Publié le 06/08/2013 à 10:46
Pas toujours évident de contracter un prêt ou une assurance quand on est atteint d'une maladie chronique, comme les maladies lysosomales! Quelques bons conseils.
Mathieu Pauly, président du Fabry Support Group, dénonce ce qu'il considère comme une injustice: "En 2010, j'ai souhaité contracter un prêt hypothécaire afin d'effectuer des travaux d'isolation dans ma maison. Pour pouvoir bénéficier de l'assurance solde restant dû, préalable souvent obligatoire au prêt, l'assureur a exigé une surprime exorbitante… parce que je suis atteint de la maladie de Fabry! C'est totalement injuste: je n'ai pas choisi d'être malade. Finalement, je n'ai pas souscrit cette assurance. S'il m'arrivait malheur, ce serait donc l'insécurité totale pour ma famille. Et le problème est identique quand on souhaite contracter une assurance hospitalisation, une assurance décès… Si, à mon âge, on fait avec ce que l'on a, je m'inquiète pour les jeunes générations qui voient leurs projets de vie clairement entravés!"
Quand on est en bonne santé, emprunter ou s'assurer ne pose a priori pas de problème. Mais comme l'illustre ce témoignage, il en va souvent autrement quand on est atteint d'une maladie chronique. Le tarif d'une assurance est en effet déterminé par plusieurs éléments, dont l'état de santé du preneur d'assurance. La personne atteinte d'une maladie lysosomale représente un risque accru pour les sociétés d'assurance. Elle peut donc se retrouver confrontée à des surprimes très élevées (pour certaines, totalement impayables), à des clauses d'exclusion, voire à un refus pur et simple de l'assureur.
Parmi les assurances dont l'accès est le moins aisé pour les malades chroniques figure l'assurance solde restant dû. Cette assurance, souvent obligatoire pour contracter un emprunt hypothécaire (achat, construction, rénovation…), garantit le remboursement du crédit en cas de décès prématuré de l'assuré. Depuis janvier 2010, il existe une loi – la loi Partyka – destinée à faciliter son accessibilité aux personnes présentant un risque accru de santé. Elle prévoit une série de dispositions: questionnaire médical standardisé, caisse centrale pour la compensation des suppléments de primes, création d'un Bureau de suivi de la tarification… Malheureusement, à ce jour, elle n'est toujours pas encore totalement entrée en vigueur.
Autre assurance primordiale qui pose parfois problème: l'assurance hospitalisation. Bonne nouvelle (que beaucoup ignorent): depuis juillet 2007, tout malade chronique âgé de moins de 65 ans a le droit de bénéficier d'une assurance soins de santé normale. La loi précise toutefois que l'assureur privé garde la possibilité d'exclure de la couverture les coûts liés à la maladie qui existe au moment de la conclusion du contrat d'assurance. Dans ce cas, une alternative est possible: l'assurance par le biais des mutuelles. Beaucoup d'entre elles couvrent en effet tout le monde, sans exclusion ni limitation de l'intervention pour cause de maladie préexistante. Bon à savoir: en cas de maladie chronique, certaines mutuelles proposent aussi une intervention spécifique (forfait de soins…).
Dans tous les cas, prenez le temps d'analyser et de comparer les différentes offres. Pour vous aider, vous pouvez faire appel à un courtier en assurances qui cherchera l'assurance la mieux adaptée à vos besoins sur le marché. N'oubliez pas que si un assureur refuse de vous assurer ou vous demande une surprime, il est aujourd'hui tenu d'en justifier les raisons. Autre précision: vous êtes évidemment tenu de déclarer votre maladie. Mais attention, si vous êtes soumis à un questionnaire médical, les questions d'ordre génétique sont strictement interdites. En d'autres termes, si vous êtes porteur d'un gène, mais que la maladie n'est pas diagnostiquée, il ne faut pas le déclarer.
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