Publié le 10/11/2015 à 14:44
Une chimiothérapie de relativement faible intensité associée à un traitement ciblé permettrait une meilleure tolérance, ainsi qu’un risque de récidive très bas, en cas de cancer HER 2 positif au stade précoce.
Les résultats d’une nouvelle étude scientifique constituent une avancée dans l’élaboration d’un traitement adapté au stade précoce du cancer du sein HER 2 positif.
Actuellement il n’existe pas de traitement standardisé pour ce type de cancer du sein lorsqu’il est détecté au stade précoce, c’est-à-dire lorsque la tumeur mesure moins de 2cm et que le cancer ne s’est pas propagé aux ganglions de l’aisselle (ganglions lymphatiques).
Quand le cancer du sein HER 2 positif est plus avancé, le traitement inclut généralement une chimiothérapie associée à un traitement ciblé (trastuzumab). Cette combinaison permet de lutter efficacement contre le cancer HER 2 positif, de réduire le risque de récidives et d’augmenter la survie.
Mais lorsque le cancer du sein est détecté tôt, le recours à la chimiothérapie n’est pas systématique. Car une chimiothérapie «classique» engendre souvent des effets indésirables importants: infections, troubles digestifs, fatigue, perte de cheveux. La chimiothérapie peut aussi induire certains risques à plus long terme.
Ainsi les antharcylines et le traitement ciblé trastuzumab peuvent entraîner un risque de toxicité cardiaque qui doit être suivi de près. Une atteinte des nerfs (neuropathie) induite par les taxanes peut également se manifester dans les pieds et les mains avec apparition de douleurs et de troubles de la sensibilité.
Dès lors, si le risque de récidive du cancer du sein est jugé faible en fonction de différents critères (taille de la tumeur, envahissement ganglionnaire, degré d'agressivité et de prolifération de la tumeur, présence ou non de récepteurs hormonaux, âge de la patiente), une chimiothérapie n’est pas toujours prescrite.
Mais le risque de rechute existe toujours, même en cas de cancer du sein précoce. C'est pourquoi des chercheurs américains ont voulu analyser l'efficacité d'une chimiothérapie sans anthracyclines (un des composés de la chimiothérapie) associée au trastuzumab.
Ils ont suivi l’évolution de l’état de santé de 400 femmes ayant développé un cancer HER 2 positif sans propagation aux ganglions lymphatiques. Ces patientes ont reçu un traitement associant le trastuzumab avec une chimiothérapie limitée à un seul agent, le paclitaxel (taxane). La chimiothérapie était donc moins forte que la formule classique qui associe habituellement plusieurs principes actifs: anthracycline et taxane ou taxane et carboplatine.
Ce traitement allégé s’accompagnait d’un risque moindre de toxicité cardiaque et de neuropathie (atteinte des nerfs). Après 3 ans de suivi, les résultats sont très encourageants. Le nombre de récidives est inférieur à 2%, un taux très bas. D’autres études montrent qu’il est de 5 à 30% pour les patientes n’ayant pas reçu de trastuzumab ni de chimiothérapie. Aucun décès lié au cancer du sein n’a par ailleurs été déploré. Si ces résultats se confirment dans la durée, cette nouvelle option thérapeutique pourrait améliorer la tolérance au traitement et la qualité de vie des patientes.
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