Près de la moitié des patients présentant des troubles anxieux souffrent également d'une dépression. La lassitude progressive à lutter contre l'angoisse du patient anxieux entraîne souvent un épisode dépressif qui vient compliquer la prise en charge. Fatigue, perte de motivation, culpabilité voire idées noires et suicidaires ("A quoi bon vivre, si je dois affronter cette souffrance?") apparaissent ou sont augmentées. Une détection et une prise en charge précoces sont une priorité indispensable.
Par ailleurs, si la dépression est souvent la conséquence d'un trouble anxieux, elle en est aussi souvent la cause. Ces deux maladies doivent dans tous les cas être prises en charge simultanément.
Les ruminations excessives, les soucis qui s'accumulent et ne laissent pas de repos au patient provoquent une grande souffrance. Tous les actes du quotidien sont "parasités" et bon nombre d'activités ne sont plus réalisées. De plus, le patient anxieux redoute le regard des autres et évitera les contacts.
Les proches comprennent souvent mal les symptômes développés par le patient. Leur attitude consiste parfois à stigmatiser, à tort, son comportement et donc à accentuer le rejet. Plus souvent, l'entourage se débrouillera pour protéger le patient. Voire le surprotéger. Malheureusement, ce type de comportement installe le patient dans un cercle infernal dont il devient impossible de sortir, au fur et à mesure des années qui passent.
Profitant de leur effet désinhibiteur, les patients anxieux sont des consommateurs de toute une série de substances qui améliorent dans un premier temps leurs symptômes, mais qui, à plus long terme, s'avèrent moins efficaces et accentuent la problématique. On parle alors d'accoutumance. Parmi les produits consommés abusivement, l'alcool, le cannabis et certains médicaments constituent le trio de tête. Le cannabis annihile toute motivation. Les médicaments, en particulier les benzodiazépines, peuvent, s'ils sont pris sur une longue période, compliquer la prise en charge en induisant une réelle dépendance et perdre toute efficacité.
Psychologue à l'Universiteit Gent, Anouk Vanden Bogaerde est en charge du suivi scientifique des ateliers de phobie de l'avion de Brussels Airlines.
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