Plus récemment, de nouvelles techniques sont apparues, comme les thérapies de groupe ou le controversé EMDR ("Eye Movement Desensitization and Reprocessing"). Cette technique de "désensibilisation et reconditionnement à l'aide de mouvements oculaires" permet au patient de se remémorer des souvenirs émotifs dérangeants tout en se concentrant sur un stimulus extérieur qui l'aide à reproduire les mouvements latéraux des yeux qui ont lieu spontanément pendant les rêves. Tout se passe comme si l'on aidait le cerveau à "digérer" le traumatisme.
Enfin, toutes les techniques centrées sur le corps, comme la relaxation ou certaines approches en kinésithérapie, apportent détente et prise de conscience des réactions physiologiques.
Les benzodiazépines sont couramment appelées tranquillisants, calmants, anxiolytiques. En cas d'attaque de panique, ou lorsque l'anxiété devient difficilement gérable, la prise d'une benzodiazépine est très efficace. Les benzodiazépines sont des médicaments qui agissent sur l'un des neurotransmetteurs impliqués dans les mécanismes de l'anxiété, le GABA. Elles ont un effet apaisant, détendent les muscles (effet "myorelaxant") et facilitent l'endormissement. Elles s'utilisent à court terme.
De nombreuses benzodiazépines sont disponibles sur le marché et chacune exerce soit prioritairement un effet sédatif, un effet apaisant ou myorelaxant. Si ces produits agissent rapidement, sont bien tolérés et finalement très efficaces, ils peuvent être mal utilisés. En effet, les benzodiazépines masquent les symptômes sans traiter la maladie. Elles peuvent donner une fausse impression d'être une réponse à l'anxiété. Leur utilisation chronique est rigoureusement déconseillée, car elle peut entraîner une véritable dépendance.
Autres médicaments reconnus pour leurs effets anti-trac, les bêta-bloquants sont particulièrement prisés des artistes avant de monter en scène. Ces médicaments sont utilisés habituellement dans les maladies cardiovasculaires. Ils ne constituent pas un traitement efficace des troubles anxieux.
Nous possédons tous un arsenal de défenses naturelles contre le stress et l'anxiété. A nous de les redécouvrir et de les utiliser! Avant tout, une hygiène de vie correcte est indispensable. Préférons dès lors des aliments "protecteurs" comme les fibres, les sucres lents ou les poissons et réduisons tout ce qui peut avoir un effet stimulant, comme l'alcool, le café ou le tabac.
Un minimum d'exercice physique tous les jours préserve notre système cardiovasculaire et libère la tension accumulée pendant la journée.
Enfin, le "support social" est fondamental. Partager ses doutes, ses émotions et ses soucis permet de dissiper le mauvais stress en le relativisant.
Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS ou SSRI) agissent uniquement sur un neurotransmetteur, la sérotonine, et sont actuellement le traitement de référence de l'anxiété. Les effets secondaires (nausées et troubles sexuels) sont légers et transitoires.
Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN ou SNRI) agissent sur la sérotonine et la noradrénaline. Une des molécules de cette catégorie s'est également montrée efficace dans certains troubles anxieux. Les effets secondaires peuvent être de type sérotoninergique (nausées, troubles sexuels) mais également noradrénergique (tremblements, insomnie, troubles de l'érection...). Ces molécules peuvent être responsables d'une élévation modérée de la pression artérielle diastolique.
Comme ces antidépresseurs agissent de manière spécifique sur la neurotransmission de la sérotonine et/ou de la noradrénaline, ils ont beaucoup moins d'effets secondaires que ceux de la première génération et sont généralement très bien supportés. Ce sont actuellement les traitements de première ligne des troubles anxieux. Si leur efficacité n'est pas immédiate, ils constituent néanmoins le traitement de fond et permettent pour la majorité des patients un retour à la vie normale. Ils sont à préférer aux benzodiazépines car mieux tolérés et sans risque de dépendance.
Les antidépresseurs tricycliques sont les premiers antidépresseurs à être apparus sur le marché. Ils agissent principalement sur la sérotonine et sur la noradrénaline, mais aussi sur de nombreuses autres substances circulant dans notre cerveau, comme l'histamine. Leur action anti-histaminique est responsable de l'induction du sommeil, bénéfique chez certains patients, mais réellement handicapante chez d'autres, fatigués ou abattus durant la journée. Leur profil de tolérance défavorable dû notamment à certains effets indésirables cardiaques et le risque de surdosage en font aujourd'hui des traitements de seconde voire troisième intention et utilisés plutôt par le spécialiste.
D'autres antidépresseurs, comme les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO), sont parfois utilisés. Les IMAO, comme les tricycliques, sont à réserver aux cas résistants, en raison de l'importance de leurs effets secondaires.
L'approche psychanalytique visera l'exploration des conflits inconscients, restés irrésolus et sous-tendant certains symptômes comme les phobies, les obsessions et les compulsions. La cure psychanalytique s'inscrit dans la durée et fait appel à un désir d'introspection du patient. Les séances ont lieu trois à cinq fois par semaine. Le patient, allongé sur un divan, exprime ce qui lui passe par l'esprit. Le thérapeute, par l'interprétation de ce qui est exprimé, tente de mettre à jour les conflits inconscients responsables des symptômes du patient. Les thérapies d'orientation psychanalytique se basent sur les mêmes théories mais proposent une prise en charge plus souple (moins fréquente et en face à face).
Son fondement repose sur l'idée qu'un comportement et les pensées qui s'y rapportent peuvent être modifiés sans s'attacher obligatoirement aux traumatismes plus anciens. Les différents troubles anxieux bénéficient d'approches comportementales spécifiques. Par exemple, dans les phobies spécifiques (serpents, avion...), le thérapeute utilise la technique de désensibilisation systématique, dans laquelle le patient est exposé à l'objet de sa peur de manière progressive, par la pensée, puis de manière concrète. L'approche cognitivo-comportementale est la seule psychothérapie à avoir fait la preuve de son efficacité, sur une courte durée et pour la plupart des troubles anxieux.
Les premiers jours sous antidépresseur sont parfois décevants: absence d'amélioration des symptômes, de temps en temps apparition d'effets secondaires... Contrairement aux benzodiazépines, l'effet des antidépresseurs n'apparaît généralement qu'après deux à trois semaines. Il convient dès lors de s'armer d'un peu de patience et de prendre correctement son traitement tous les jours même si les effets se font attendre.
Le médecin veillera à commencer par de petites doses et à individualiser le plus possible chaque traitement. Il évaluera fréquemment son patient à la recherche d'éventuels effets secondaires. L'arrêt du médicament devra toujours être décidé en concertation avec le médecin. Il est, par ailleurs, recommandé de poursuivre le traitement plusieurs mois, voire plus, afin d'éviter tout risque de rechute. Si la décision est prise d'arrêter l'antidépresseur, l'arrêt devra se faire progressivement.
La première étape sera d'apprendre à se mettre à l'écoute de ses émotions et de son corps. Certaines personnes passent à travers les problèmes sans se retourner... Jusqu'à ce que le moteur explose. Il est indispensable de pouvoir à un moment ou à un autre s'arrêter sur ces événements qui peuvent s'avérer traumatisants: un souci professionnel, des difficultés dans le couple...
Ensuite, le patient devra se poser la question suivante: "Pourquoi en suis-je arrivé là? Comment n'ai-je pas pu mettre mes limites plus tôt'". Dans tous les cas, il s'agira de mieux relier les facteurs de stress et leurs répercussions personnelles. L'objectif est d'éviter de retomber dans le même processus: accumulation de stress, mauvaise gestion et décompensation. Nous ne sommes pas des machines: à tout moment, il faut pouvoir récupérer, dormir correctement et se détendre pour affronter sereinement nos obligations!
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Professeur Dirk Hermans (KU Leuven)
Ingeborg Prins, présidente de la Nederlandse Stichting Emetofobie
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