Ineke Baas-Arends, infirmière spécialisée en fibrillation auriculaire
Une bonne communication avec le médecin, ou l’infirmière, aide le patient atteint de fibrillation auriculaire à mieux comprendre sa maladie. Il peut alors aussi choisir en toute connaissance de cause le traitement qui lui convient le mieux. Ineke Baas-Arends, infirmière spécialisée en fibrillation auriculaire, exerçant aux Pays-Bas, nous explique comment elle l’instaure.
Pourquoi une bonne communication entre le patient atteint de fibrillation auriculaire et son médecin est-elle aussi importante?
La communication est, selon moi, l’élément le plus important de la prise en charge d’un patient atteint de fibrillation auriculaire, car il doit savoir avec précision ce qu’il a et quelles sont ses options de traitement. Si l’explication est trop complexe ou, tout simplement, inexistante, le patient reste dans l’ignorance la plus totale. Sur internet, les patients trouvent généralement des informations qui ne s’appliquent pas à leur cas, car il n’y a pas deux patients atteints de fibrillation auriculaire identiques. C’est la raison pour laquelle le sur-mesure revêt une telle importance.
Comment donnez-vous ces informations personnalisées?Nous travaillons avec des questionnaires numérisés que le patient remplit avant sa première consultation à la policlinique. Cela nous donne déjà une très bonne image de qui est le patient et de quelles sont ses plaintes, mais aussi de ce qu’il sait sur sa maladie. Lors de l’entretien, il faudra alors cerner les informations dont le patient a encore besoin et les questions spécifiques qu’il se pose encore… C’est ce à quoi nous répondons. Et cela peut fortement varier d’un patient à l’autre.
Nous disposons aussi d’informations sous forme de brochures pour nos patients, par exemple un journal de la fibrillation auriculaire dans lequel, outre une explication générale sur la maladie, on indique aussi ce que les patients doivent faire s’ils ont une crise (quels médicaments ils peuvent ou ne peuvent pas prendre, etc.). Nous sommes très disponibles à notre policlinique. Les patients peuvent toujours nous contacter par téléphone ou prendre un rendez-vous s’il y a des choses qui ne sont pas claires.
Comment des informations peuvent-elles aider le patient à être compliant?Dans notre policlinique de fibrillation auriculaire, les nouveaux patients ont d’abord une consultation de longue durée avec moi ou un de mes collègues au cours de laquelle, avant l’entrevue finale avec le cardiologue et moi-même, ils reçoivent des informations sur les différentes options de traitement. Lorsque j’énumère les options, il arrive que des patients me demandent ce que je ferais à leur place. Je leur explique que je ne peux pas décider à leur place. Par exemple: en ce qui concerne les anticoagulants, il existe actuellement quatre nouveaux médicaments fluidifiant le sang en plus des bien connus antagonistes de la vitamine K. Je place les brochures de tous les médicaments côte à côte, j’énumère leurs principaux avantages et, ensuite, les patients choisissent eux-mêmes, la prise sera alors de une ou deux fois par jour. Je précise aussi qu’il existe un antidote spécifique pour l’un des médicaments. Nous progressons ainsi pas à pas, en tenant compte de ce qui est important pour le patient. Seul inconvénient, cette manière de procéder prend beaucoup de temps. L’avantage par contre est qu’il est prouvé que les patients qui sont impliqués activement – c’est ce que l’on appelle «shared decision making» ou «décision partagée» - présentent de meilleurs résultats parce qu’ils sont à fond derrière le traitement choisi.
Pourquoi impliquez-vous aussi les amis et la famille dans l’entretien?La fibrillation auriculaire peut être source d’anxiété pour le patient mais aussi pour son entourage. Après une première crise, il arrive que les partenaires ne ferment plus les yeux parce qu’ils surveillent le patient ou qu’ils l’empêchent d’encore aller faire du vélo. Beaucoup d’incertitude est liée à cette maladie parce qu’elle est imprévisible. Une bonne information tant du patient que de la famille peut soulager d’une grande partie de l’anxiété. C’est la raison pour laquelle nous encourageons le patient à venir à l’entretien avec sa compagne ou son compagnon ou sa famille.
Que peut faire le patient pour que l’entretien soit le plus productif?Le patient peut venir à la consultation en s’y étant bien préparé. Déterminez à l’avance quelles sont pour vous les questions importantes, ce que vous aimeriez savoir, à quoi le traitement doit satisfaire pour vous… Réfléchissez aux questions à l’avance, mettez-les sur papier et n’hésitez pas à les poser au médecin. Si le médecin indique qu’il ne dispose pas de suffisamment de temps pour répondre à toutes vos questions, il peut être utile de prévoir une consultation supplémentaire. En tant qu’infirmiers spécialisés, nous communiquons d’une autre façon avec le patient et nous réservons plus de temps pour donner des informations, même si un entretien avec une infirmière ordinaire et le cardiologue peut être une alternative valable.
Partager et imprimer cet article
Des centaines de millions de personnes dans le monde souffrent d'apnée du sommeil. On sait déjà que cette affection augmente le risque de problèmes de santé graves tels q...
Lire la suiteQu’ont apporté les nouveaux anticoagulants oraux dans la prévention de l’AVC?
« Les nouveaux anticoagulants oraux (NOAC) ont amélioré la prévention de l’AVC à 3 niveaux...
Lire la suiteUn accident vasculaire cérébral peut être le premier signe d'une fibrillation auriculaire non diagnostiquée.
Lire la suiteCancer de l'estomac
Covid-19
Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
Greffe d'organes
Leucémie myéloïde chronique
Mélanome
Oeil infecté, irrité ou sec
Vessie hyperactive