Publié le 01/12/2017 à 11:25
Le 1er décembre, c’est la journée internationale du VIH. L’occasion de revenir sur les grandes nouveautés de l’année écoulée et sur les projets de 2018. Les associations Sensoa et Plateforme Prévention Sida font le point.
La première avancée en 2017 a été le remboursement de la PreP, une stratégie de prévention qui consiste à prendre un médicament avant un rapport sexuel à risque afin d’éviter une contamination. «La Belgique est pionnière en la matière», explique Thierry Martin, directeur de la Plateforme Prévention Sida. «Ce moyen de prévention s’adresse à un public cible considéré comme étant très à risque. En 2017, nous nous sommes concentrés sur les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes.»
Seconde amélioration: une diminution du nombre de personnes diagnostiquées avec le VIH, qui est tombé à 915. «C’est une superbe avancée, qui résulte d’une prévention dite "combinée", alliant une information vers les groupes cibles, la lutte contre les stigmates et la mise en place d’un traitement directement après le diagnostic», rapporte Sandra Van den Eynde de l’association Sensoa. Autorisée depuis début 2016 par la ministre de la Santé Maggie de Block, l’administration d’un traitement immédiatement après le diagnostic permet au patient de rester en meilleure santé, d’avoir une durée de vie plus longue, mais surtout d’obtenir une charge virale indétectable en moyenne en 6 mois.
Un des enjeux primordiaux de 2018 est de poursuivre l’accès à la PreP et de l’étendre à d’autres publics prioritaires comme les personnes d’origine subsaharienne. «Via les communautés de ces populations, nous espérons informer les gens sur la PreP mais également lutter contre les tabous qui freinent le recours à ce moyen de prévention.»
Le renforcement du dépistage est une autre priorité en 2018. «Environ 3.000 personnes en Belgique ignorent leur séropositivité et 33% des diagnostics s’effectuent tardivement. Il est donc indispensable de diversifier les moyens de dépistage afin de toucher les publics à risque», explique Sandra Van den Eynde. «Le dépistage constitue la pierre angulaire de la prévention: plus tôt il est effectué, plus vite un traitement médical efficace peut être mis en place pour vivre mieux et plus longtemps, mais également pour rendre la charge virale indétectable et éviter donc de transmettre le virus», ajoute-t-elle. Selon Thierry Martin, «les TROD (tests rapides d’orientation diagnostique) sont un bon moyen de toucher les publics à risque car ils permettent un diagnostic rapide et démédicalisé». Le principe repose sur la mise en place de permanences dans les lieux de vie des populations vulnérables et le renforcement de l’accès au dépistage pour les personnes qui ont un frein à se rendre chez le médecin.
Enfin, une importante campagne en 2018 mettra l’accent sur le concept «I = I» ou «Indétectable = Intransmissible»: une personne ayant une charge virale indétectable ne transmet plus le virus. Une information peu connue du grand public, qui permettrait pourtant de briser la stigmatisation entourant les personnes vivant avec le VIH.
«La plupart des patients sont contents de leur traitement et nous disposons d’un large panel de médicaments permettant au patient de suivre un traitement qui lui convient», explique Sandra Van den Eynde. «La plupart des patients qui switchent de traitement le font pour avoir moins d’effets secondaires et la recherche va dans ce sens aussi, en essayant de développer des médicaments toujours plus efficaces et avec le moins d’effets secondaires possibles, à court et à long termes», ajoute Thierry Martin. «Le monde médical se concentre aujourd’hui sur le développement de traitements qui fonctionnent sur une période plus longue afin d’éviter une prise quotidienne, par exemple sous forme d’injection ou de patch. Un changement très bénéfique en termes d’adhérence, puisque cela éviterait d’éventuels oublis de médicaments, bien que l’écrasante majorité des patients soit très adhérente.»
* L’enquête «Positive Perspectives» a notamment révélé que:
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Arno, 30 ans Axel, 60 ans
Koen Block, membre de l’European Aids Treatment Group (EATG) et patient VIH, 45 ans & Pr Michel Moutschen, chef du Service des maladies infectieuses-médecine interne, du CHU de Liège.
Pr Stéphane De Wit, Chef de Service des Maladies Infectieuses au CHU Saint-Pierre
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