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Leucémie myéloïde chronique


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«Nous avons la chance de disposer de nombreuses options thérapeutiques»

«Nous avons la chance de disposer de nombreuses options thérapeutiques»

Dr Ann Van De Velde, chef du Département Hématologie et hémostase à l'UZ Antwerpen

90 à 95% des patients atteints de leucémie myéloïde chronique (LMC) présentent aujourd'hui un très bon taux de survie, surtout comparativement à il y a deux ou trois décennies. C'est ce qu'affirme la Dr Ann Van De Velde, chef du Département Hématologie et hémostase à l'UZ Antwerpen.

Quelles sont les grandes évolutions dans le traitement de la LMC?

Dr Ann Van De Velde: «La LMC demeure l'un des cancers du sang les plus rares. Depuis l'introduction des inhibiteurs de la tyrosine kinase (ITK), la plupart des patients connaissent une longue rémission. Il est toutefois primordial d'essayer d'arrêter le traitement dès que la rémission moléculaire est suffisamment longue. Outre les ITK, un autre traitement doté d'un mécanisme d'action différent constitue une deuxième avancée majeure. Il s'agit des inhibiteurs STAMP (Specifically Targeting the ABL Myristoyl Pocket), également appelés inhibiteurs de la LMC, destinés aux patients qui, pour une raison ou l’autre, sont intolérants ou résistants aux divers ITK disponibles sur le marché belge. Les greffes de cellules souches sont encore rarement pratiquées.»

Où en est-on dans la personnalisation du traitement de la LMC?

Dr Ann Van De Velde: «C'est déjà une réalité. L'âge du patient est pris en compte, de même qu'une grossesse éventuelle, le risque cardiovasculaire, la comorbidité, etc. Autant de facteurs qui déterminent le choix d'une molécule ou d’une autre. Nous avons la chance de disposer de nombreuses options thérapeutiques et qu'il n’existe pas qu'un seul traitement. Quand on entend le mot "leucémie", on pense souvent à une maladie mortelle. Or, ce n'est pas du tout le cas de la leucémie myéloïde chronique. 90 à 95% des patients atteints de LMC ont aujourd’hui un très bon taux de survie, ce qui représente une grande différence par rapport à il y a quelques décennies. Autrefois, la LMC se transformait souvent en leucémie aiguë, même après une greffe de cellules souches, et son issue était souvent fatale. De nos jours, on peut dire que la LMC est devenue une maladie chronique.»

Les patients atteints de LMC peuvent-ils mener une vie plus ou moins normale?

Dr Ann Van De Velde: «S'ils prennent leurs médicaments comme il faut, les patients peuvent mener, à terme, une vie plus ou moins normale. Plus ou moins, parce que la médication a des effets secondaires, à l'instar de tous les médicaments qui sont efficaces. Les patients se sentent mieux lorsqu'ils peuvent arrêter le traitement, mais il arrive que les symptômes réapparaissent. Environ la moitié des patients rechutent et doivent à nouveau être traités. Nous espérons trouver le moyen de permettre aux patients d'interrompre leur traitement plus longtemps.»

Dans quelle mesure le suivi est-il important pour les patients atteints de LMC?

Dr Ann Van De Velde: «Il est fondamental! La plupart des patients consultent tous les trois ou quatre mois. D'autres consultent tous les six mois, parce qu'ils sont en bonne rémission moléculaire. Et une petite minorité requiert des consultations plus fréquentes. Le suivi n'est pas très complexe: une analyse de sang et, le cas échéant, un réajustement de la médication. Des examens complémentaires sont parfois nécessaires, mais cela vaut pour tout le monde. De nombreux patients sont déjà âgés et doivent de toute façon subir d'autres examens. Les visites annuelles chez le cardiologue, le gynécologue, l'ophtalmologue, l'endocrinologue, etc. font partie des rendez-vous habituels.»

La leucémie myéloïde chronique (LMC) fait-elle l'objet d'une attention suffisante?

Dr Ann Van De Velde: «On peut toujours faire mieux, mais globalement, une plus grande attention a été accordée ces dernières années aux maladies rares en général, y compris aux affections non oncologiques. Et c'est une bonne chose, car les cancers rares restent largement en retrait par rapport aux cancers courants tels que celui du sein. Le fait est que nous avons été "gâtés" ces dernières années: quatre ITK sont remboursés en Belgique, ainsi qu'un nouveau traitement, de sorte que cinq options thérapeutiques sont accessibles. Cela représente à n’en pas douter un progrès considérable. Et je suppose que l'on projette de s'appuyer encore davantage sur les immunothérapies cellulaires, comme c'est le cas pour le traitement des lymphomes ou de la leucémie aiguë.»

Geneviève Ostyn

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