Publié le 04/09/2017 à 15:35
Les hommes ayant subi une ablation de la prostate sont nombreux à éprouver des difficultés sur le plan sexuel. Une étude récente a démontré que l’arrêt du tabagisme avant et après l’opération améliorait la fonction sexuelle après une prostatectomie.
L’ablation chirurgicale de la prostate (prostatectomie totale) constitue le traitement de référence du cancer de la prostate non métastasé. Durant l’opération, il est possible que les nerfs caverneux soient endommagés, ce qui peut entraîner des problèmes de dysfonction érectile chez le patient. Si le patient présente des problèmes de dysfonction érectile après son opération, une rééducation érectile lui sera proposée, comprenant notamment la prise de médicaments facilitateurs de l’érection. En cas d’échec de celle-ci, d’autres moyens thérapeutiques peuvent être proposés, comme les implants péniens. La motivation du patient et du couple à retrouver une vie sexuelle active et l’acceptation de changements au sein de celle-ci sont aussi deux éléments clés.
L’association entre le tabagisme et la dysfonction érectile a clairement été établie et démontrée. En «encrassant» les vaisseaux sanguins, le tabac peut en effet limiter l’afflux de sang au niveau des artères du pénis et perturber ainsi l’érection. Des analyses ont montré que 40% des hommes présentant des troubles de l’érection sont des fumeurs1 et que les fumeurs chroniques ont 1,5 à 2 fois plus de risques de souffrir de dysfonction érectile que les hommes qui ne fument pas2 . Plus le nombre de cigarettes consommées est important, plus la sévérité des symptômes le sera également. Arrêter de fumer est donc bénéfique pour la fonction sexuelle : après seulement 24 à 36 heures d’arrêt, on constate déjà des améliorations au niveau de l’afflux sanguin et de la rigidité du pénis1!
Les facteurs qui influencent le plus la fonction érectile après une prostatectomie sont la quantité et la qualité des nerfs épargnés lors de l’opération, l’âge du patient et la fonction sexuelle avant l’opération. Une étude récente2 a toutefois montré que l’arrêt du tabac avant et après l’opération améliorait la fonction sexuelle à long terme des patients fumeurs. Avec la préservation des nerfs caverneux, l’arrêt du tabagisme est donc le facteur modifiable le plus important pouvant améliorer la fonction sexuelle après une prostatectomie.
Autre élément à ne pas perdre de vue: le tabagisme augmente le risque de complications pendant et après une opération chirurgicale. Outre les bénéfices sur la fonction érectile, arrêter de fumer diminue donc aussi le risque de complications et améliore les résultats de l’opération à long terme.
1 Sighinolfi MC et al. Immediate improvement in penile hemodynamics after cessation of smoking : previous results. Urology 2007;69(1):163-5
2 Safavy Seena et al. Effect of smoking cessation program on sexual function recovery following robotic prostatectomy at Kaiser Permenente Southern California. The permanent Journal/Perm J 2017;21:16-138
Partager et imprimer cet article
Une équipe de chercheurs italiens s'est intéressée au potentiel du légendaire flair des chiens(1). Leur hypothèse: moyennant un dressage spécifique, ces animaux seraient...
Lire la suiteEn Belgique, avec 9.500 nouveaux cas par an, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes. D’ailleurs, «passé 80 ans, la grande majorité...
Lire la suiteLes agonistes de la LHRH sont utilisés dans le cadre de l’hormonothérapie, destinée à traiter le cancer de la prostate. Objectif de ces molécules : entraver la produc...
Lire la suiteLa thermo-ablation désigne le traitement du cancer de la prostate par des «ultrasons focalisés de haute intensité» (HIFU). Le principe: concentrer ces ondes sonores...
Lire la suiteVRTNWS s'est rendu à la Journée contre le cancer pour jeter un coup d'œil à l'hôpital universitaire d'Anvers, qui travaille assidûment à une avancée : «C'est prometteur,...
Lire la suitePr Roumeguère, spécialiste en onco-urologie à l’Hôpital Erasme
Pr Patrick Flamen, chef du service de Médecine nucléaire (Institut Jules Bordet)
Dr Antonio Renda, urologue au Grand Hôpital de Charleroi (GHdC)
Cancer de l'estomac
Covid-19
Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
Greffe d'organes
Leucémie myéloïde chronique
Mélanome
Oeil infecté, irrité ou sec
Vessie hyperactive