Publié le 07/08/2017 à 09:31
Différentes options thérapeutiques peuvent être envisagées pour le traitement de la spasticité dans la sclérose en plaques (SEP).
On parle de spasticité ou d’«hypertonie» quand les muscles sont tendus, contractés. La spasticité provoque des douleurs et limite les mouvements du membre touché, parfois dans une mesure telle qu’il reste figé dans une certaine position.
«Dans les formes de spasticité modérées, on recourt surtout à la kinésithérapie pour soulager la douleur: exercices de stretching et motricité active. Si ce n’est pas suffisant, on passe aux médicaments. Ceux-ci visent à détendre les muscles, ce qui aide à diminuer la douleur provoquée par la spasticité. Différentes possibilités existent pour le traitement médicamenteux: sous forme de comprimés – baclofène, tizanidine, diazepam, gabapentine, dantrolène – et/ou sous forme de spray bucal à base de cannabinoïdes.»
«La kinésithérapie conserve toujours une place dans le traitement, y compris en cas de spasticité très avancée», explique le Dr Nelly Govers, neurologue. «Si la spasticité se limite à un groupe musculaire déterminé, on peut aussi injecter de la toxine botulique directement dans le muscle contracté, ce qui aura pour effet de le relaxer.»
Les médicaments ne sont cependant pas indiqués pour tous les patients. Par exemple, on sait que la SEP entraîne souvent une faiblesse musculaire dans les jambes tandis que la spasticité provoque une tension musculaire plus grande, ce qui aide ces patients à mieux se tenir debout. Si on administre à ces patients des médicaments destinés à relâcher leurs muscles, leurs jambes risquent de se dérober sous eux. C’est une des raisons pour lesquelles les médicaments ne peuvent pas résoudre leur problème. Les patients doivent dès lors souvent accepter un certain degré de spasticité afin de pouvoir continuer à marcher.
Par ailleurs, le traitement médicamenteux peut aussi poser problème parce qu’il provoque souvent de la somnolence et des vertiges. Dès lors, certaines personnes ne le supportent pas à haute dose. L’implantation d’une pompe à baclofène peut constituer une solution. Le baclofène est administré dans ce cas via un petit tuyau implanté dans le canal de la moelle épinière. Comme la dose agit directement là où c’est nécessaire, il y a moins d’effets secondaires. Le placement d’une pompe est bien évidemment un acte plus invasif car il nécessite que le patient soit opéré. La pompe implantée doit être régulièrement rechargée. Elle est dès lors réservée aux patients qui ne répondent pas suffisamment aux autres traitements. Il s’agit généralement de personnes à mobilité réduite, qui se déplacent en fauteuil roulant.
On ne recourt plus que très rarement à la chirurgie, seulement lorsque tous les autres traitements ont échoué. L’intervention consiste à sectionner les tendons de certains muscles. Cette opération qui altère totalement le fonctionnement musculaire n’est pratiquée que chez les personnes qui sont alitées et ne peuvent plus utiliser ces muscles. Les tendons des muscles les plus touchés sont sectionnés pour que ces muscles ne soient plus contractés.
Il est possible que tous les traitements cités ne parviennent pas à faire disparaître complètement la spasticité. Mais on constate souvent une amélioration et on trouve une solution sur mesure pour le patient. Une spasticité sévère chez les patients dont la maladie est avancée ne disparaît jamais totalement. Le but poursuivi est alors que ces personnes ne ressentent plus de douleur et que les soins soient réalisables.
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