Pr Hannelore Denys, chef de clinique d’oncologie UZ Gent
De nombreuses femmes chez qui on diagnostique un cancer du sein se voient contraintes d’arrêter de travailler un certain temps. Il est néanmoins parfois possible de reprendre le travail pendant ou après le traitement. Cela exige toutefois une grande flexibilité tant de l’employeur que des collègues.
Le cancer du sein HER2 positif a-t-il un impact plus important sur la vie professionnelle de la patiente que les autres formes de cancers du sein?
Quel que soit le type de cancer du sein, son impact varie d’une patiente à l’autre. Certaines femmes sont peu gênées par les effets secondaires des traitements (chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie, etc.), tandis que d’autres le sont davantage ou ont besoin de plus de temps pour se rétablir complètement.
Dans le cadre d’un cancer du sein HER2 positif, un traitement spécifique peut être administré en complément de la chimiothérapie: le trastuzumab. Celui-ci donne peu ou pas d’effets secondaires. Il existe deux formes d’administration de ce médicament : par intraveineuse (l’administration dure environ une demi-heure) ou par injection sous-cutanée (seulement 2 à 5 minutes). Et, après son passage à l’hôpital, la patiente peut en principe retourner à son travail.
Les arrêts de travail pendant le traitement sont-ils fréquents?
Tous les métiers ne permettent pas de se dire le matin: «Je ne me sens pas bien aujourd’hui, je ne vais pas aller travailler». Alors qu’une personne qui travaille dans l’entreprise de son conjoint ou de sa famille peut par exemple décider elle-même de travailler quelques heures quand elle s’en sent capable. Mais cela reste plus rare…
Ce manque de flexibilité du marché du travail a un impact indéniable: près de 80% des patientes qui travaillent sont forcées d’arrêter pendant le traitement. Par conséquent, la plupart des patientes atteintes d’un cancer du sein sont absentes pendant 6 à 12 mois de leur travail.
Y a-t-il des raisons médicales qui empêchent une reprise plus rapide du travail?
Pour la plupart des patientes, il reste difficile de reprendre le travail à temps plein dans l’année. Après l’opération, la durée de l’incapacité de travail dépend surtout de la vitesse à laquelle la patiente se remet de la chimiothérapie et/ou de la radiothérapie.
La reprise du travail peut-elle être positive sur le plan psychologique?
La plupart des patientes souhaitent reprendre le travail. C’est souvent pour elles le signe qu’elles peuvent prendre un nouveau départ. Il est toutefois très important que la patiente ou ex-patiente communique ouvertement sur sa maladie et ses conséquences. Le cancer est un sujet dont on doit pouvoir parler, aussi au travail!
Comment faire pour que la reprise du travail se passe pour un mieux?
Une reprise du travail progressive offre les plus grandes chances de réussite. Tout le monde n’est pas physiquement ou mentalement en état de recommencer à travailler à temps plein après 6 à 12 mois d’absence. Après le traitement, beaucoup de patientes souffrent encore de fatigue ou de problèmes de concentration. Et, dans ce cas, l’employeur et les collègues doivent faire preuve de beaucoup de compréhension. Il y a parfois des limites physiques – la présence par exemple d’un lymphœdème du bras – si bien que les collègues doivent être prêts à reprendre une partie de leur travail. De plus, beaucoup de patientes suivent encore un programme de revalidation et doivent avoir le temps de récupérer entièrement. Il est parfaitement possible de reprendre le travail à temps partiel et d’être en congé de maladie à temps partiel, mais les patientes se heurtent souvent au refus de leur employeur. Il n’est pas non plus toujours possible de bénéficier d’une adaptation de son travail. Il arrive encore trop fréquemment que les patientes ou ex-patientes ne soient plus les bienvenues à leur travail et soient licenciées à leur retour pour un motif fallacieux. Sur ce plan, il y a donc encore beaucoup de pain sur la planche!
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