L'annonce de ce type de diagnostic génétique à une famille est toujours une terrible épreuve. Les maladies lysosomales sont des maladies rares, chroniques et progressives, dont les patients ou leurs familles n'ont généralement jamais entendu parler. Il s'agit ensuite de maladies qui vont avoir un retentissement majeur sur la vie du patient et de son entourage. Peut également se poser la question de l'atteinte d'enfants, si un membre de la famille est touché, ou du risque pour un futur enfant en cas de nouvelle grossesse.
Article rédigé avec la collaboration du Pr Marc Abramowicz (Hôpital Erasme)
Une des premières méthodes de traitement développées pour les maladies lysosomales a été le remplacement de l’enzyme manquante. Une version créée artificiellement de l’enzyme est administrée par voie intraveineuse (via les vaisseaux sanguins). Dans beaucoup de maladies lysosomales, cette thérapie enzymatique de remplacement permet de prévenir de nombreux symptômes. Ce traitement agit, par exemple, sur la douleur dans la maladie de Fabry et l'anémie dans la maladie de Gaucher. Mais les dommages causés aux organes sont irréversibles. C’est pourquoi il est important de poser le diagnostic le plus tôt possible et de pouvoir démarrer un traitement.
Toutefois, les inconvénients de l’enzymothérapie sont qu’elle atteint imparfaitement certains organes (comme les os et le cerveau) et que des anticorps contre les enzymes peuvent se développer à terme et freiner ou stopper leur action.
Ces dernières années, de nouvelles thérapies ont été développées, qui offrent l’avantage de pouvoir être prises oralement et de ne pas provoquer la production d’anticorps par l’organisme.
La première forme est appelée thérapie de réduction du substrat ou TRS. Elle bloque la production des déchets qui s’accumulent, ce qui permet de limiter les atteintes ou de les prévenir. Il existe déjà des TRS pour la maladie de Gaucher notamment, et d’autres sont en développement. Un grand avantage des TRS est qu’elles traversent également la barrière hémato-encéphalique.
Les molécules chaperons sont une autre thérapie plus récente. Ces chaperons veillent à ce que les enzymes «défectueux», qui ne fonctionnent pas correctement en raison de leur forme anormale, reprennent une forme fonctionnelle normale. La thérapie chaperon peut éventuellement aussi être associée à une thérapie enzymatique de remplacement. Elle n’est aussi disponible que pour certaines maladies lysosomales.
Ce traitement recourt aux cellules souches d’un donneur, qui «s’infiltrent» dans les organes du patient et y produisent l’enzyme nécessaire. Cette procédure est complexe et risquée et son effet est souvent limité. Néanmoins, pour certaines maladies lysosomales et certains patients, elle constitue parfois la seule option (restante).
Les maladies lysosomales sont, en théorie du moins, des candidates parfaites pour une thérapie génique, parce qu’un seul gène connu est impliqué. La thérapie génique est actuellement encore à l’étude, et les premiers résultats sont porteurs d’espoir. Elle peut être instaurée de deux manières – soit en amenant le gène correct directement dans les organes atteints, soit en prélevant des cellules souches du patient et en les réinjectant après correction du gène. L’avantage de cette dernière technique est que ces cellules peuvent aussi franchir la barrière hémato-encéphalique.
Article rédigé avec la collaboration du Pr Marc Abramowicz (Hôpital Erasme)
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