Publié le 06/10/2016 à 17:20
En l’absence de contre-indications médicales et si l’intensité de l’effort est adaptée aux capacités physiques du patient, la pratique d’un sport n’est pas incompatible avec une maladie lysosomale. Bien au contraire…
L’activité physique, une alliée dans la maladie lysosomale
«D’un point de vue général, tout exercice physique raisonnable et adapté à la sévérité de la maladie est favorable et encouragé», souligne le Dr François-Guillaume Debray, spécialiste des maladies métaboliques au CHU de Liège. On le sait, les bénéfices du sport sur la santé et le moral sont nombreux. Mais l’activité physique peut également être un précieux atout pour lutter contre les conséquences néfastes de la maladie lysosomale elle-même. Une étude néerlandaise a par exemple démontré les effets positifs de l’exercice physique dans le cadre de la maladie de Pompe. Le sport permet en effet de renforcer la musculature et de préserver les capacités motrices du patient. De même, dans le cas d’une MPS de type 1, des séances de kinésithérapie s’avèrent essentielles, notamment pour combattre l’enraidissement des articulations.
Sport et maladie lysosomale: attention aux contre-indications
Néanmoins, il faut être prudent… «Il existe en effet des contre-indications qui varient en fonction des organes atteints. Des troubles cardiaques résultant de la maladie de Fabry peuvent par exemple contre-indiquer la pratique de certains sports.» Autre illustration: la splénomégalie (augmentation du volume de la rate) dans la maladie de Gaucher augmente le risque de rupture en cas de traumatisme. À cela vient s’ajouter une prédisposition aux fractures osseuses. Il vaut donc mieux éviter les sports dangereux (sport automobile…), de contact (boxe, karaté, rugby…) et privilégier des activités plus douces comme la natation, la marche ou le vélo. Dernier exemple: si une personne souffre d’un déficit du développement mental dans le cadre d’une MPS de type 1, il faudra là aussi veiller à adapter le matériel et les consignes.
Du sport oui, mais avec modération…
«En réalité, c’est rarement le médecin qui va interdire au patient de pratiquer une activité physique. C’est plutôt celui-ci qui, par les conséquences physiques de sa maladie, va se retrouver naturellement autolimité», poursuit le Dr Debray. Ainsi, le manque de transpiration qui caractérise la maladie de Fabry rend les patients intolérants à la chaleur et à l’effort. Dans ce cas, l’activité physique peut favoriser les douleurs neuropathiques. En cas de maladie lysosomale, l’idée n’est donc pas de viser la performance, ni la compétition, mais bien de se faire plaisir et de continuer à s’entretenir en douceur. «Il faut absolument veiller à adapter l’intensité de son effort et apprendre à respecter son seuil de tolérance», précise le Dr Debray.
Une activité physique sous contrôle en cas de maladie lysosomale
Dans tous les cas, consultez votre médecin avant d’entamer une pratique sportive. Mieux vaut aussi informer les personnes qui vous entourent de votre maladie lysosomale. «Ainsi, un enfant atteint de la maladie de Fabry pourra généralement participer au cours de gym à l’école. Mais pour ne pas être pénalisé, son professeur doit être au courant de sa maladie. De même, si un jeune souhaite pratiquer un sport d’équipe, pourquoi pas? Mais il doit accepter – et faire accepter – de pouvoir se reposer sur le banc s’il se sent affaibli.» En résumé? «Tout est finalement question de bon sens… L’activité physique sera bénéfique à partir du moment où elle est raisonnée, bien encadrée, adaptée à l’âge, à l’état physique du patient et à l’évolution de sa maladie.»
Karell Robert
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