La cortisone et ses dérivés sont déconseillés en cas de zona. Ils semblent avoir une action positive sur les douleurs en cas de zona en diminuant l'inflammation. Ils n'ont par contre aucun effet sur le risque de douleurs post-zostériennes. Au contraire, ils peuvent même théoriquement entraîner la propagation du virus.
Article réalisé en collaboration avec le Pr Dr Arjen Nikkels, chef du service de dermatologie, CHU de Liège
Actuellement, les médicaments antiviraux oraux sont administrés aux patients de plus de 50 ans, souffrant d'un zona. Ils aident à réduire les douleurs aiguës, mais ils diminuent aussi le risque de douleurs post-zostériennes. Toutefois, ils ne sont efficaces que s'ils sont administrés dans les 72 heures suivant le début de l'éruption cutanée.
En cas de zona ophtalmique, ils sont systématiquement administrés, quel que soit l'âge, car ils diminuent la sévérité des lésions oculaires et la douleur.
Seuls les patients sous immunosuppresseurs ou ceux souffrant d'un zona très intense doivent être hospitalisés pour un traitement intraveineux à base de médicaments antiviraux.
Article réalisé en collaboration avec le Pr Dr Arjen Nikkels, chef du service de dermatologie, CHU de Liège
Les analgésiques ne sont nécessaires en cas de zona que si le patient a effectivement mal. Une échelle de la douleur permet de suivre la douleur et son évolution. Le patient évalue sa douleur sur une échelle de zéro à dix. Zéro correspond à l'absence de douleur et dix à la pire douleur qui soit possible. L'intensité de la douleur déterminera le choix des médicaments.
Les médicaments classiques contre les douleurs du zona et les douleurs post-zostériennes sont les analgésiques simples, comme le paracétamol. S'ils ne suffisent pas, des analgésiques plus puissants contenant des dérivés morphiniques peuvent être parfois utiles. Cependant, chez les personnes âgées, ils peuvent avoir de multiples effets secondaires qui limitent leur utilisation.
Article réalisé en collaboration avec le Pr Dr Arjen Nikkels, chef du service de dermatologie, CHU de Liège
Les douleurs post-zostériennes doivent obligatoirement être traitées, car elles pourrissent littéralement la vie des patients. Les anti-inflammatoires et le paracétamol, quoique souvent utilisés, sont peu efficaces.
Les antidépresseurs tricycliques, une ancienne classe d'antidépresseurs, ont une très bonne efficacité sur la prise en charge des douleurs post-zostériennes. Très bons marchés, ils permettent une amélioration des douleurs chez plus de 50% des patients. Certains effets secondaires (constipation, rétention urinaire, somnolence) limitent parfois leur utilisation.
Une série de médicaments antiépileptiques ont également montré une très bonne efficacité dans le traitement des douleurs post-zostériennes.
Le traitement local de la douleur post-zostérienne est un concept relativement nouveau. Ces traitements on l'avantage d'agir localement au niveau de la peau. Le risque d'effets secondaires est donc très faible (contrairement au traitement reposant sur des antidépresseurs tricycliques ou des anti-épileptiques). Il existe actuellement deux types de traitements locaux: les patchs à base de lidocaïne et ceux à base de capsaïcine. Plusieurs études ont démontré la grande efficacité du traitement basé sur les patchs à la lidocaïne. Ceux-ci sont appliqués quotidiennement directement sur l'endroit douloureux. Le traitement est assez simple et peut même être appliqué par le patient chez lui. Les patchs à la capsaïcine ont une plus longue durée d'action (environ trois mois). Toutefois, le traitement ne peut être administré que dans un centre spécialisé sous la supervision d'un médecin, car la capsaïcine peut être très irritante pour la peau dans les hautes concentrations utilisées.
Article réalisé en collaboration avec le Pr Dr Arjen Nikkels, chef du service de dermatologie, CHU de Liège
L'application locale de médicaments antiviraux n'a aucun sens en cas de zona. Par contre, il faut désinfecter les lésions cutanées au moyen d'un désinfectant classique, par exemple la chlorhexidine en solution aqueuse. Les douches ou les bains tièdes et un savon sans antiseptique sont recommandés, contrairement au talc, aux crèmes, pommades ou gels, ainsi qu'aux antibiotiques locaux.
En cas de zona ophtalmique, un onguent ophtalmique seul est insuffisant pour éviter les complications oculaires. L'association avec un médicament antiviral est nécessaire.
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