Publié le 14/01/2015 à 12:05
Comment gérer au mieux les difficultés liées aux auto-injections des traitements de fond de la SEP? Alice de Haan, infirmière spécialisée, répond à 3 questions fréquemment soulevées par les patients.
À l'heure actuelle, une grande partie des traitements de fond de la sclérose en plaques (SEP) sont administrés par injection. Les patients SEP concernés sont amenés à s'auto-injecter leurs médicaments plusieurs fois par semaine, voire tous les jours. Si la perspective de ces auto-injections peut susciter de l'appréhension, l'adoption d'une série de bons gestes permet de limiter les difficultés liées à ce mode d'administration du traitement.
«Normalement, les injections sont peu douloureuses», rassure Alice de Haan. «Les patients se plaignent rarement de la douleur. Mais il est important de s'entraîner au préalable sur une petite mousse pour bien maîtriser le geste.»
«Mieux vaut sortir la seringue du réfrigérateur quelques minutes avant l'injection pour que le produit soit à température ambiante. Se relaxer, prendre le temps de s'asseoir, être le plus zen possible, sont aussi des attitudes qui facilitent l'injection.»
«Il faut également savoir qu'il existe désormais des auto-injecteurs, tant pour les injections sous-cutanées qu'intramusculaires. Ces appareils, des stylos à usage unique, aident à poser rapidement un geste précis. Ils sont en outre d'une grande aide pour les patients qui se sentent mal à l'aise à la vue d'une aiguille.»
«Pour réduire au maximum le risque d'infection, nous conseillons de bien se laver les mains avec de l'eau et du savon et de désinfecter le site d'injection à l'aide d'un tampon imbibé d'alcool», explique Alice de Haan. «Laissez sécher la peau avant de procéder à l'injection afin d'éviter les sensations désagréables de picotement.»
«Les réactions cutanées sont généralement moins fréquentes avec les auto-injecteurs. Dans tous les cas, il faut donner à sa peau le temps de se régénérer: évitez de piquer les endroits où la peau est rouge et sujette à l'inflammation ou aux indurations (durcissement anormal de la peau), alternez les sites d'injection et variez la profondeur de pénétration de l'aiguille de l'auto-injecteur si vous en utilisez un. La formation d'indurations peut être prévenue en hydratant sa peau au préalable et en procédant à un massage avec les doigts (déplacement cutané) après l'injection pour bien diffuser le produit.»
«Enfin, la prise de paracétamol ou d'un anti-inflammatoire peu avant l'injection permet d'atténuer le syndrome pseudo-grippal qui peut accompagner l'injection d'interferons en début de traitement. Pour ces médicaments, augmenter progressivement la dose aide aussi à diminuer le risque d'effets secondaires.»
«Bon à savoir: la période de la journée peut avoir une incidence sur la manière dont l'organisme réagit au traitement. À chaque patient de trouver l'horaire qui lui convient le mieux en fonction des effets secondaires auxquels il doit faire face et de ses obligations familiales ou professionnelles. Si vous souhaitez modifier votre horaire d'injection, parlez-en au préalable à votre infirmière de référence ou à votre médecin.»
«Si vous suivez les conseils qui vous ont été donnés par votre médecin ou votre infirmière de référence, vous ne pouvez pas faire d'erreur», rassure Alice de Haan. «En cas de doute, gardez à l'esprit que vous n'êtes pas seul(e). Un service d'assistance gratuit assuré par des infirmières est proposé par les firmes pharmaceutiques qui commercialisent ces médicaments. Tous les tous les patients SEP qui suivent ce type de traitement peuvent en bénéficier. Avant la première injection, l'infirmière explique le traitement et guide les premiers pas. Elle assure par la suite un suivi téléphonique. Il n'est pas toujours évident pour les patients d'assimiler la multitude d'informations reçues généralement sur un laps de temps très court. En cas de question ou de problème, il ne faut donc surtout pas hésiter à contacter son infirmière de référence ou le service d'assistance.»
Aude Dion
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