L’ALK est un récepteur pour des facteurs de croissance présents dans certains tissus humains. Dans le cas de certains cancers du poumon non à petites cellules (CPNPC), ce récepteur voit sa fonction perturbée. L’altération la plus fréquente du gène ALK (Anaplastic Lymphoma Kinase) est une translocation ou réarrangement au cours duquel un fragment d’un chromosome est comme mis en orbite. Il met bout à bout deux parties qui normalement ne doivent pas être côte à côte. Ces deux morceaux de gène vont fusionner de façon anormale. Ce phénomène participe au processus de cancérisation. Les cellules porteuses de la fusion ALK sont qualifiées d’ALK positives (ALK+). Notez qu’une anomalie du gène ALK peut aussi être trouvée, par exemple, dans d’autres maladies rares comme dans certains lymphomes non-hodgkiniens. Cette altération moléculaire a plutôt tendance à se voir chez des personnes plus jeunes, que pour les CPNPC sans altération du gène, même si cela n’est pas spécifique et qu’on en retrouve aussi chez des personnes plus âgées.
Cette anomalie n’est pas transmissible à ses enfants! Il ne faut pas chercher cette anomalie moléculaire uniquement chez des personnes jeunes avec un CPNPC, mais le faire chez toute personne en présence d’un adénocarcinome et d’autres tumeurs non-épidermoïdes. Le cancer du poumon ALK+ est plus fréquent chez les non-fumeurs ou petits fumeurs. Il faut savoir que ce type de tumeur du poumon est rare +/- 5% (de 2 à 7%) parmi les adénocarcinomes. Rappelons que le cancer du poumon a tendance, plus que d’autres, à métastaser au niveau cérébral. Dans le cas du cancer du poumon ALK+, cette fréquence est encore plus élevée au diagnostic ou lors du suivi.
La tumeur classique du poumon est plutôt observée chez le fumeur alors que dans le cas de l’ALK+, il s’agit le plus souvent d’un adénocarcinome survenant chez des non-fumeurs ou petits fumeurs, même s’il peut toucher de gros fumeurs aussi. La médiane d’incidence est de 65 ans pour le cancer du poumon classique. Ici, on observe une prévalence chez des personnes plus jeunes avec des métastases cérébrales encore plus fréquentes. En Belgique, les données spécifiques pour les tumeurs ALK+ ne sont pas disponibles. On compte environ 8.500 nouveaux cas de cancer du poumon/an en Belgique. 85% de ces cas sont des CPNPC et, parmi eux, dans 50% des cas, on retrouve des adénocarcinomes, dont on peut penser, sur base des données de la littérature, que 2 à 5% sont ALK+. C’est donc un type de cancer du poumon rare, qui n’est en rien une 3e forme de cancer du poumon, mais bien un sous-groupe de cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC).
Pour les maladies non métastasiques, un traitement local (chirurgie, radiothérapie, radiochimiothérapie selon le stade d’extension) est le traitement recommandé au même titre que pour les CPNPC sans altération de ALK. Pour les maladies métastasiques, en règle générale, les patients atteints d’un cancer du poumon ALK+ sont moins sensibles aux immunothérapies. Il faut, dès le départ, lors du diagnostic, ne pas se tromper de traitement et proposer dans ce contexte une thérapie ciblée et garder en présence de cancer métastastique la chimiothérapie conventionnelle en réserve. Insistons sur le fait que les thérapies ciblées (par comprimés) offrent chez de nombreux patients une efficacité probante, garantissent une meilleure qualité de vie, surtout sur le long terme, et sont moins contraignantes malgré des toxicités hépatiques, digestives, voire visuelles (selon les traitements proposés). On ne guérit pas du cancer du poumon ALK+ métastatique mais des thérapies ciblées (inhibiteurs de tyrosine kinase) permettent de ralentir, voire d’arrêter, la progression de ce type de cancer.
Les cancers du poumon les plus connus, voire médiatisés, sont bien entendu ceux liés directement au tabagisme, mais aussi ceux dus à une exposition de longue durée à l’amiante (mésothéliome). Le cancer du poumon ALK+ est moins fréquent et moins connu. L’association ALK Positive Belgium, créée en 2020 par des patients et leurs proches, a pour objectif de fournir un soutien, de défendre les intérêts, et d’améliorer la qualité de vie des personnes atteintes d’un cancer du poumon ALK+ en Belgique. L‘antenne belge est reliée au réseau mondial présent dans 50 pays.
Remerciements au Pr Thierry Berghmans, Chef de Clinique - Clinique d’Oncologie Thoracique, Institut Jules Bordet/Bruxelles, et au Dr Mariana Brandao, Clinique d’Oncologie Thoracique, Institut Jules Bordet/Bruxelles.
Association ALK Positive Belgium: https://www.alkpositivebelgium.be
Le cancer du poumon à petites cellules touche environ 15% des patients atteints d'un cancer du poumon. Il est caractérisé par de petites cellules qui se divisent particulièrement vite. Dans la plupart des cas, la tumeur prend naissance dans la trachée ou dans une bronche. Non seulement la tumeur se développe à un rythme rapide, mais elle a également tendance à migrer vers d'autres parties du corps et à former des métastases. Le traitement requiert donc généralement une chimiothérapie, quelquefois associée à une radiothérapie. Le cancer du poumon à petites cellules est typiquement observé chez les fumeurs.
Le cancer du poumon non à petites cellules, représente 85% des cas de cancer du poumon. Il est caractérisé par des cellules cancéreuses de plus grande taille. Ce cancer est moins agressif que la forme à petites cellules, ce qui signifie que la tumeur se développe et se dissémine moins rapidement. On distingue plusieurs sous-types:
La tumeur peut être présente dans le corps longtemps avant d'être détectée. Lorsqu'elle est de petite taille et localisée, une opération (souvent suivie d'une chimiothérapie) peut suffire à assurer la guérison.
Article réalisé avec la collaboration du Pr Dr Johan Vansteenkiste, oncologie respiratoire, UZ Gasthuisberg
Le cancer du poumon est une affection grave des poumons. Une tumeur du poumon se développe lorsque certaines cellules pulmonaires ne fonctionnent plus normalement et se multiplient de manière anormale et incontrôlée. La plupart des cancers du poumon trouvent leur origine dans une ramification (bronche) des poumons ? on parle alors souvent aussi de cancer bronchique.
Tout d'abord, le développement de la tumeur, qui va petit à petit grandir, abîme le tissu pulmonaire et va perturber le fonctionnement normal du poumon. Les cellules cancéreuses de la tumeur peuvent également se retrouver dans d'autres parties du poumon ou dans d'autres organes du corps. Ce processus de dissémination des cellules cancéreuses à travers les vaisseaux sanguins ou lymphatiques est responsable de la formation de métastases.
Les métastases peuvent envahir le foie, le cerveau et les os. Ces métastases forment également des tumeurs, c'est-à-dire des masses de cellules cancéreuses qui vont, à leur tour, provoquer des lésions dans les organes où elles se développent.
Article réalisé avec la collaboration du Pr Dr Johan Vansteenkiste, oncologie respiratoire, UZ Gasthuisberg.
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Lire la suite«Laissez ce combat aux médecins et aux chercheurs. Les patients ont surtout besoin de soutien et de réconfort», a déclaré la rédactrice en chef à VRT NWS. «Lutter contre...
Lire la suiteÀ côté du cancer du poumon lié le plus fréquemment au tabagisme, il existe d’autres formes de ce cancer dont le cancer du poumon ALK+.
Lire la suiteEnviron 85% des cancers du poumon sont provoqués par le tabagisme. Arrêter de fumer constitue donc la principale mesure pour éviter ce type de cancer.
Lire la suiteLa créatrice Fabienne Delvigne est à l’origine de Caring Hat. L’initiative propose des chapeaux comme alternative aux perruques et bonnets portés par exemple suite à un traitement contre le cancer.
Pr Dr Johan Vansteenkiste, oncologie respiratoire, UZ Gasthuisberg
Nathalie, 45 ans
Cancer de l'estomac
Covid-19
Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
Greffe d'organes
Leucémie myéloïde chronique
Mélanome
Oeil infecté, irrité ou sec
Vessie hyperactive