Chez environ 30% des migraineux(1) , la douleur peut être précédée par des symptômes neurologiques parfois très impressionnants. Il s’agit de scintillements, zigzags, étoiles, qui apparaissent dans le champ de vision et se développent progressivement pendant 5 à 20 minutes. D’autres troubles visuels peuvent se manifester plus rarement comme la perte complète de la moitié d’un champ visuel, gauche ou droit, ou une atteinte visuelle d’un seul œil (migraine rétinienne). Ces symptômes appelés «aura» durent moins d’une heure et disparaissent comme ils sont venus, progressivement. On parle également de migraine ophtalmique.
Des auras sensitives sont également possibles: troubles de la sensibilité au niveau d’une moitié de la bouche, de l’aile du nez, de doigts… D’autres auras plus rares existent comme des troubles de la parole (aphasie). Plusieurs auras peuvent se succéder.
(1) Lipton RB, Scher AI, Kolodner K, Liberman J, Steiner TJ and Stewart WF. Migraine in the United States: epidemiology and patterns of health care use. Neurology 2002; 58: 885–894.
L’algie vasculaire de la face est la forme la plus sévère de céphalées. Elle est beaucoup moins fréquente que les migraines. Elle est caractérisée par des épisodes extrêmement douloureux au niveau de l’œil et de la pommette qui apparaissent de manière inattendue plusieurs fois par jour et ce, durant plusieurs semaines ou plusieurs mois. Ces épisodes sont ensuite suivis de périodes de rémission plus ou moins longues (parfois plusieurs mois ou années) avant de revenir de manière cyclique sans raison apparente.
L’algie vasculaire de la face apparaît de façon subite et est extrêmement douloureuse. Il s’agit d’une des douleurs les plus intenses connues à ce jour, ce qui rend ce type de maux de tête très handicapant dans la vie de tous les jours. La douleur augmente relativement vite (5 à 15 minutes) et dure parfois jusqu’à 3 heures. Elle apparaît toujours du même côté de la tête et est généralement localisée autour d’un œil (le patient dit souvent la ressentir «derrière l’œil»).
D'autres symptômes peuvent accompagner cette douleur:
Les céphalées de tension sont une forme courante de maux de tête, fréquemment confondue avec la migraine. Elles se manifestent par des douleurs diffuses et une sensation de pression «en bandeau» au niveau du front, des tempes ou à l’arrière de la tête.
Elles durent de 30 minutes à plusieurs jours et peuvent être considérées comme chroniques si elles surviennent plus de 15 jours par mois. Ses causes précises sont méconnues mais elles seraient liées à l’accumulation de stress et à des contractures musculaires, notamment au niveau du cou.
Contrairement à certains types de migraine, elle ne s’accompagne pas de nausées ou d’aura, et ne sont pas aggravées par l’exercice physique. Attention, les patients souffrant de céphalées de tension peuvent également souffrir de migraine, et inversement.
L’abus de médicaments antidouleurs (antalgiques) est un problème fréquemment rencontré dans la migraine. Il s’installe souvent insidieusement. Le patient migraineux, d’une prise modérée d’antidouleur peut, dans certaines circonstances, accroître progressivement sa consommation. La prise excessive d’antidouleurs provoque une accoutumance et oblige le migraineux à augmenter les doses pour obtenir le même effet. Très rapidement, l’excès de consommation d’antidouleurs peut provoquer à la fois une transformation des migraines mais aussi une augmentation de leur fréquence. On parle de céphalées chroniques induites par l’abus d’antalgiques quand:
On estime que 1 à 2% de la population générale souffre de maux de tête chroniques provoqués par l’abus de médicaments. Certains traitements sont particulièrement susceptibles de provoquer l’apparition de céphalées chroniques quotidiennes: ceux contenant de la caféine, de la codéine, les dérivés de l’ergot de seigle, le paracétamol et ses dérivés… et les triptans.
Le sevrage peut être considéré par certains migraineux comme une thérapie paradoxale, si pas incompréhensible. C’est cependant l’étape obligée d’un traitement efficace. Pourquoi une solution paradoxale? Parce que le médecin va conseiller à son patient qui souffre quotidiennement d’arrêter tout traitement antidouleur. L’arrêt brutal du traitement incriminé peut amener au développement de symptômes de sevrage: céphalées, nausées, insomnie... Mais il faudra tenir bon car le résultat du sevrage est bien souvent à la hauteur des souffrances: il est efficace dans plus de 90% des cas avec une réduction importante de la fréquence des céphalées.
L’automédication est souvent incriminée dans l’abus médicamenteux. La migraine étant parfois considérée par le patient lui-même comme un problème bénin qui ne requiert pas de prise en charge médicale, ce sont les amis, la famille qui font office de conseillers, et les médicaments de l’un et de l’autre sont alors utilisés, souvent à mauvais escient.
(1) Headache Classification Committee; Olesen J, Bousser MG, Diener HC, et al. New appendix criteria open for a broader concept of chronic migraine. Cephalalgia 2006; 26:742-746 : http://www.sfetd-douleur.org/sites/default/files/u3/cahiers/cahier_sfetd_n_3_ccq.pdf
Chez certains patients, la fréquence des migraines peut augmenter avec le temps au point de devenir chronique. On évoque ce diagnostic de migraines chroniques lorsque le nombre de jours de mal de tête est supérieur à 15 par mois, dont 8 avec une forme de mal de tête satisfaisant aux critères de la migraine. Dans de nombreux cas cependant, l’augmentation de la fréquence des migraines est liée à un abus de consommation d’antalgiques.
La migraine est une maladie invalidante et pénible. Selon une étude, il semble en plus qu’elle augmente le risque de complications pendant la grossesse.
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