ces symptômes se manifestent après 5 à 10 ans d’évolution de la maladie de Parkinson. Le médecins pensaient, jusqu’il y a peu, qu’ils étaient uniquement causés par les traitements médicamenteux ou par des maladies communes fréquentes chez les personnes de plus de 60 ans (par exemple, la cataracte). Mais on sait aujourd’hui que ce n’est pas le cas. La maladie de Parkinson en est aussi partiellement responsable. La dopamine joue probablement également un rôle. Elle ne se retrouve en effet pas uniquement dans le cerveau. Les cellules nerveuses de la rétine s’en servent aussi pour communiquer entre elles. Une carence en dopamine au sein de l’oeil pourrait donc aussi expliquer certains troubles de la vision.
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