Publié le 12/12/2016 à 16:49
Depuis plusieurs années, les nouveaux anticoagulants oraux sont devenus le traitement de référence dans la prévention de l’AVC en cas de fibrillation auriculaire. Le point avec le Dr Georges Mairesse, cardiologue et membre du BeHRA (Belgian Heart Rhythm Association).
Qu’ont apporté les nouveaux anticoagulants oraux dans la prévention de l’AVC?
« Les nouveaux anticoagulants oraux (NOAC) ont amélioré la prévention de l’AVC à 3 niveaux. Tout d’abord, leur efficacité a été très clairement démontrée par de grandes études randomisées pour l’ensemble des molécules, tant en termes de prévention d’accidents thromboemboliques qu’en termes de réduction de la mortalité. Ensuite, ces nouveaux anticoagulants bénéficient d’une grande sécurité, puisqu’on observe souvent moins de complications hémorragiques, mais surtout moins d’hémorragies cérébrales, qui sont les plus graves. Enfin, leur facilité d’utilisation est un atout majeur, puisque les NOAC ne nécessitent pas d’effectuer des dosages réguliers, ils présentent moins d’interactions avec les autres médicaments, ils n’exigent pas de restrictions alimentaires… ce qui entraîne une meilleure compliance, condition indispensable pour la réussite et l’efficacité d’un traitement. C’est pour ces raisons qu’il y a eu une adoption extrêmement rapide de nouveaux anticoagulants. La Belgique se situe d’ailleurs parmi les premiers pays au monde en termes de pourcentage de patients sous NOAC. »
Qu’est-ce qui retient les patients de se faire traiter? Quelles sont leurs craintes?
« Il existe deux réticences principales dans la population lorsqu’on leur propose un traitement par NOAC. Il y a premièrement la crainte de la nouveauté – qui est n’est pas spécifique aux NOAC mais bien à toutes les nouvelles molécules: lorsqu’on propose à un patient un médicament qui est sur le marché depuis peu, il est généralement méfiant. La deuxième crainte est spécifique aux anticoagulants et concerne le risque de saignement qu’ils induisent, bien que ces risques existaient également lorsqu’on traitait les gens aux antivitamines K (les médicaments précédemment administrés en cas de fibrillation auriculaire). »
Que peut-on dire aux patients pour les rassurer?
« Premièrement, plus les semaines et les mois passent, moins l’effet de nouveauté est d’actualité. Aujourd’hui, cette crainte est d’ailleurs clairement maîtrisée, puisque tant les études randomisées à grande échelle que les données d’utilisation en vie réelle dans de très larges registres à travers le monde, mais également notre impression vécue de médecin par rapport à l’utilisation de ces médicaments montrent exactement les mêmes résultats. Nous disposons donc de 3 niveaux de preuves qui aident à combattre l’appréhension des patients.
En ce qui concerne le risque de saignement, les données expérimentales sont déjà très rassurantes, puisqu’elles démontrent un net bénéfice des NOAC par rapport aux antivitamines K et une probabilité diminuée pour les hémorragies les plus graves. De plus, si un saignement devait se déclencher, il existe aujourd’hui, pour l’un d’eux, le dabigatran, un antidote extrêmement efficace, qui permet de retrouver une coagulation normale dans la minute. Cet antidote est disponible dans quasi tous les hôpitaux en Belgique aujourd’hui. Un élément clé qui permet de convaincre les plus craintifs. »
Quel est l’objectif de la semaine du rythme cardiaque?
« La semaine du risque cardiaque est une aventure datant de 7 ans maintenant et dont l’objectif principal est celui de la conscientisation et de l’information: nous essayons d’amener peu à peu le terme “fibrillation auriculaire” sur la place publique, dans le langage de la population générale. Nous voulons faire prendre conscience aux gens qu’un rythme cardiaque irrégulier n’est pas forcément bénin et qu’une prise en charge précoce est indispensable pour minimiser le risque d’AVC: en effet, une personne souffrant de fibrillation auriculaire court un risque de faire un AVC qui peut monter à 15 ou 20% par an si elle n’est pas anticoagulée. Durant cette semaine, nous communiquons essentiellement via les médias (télévision, radio, presse écrite) et la grande majorité des hôpitaux belges offrent la possibilité de se tester gratuit. »
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Dr Georges Mairesse, cardiologue, Cliniques du Sud-Luxembourg, Arlon, et président de la Belgian Heart Rhythm Association
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