Publié le 23/08/2022 à 20:57
La connaissance de la translocation ALK dans les cancers bronchiques remonte à 2007 et la première thérapie ciblée est arrivée en clinique cinq ans plus tard. Parmi les traitements actuellement disponibles en Belgique, nous dénombrons cinq thérapies ciblées par voie orale. Le traitement de 1re génération (crizotinib) n’est quasiment plus utilisé. Aujourd’hui, le choix du pneumo-oncologue en Belgique se portera classiquement sur une thérapie ciblée (inhibiteurs de la tyrosine kinase) de 2e génération. L’alectinib et le brigatinib sont, chez nous, les plus prescrits. Il existe une troisième molécule (ceritinib) disponible après progression sous crizonitib. En cas de progression avec ces molécules de 2e génération, il est conseillé de faire une biopsie pour mieux choisir le traitement suivant et considérer l’option d’un traitement dit de 3e génération, le lorlatinib.
Bon à savoir: les thérapies ciblées de 2e génération sont des comprimés oraux (8/jour pour l’alectinib et 1/jour pour le brigatinib) avec des profils de toxicité différents et donc des effets secondaires distincts. L’alectinib présente entre autres une toxicité hépatique et digestive alors que pour le brigatinib, il y a une toxicité pulmonaire qui peut survenir dès le début du traitement et qui peut être gérée avec un démarrage avec des doses plus faibles. On recense aussi des problèmes visuels. Ces thérapies ciblées permettent une meilleure compliance mais surtout une qualité de vie plus élevée par rapport à une chimiothérapie conventionnelle. En cas d’échec des traitements ciblés, il convient de recommander une chimiothérapie classique. Compte tenu de l’efficacité relative et du profil de toxicité, il est préférable de commencer par le traitement ciblé.
Différents mécanismes de résistance aux traitements ciblés ont été documentés dont des mutations secondaires. Dans certaines de ces situations, la tumeur ALK+ peut conserver une sensibilité à une autre molécule de 2e génération. Le problème en Belgique est que nous ne disposons pas de la possibilité de prescrire une autre molécule de 2e génération avant de passer à la thérapie ciblée de 3e génération avec le lorlatinib pour des questions de remboursement.
Plusieurs questions se posent dont la moindre sensibilité de ces tumeurs aux immunothérapies. Le choix d’administrer un tel traitement est à discuter au cas par cas en consultation multidisciplinaire. Parmi les grands défis, il reste bien entendu à mieux connaître les mécanismes de résistance. Tous ne sont pas identifiés. Reste aussi à savoir pourquoi il y a un petit pourcentage de patients qui connaissent des échecs primaires. Nous avons également besoin de nouvelles molécules. Certaines sont en investigation. Il faudra déterminer si l’administration conjointe d’un TKI (inhibiteur de la tyrosine kinase) avec de la chimiothérapie pourrait bénéficier à certains patients. Des études sont aussi en cours pour tester d’autres méthodes d’évaluation comme l’ADN tumoral circulant en adjonction aux imageries conventionnelles. L’avenir sera intéressant à plus d’un titre en vue d’augmenter la qualité de vie des patients et leur survie!
Barbara Simon
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