Le Dr Xavier Van der Brempt, pneumologue et allergologue à Waha et à la Clinique Saint-Luc à Bouge (Allergopôle), fait le point sur la conjonctivite printanière.
«Avant toute chose, lorsqu’on parle de conjonctivite "printanière", il faut distinguer surtout deux entités très différentes.
«Les principaux symptômes sont la photophobie, une rougeur de la conjonctive, un larmoiement, des démangeaisons ou sensations de brûlure et aussi des douleurs oculaires. L'ophtalmologue pourra trouver des signes spécifiques à l'examen, notamment des "nodules" sous les paupières.»
«On ne connaît pas la cause réelle. Il s'agit d'une maladie inflammatoire de l'œil, qui évolue de façon chronique, souvent durant plusieurs années. Il n’y a pas de facteurs de risque connus, mais elle est deux fois plus fréquente chez le garçon que chez la fille. Elle a tendance à disparaître vers la puberté, ce qui incrimine des facteurs hormonaux. Des signes évocateurs d'allergie sont souvent retrouvés dans les analyses des larmes, mais un véritable terrain allergique n'est présent que chez environ la moitié des patients. Elle peut évoluer par poussées – on a incriminé les ultra-violets, ce qui expliquerait des poussées qui réapparaissent au printemps chez la majorité des patients, mais chez d’autres patients il peut y avoir des crises toute l'année.»
«Il faut prévoir un suivi régulier auprès de l'ophtalmologue, seul apte à procéder à un examen oculaire complet, et à détecter d'éventuelles complications (diminution de la vision, ulcères de la cornée…). Un bilan allergique est également utile, car le traitement des allergies éventuelles peut améliorer les symptômes. Le meilleur traitement est un immunosuppresseur, à administrer sous forme locale, en collyre, et qui doit être préparé dans une pharmacie d'hôpital. Le traitement classique comprend notamment des corticoïdes locaux. Les antiallergiques peuvent aider mais ils sont peu efficaces seuls.»
En outre, limiter le contact avec les allergènes a le potentiel de soulager l’œil. Un nettoyage régulier de l’œil (par exemple au moyen de lingettes ophtalmiques) et l’usage de larmes artificielles permettront de «diluer» les différents allergènes et de débarrasser la surface oculaire de nombreux médiateurs inflammatoires(1).
Caroline Vrancken
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