On confond parfois le déficit cognitif léger avec les symptômes de démence, tels que ceux présents dans la maladie d’Alzheimer. Tant le MCI que la démence sont en effet classés comme des troubles neurocognitifs, mais ce sont des maladies différentes.
Une caractéristique importante du MCI est que ces problèmes n'affectent pas l'autonomie quotidienne. Dans le cas contraire, il peut être question de démence.
La démence n'est pas une maladie spécifique. Il s'agit plutôt d'un terme qui désigne un ensemble de symptômes affectant le fonctionnement quotidien. Des troubles de la mémoire (amnésie) sont généralement présents, mais les dysfonctions cognitives couvrent également d'autres domaines et peuvent se manifester par:
En outre, dans la démence, les dysfonctions cognitives et fonctionnelles (ne pas pouvoir prendre soin de soi) s'accompagnent souvent de troubles du comportement (apathie, agressivité, etc.) et de troubles psychiatriques (dépression, hallucinations, anxiété, ...). La maladie d’Alzheimer est, de loin, la cause la plus fréquente de la démence.
Le diagnostic d'un déficit cognitif léger (MCI) repose sur l’existence de déficits cognitifs légers, en l’absence de démence et de toute autre maladie qui pourrait interférer avec le fonctionnement intellectuel.
Le dépistage débute par un test de base mesurant différentes fonctions cognitives, le MMSE (Mini Mental State Examination). Le patient reçoit différentes questions portant sur l'orientation dans le temps et l'espace, il doit restituer les informations données immédiatement et après un certain délai, etc. Le MMSE est généralement peu altéré en cas de MCI.
Cet examen peut être complété par un examen élargi des fonctions intellectuelles réalisé par un psychologue spécialisé, appelé neuropsychologue. Cet examen dure généralement entre 1 et 3 heures et est réalisé en 1 à 2 séances.
Il n’existe ni examen biologique ni examen radiologique qui puisse confirmer le diagnostic de déficit cognitif modéré.
Le médecin traitant procède en premier lieu à un entretien diagnostique (anamnèse) avec le patient:
Dans un deuxième temps, le médecin procède à un examen clinique. Un examen clinique approfondi permet de savoir si le déclin cognitif est causé ou non par une maladie physique.
Il réalise également quelques tests visant à déterminer le bon fonctionnement du cerveau et du système nerveux. Ces tests permettent d'éventuellement mettre en évidence des signes neurologiques de la maladie de Parkinson, d'accidents vasculaires cérébraux, de tumeurs ou d'autres affections médicales susceptibles d'affecter le fonctionnement de la mémoire. Les manifestations motrices, les réflexes et les mouvements oculaires sont notamment testés.
L'examen de laboratoire consiste en une prise de sang, avec une attention particulière accordée aux substances sanguines influençant le fonctionnement mental. Cet examen permet d'exclure certaines affections, comme une anomalie de la thyroïde, un déficit en vitamine B12, etc.
Le médecin peut prescrire une IRM ou une tomodensitométrie (CT-scan) pour détecter des signes de tumeur, d'atteinte vasculaire, d'hydrocéphalie, etc., soit autant de facteurs susceptibles d'influencer les fonctions cérébrales. Par ailleurs, l'IRM peut permettre de visualiser une atrophie d’une zone du cerveau liée à la mémoire, l'hippocampe. Une atrophie de l’hippocampe est fréquemment associée à une maladie d’Alzheimer.
Source: J.H. Verwoerd, F.U.S. Mattace-Raso (2012) Mild Cognitive Impairment. Huisarts & Wetenschap, 55(10): 464-467.
Le MCI amnésique (60-85% des cas) se caractérise par des troubles de la mémoire. La mémoire épisodique (par exemple l'oubli d'une conversation téléphonique récente) est la première à être atteinte. Une atteinte de la mémoire prospective (par exemple l'oubli d'un rendez-vous) est un autre premier signe important de détérioration de la mémoire dans le MCI amnésique. Une ou plusieurs autres fonctions cognitives peuvent également être atteintes. Dans ce cas, on parle de MCI amnésique à domaines multiples.
La forme amnésique a le plus de risque d'évoluer vers la maladie d’Alzheimer. C'est pourquoi le MCI est considéré comme une phase de transition entre la perte de mémoire liée au vieillissement et la démence. Le pourcentage de patients souffrant de MCI qui développent réellement une maladie d’Alzheimer n'a toutefois pas été clairement défini. Plusieurs études ont abouti à des résultats divergents, allant de 4,8% par an à plus de 21%. Cette variation importante s'explique probablement en grande partie par les différentes définitions utilisées pour les patients atteints de MCI inclus dans les diverses études.
Le MCI non amnésique (qui représente 3 à 30% des cas) se caractérise par un trouble touchant un domaine cognitif (MCI non amnésique - domaine unique) ou plusieurs domaines cognitifs (MCI non amnésique - domaines multiples) non lié(s) à la mémoire, comme les fonctions exécutives ou la vitesse du traitement de l'information. La mémoire reste intacte. La forme non amnésique peut être un précurseur d'autres formes de démence, comme la démence à corps de Lewy et la démence vasculaire.
Sources: - Yanhong, O., Chandra, M. Venkatesh, D. (2013) Mild cognitive impairment in audult: a neuropsychological review. Ann Indian Neurol., 16(3): 310-318. - Brambati, S. et al. (2009) Single- and multiple-domain amnestic mild cognitive impairment: two sides of the same coin? Dement Geriatr Cogn Disord, 28(6): 541-9. - DeCarli C. (2003) Mild cognitive impairment: prevalence, prognosis, etiology, and treatment. Lancet Neurol, 21, 215-21. - Ferman, J. et al. (2013) Nonamnestic mild cognitive impairment progresses to dementia with Lewy bodies. Neurology, 81(23):2032-8.
Écouter de la musique active des zones du cerveau en charge de la mémorisation des informations, de la capacité de concentration et du traitement des émotions. Certaines études mon...
Lire la suiteIl n’existe à l’heure actuelle pas de traitements permettant de guérir le MCI. Des médicaments peuvent toutefois stimuler les fonctions cognitives. Certaines astuces peuvent aus...
Lire la suiteLa réhabilitation et l'entraînement cognitifs pourraient éventuellement jouer un rôle dans la prise en charge des patients atteints d'un MCI. Néanmoins, trop peu d'études ont été c...
Lire la suiteIl n'existe à ce jour aucun traitement spécifique du MCI. Reposant sur l'hypothèse que le MCI est un stade préliminaire de la maladie d’A...
Lire la suiteSelon la cause, les symptômes du MCI peuvent rester stables pendant des années, évoluer vers la maladie d’Alzheimer ou vers une...
Lire la suiteLes études de populations montrent que l'activité physique, l'activité cognitive, l'absence de tabagisme et la consommation modérée d’alcool sont associées à un risque réduit de MC...
Lire la suiteLes troubles cognitifs caractéristiques du MCI n'ont pas d'impact important sur la vie quotidienne. Cela signifie qu'une personne atteinte d'un MCI peut encore en grande partie eff...
Lire la suiteL'examen de laboratoire consiste en une prise de sang, avec une attention particulière accordée aux substances sanguines influençant le fonctionnement ment...
Lire la suiteArthrose
Bronchite chronique
Cancer du poumon
Covid-19
Déficit en lipase acide lysosomale
Greffe d'organes
Hémophilie
Hypertension
Insomnie
Lymphomes
Maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI)
Mélanome
Myélome multiple
Peur du Vaccin
Sclérose en plaques
Soins de plaies